le.cricket Admin
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| Sujet: En image : BepiColombo, destinée à explorer Mercure, est construite ! Par Rémy Decourt Mar 8 Juil - 23:56 | |
| En image : BepiColombo, destinée à explorer Mercure, est construite ! BepiColombo, le satellite destiné à l’exploration de la planète Mercure, est une mission conjointe entre les agences spatiales européenne et japonaise. Découvrez avec nous les modules européens, l'orbiteur MPO qui porte les instruments européens et le module de transfert. Ils se trouvent actuellement dans l'usine de Thales Alenia Space en attendant de partir vers le Centre de Technologie et d’Essais (Estec) de l’Esa, à Noordwijk, où débutera la campagne de tests environnementaux.Vue d’artiste du satellite européen BepiColombo, réalisé sous maîtrise d’œuvre d'Airbus Defense and Space.La dernière fois que nous nous sommes intéressés à l’état d’avancement de la construction de BepiColombo, la sonde passait au four afin de la débarrasser de tous les contaminants susceptibles de dégazer dans l’espace. Depuis, elle est retournée dans l’usine cannoise de Thales Alenia Space et s’apprête de nouveau à retourner au Centre de Technologie et d’Essais (Estec) de l’Esa afin d’y subir des tests environnementaux et de se préparer à son lancement en 2016. Rappelons que cette mission se compose de plusieurs modules (dont trois fournis par l'Europe) :
- l'orbiteur MPO (Mercury Planetary Orbiter), avec ses 11 instruments dédiés à la cartographie et l'étude de la surface de Mercure et de son atmosphère ;
- le bouclier solaire, pour protéger l'engin des quelque 350 °C au voisinage de Mercure ;
- le module de transfert MTM (Mercury Transfert Module), qui assurera l'alimentation électrique et la propulsion pour le voyage Terre-Mercure ;
- l'orbiteur MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter), fourni par le Japon, étudiera le champ magnétique de Mercure grâce à ses cinq instruments.
Comme le souligne le communiqué de presse de Thales Alenia Space annonçant ce prochain départ, « BepiColombo est l’une des missions scientifiques les plus ambitieuses de l’Esa ». En fait, c’est pour ainsi dire le cas de chaque mission. En effet, avec un budget en moyenne trois fois inférieur a celui de la Nasa, l'Agence spatiale européenne se doit d'être pragmatique dans ses choix de missions spatiales et de programmes scientifiques. Ils doivent respecter un difficile jeu d'équilibriste entre budget toujours serré, capacités technologiques et respect des communautés scientifiques, pour contenter chaque discipline des sciences spatiales. L’orbiteur de Mercure (MPO pour Mercury Planet Orbiter) qui porte les instruments européens d’observation vu dans l'usine de Thales à Cannes (juillet 2014). BepiColombo étudiera la surface et la magnétosphère de MercureBepiColombo n’échappe pas à cette règle et s’ajoute à une longue liste de missions aujourd’hui terminées ou en service et en préparation qui s’efforcent de mieux comprendre les mondes du Système solaire, dont le nôtre. Ainsi, cet été, l’actualité sera dominée par l’arrivée de la sonde Rosetta de l’Esa près de la comète Churyumov Gerasimenko après un voyage de dix ans. Point d’orgue de cette mission également très ambitieuse, l’atterrissage en novembre du petit lander Philae.BepiColombo ne sera pas la première mission à destination de Mercure mais seulement le troisième engin spatial à la rejoindre après les sondes états-uniennes Mariner 10 au milieu des années 1970 et Messenger qui s’est satellisée autour de la planète en mars 2011 pour une mission achevée deux ans plus tard, en mars 2013. Bien que Messenger ait significativement renforcé la connaissance de cette planète, il reste un certain nombre de questions sans réponse. Le principal objectif scientifique est la conduite d’une observation systématique et approfondie de la planète Mercure, incluant l’analyse de sa surface et de sa magnétosphère. BepiColombo essayera également de mieux comprendre l’histoire de son champ magnétique et de son volcanisme ainsi que des dépôts de glace d’eau que l’on a découverts au fond de nombreux cratères. Caractéristique remarquable, elle sera la première sonde autour de cette planète à pouvoir pointer en permanence au nadir, c’est-à-dire verticalement, exactement sous elle. Le module de transfert (MTM pour Mercury Transfer Module), utilisé pour propulser le vaisseau pendant 6 ans et demi par le biais de la propulsion électrique vu dans l'usine de Thales à Cannes (juillet 2014). Une série de premières autour de MercureÀ l'origine, le projet prévoyait un atterrisseur mais faute d'un budget suffisant, il a été abandonné. Cependant, la difficulté du financement n’explique pas tout. Se poser sur un objet dépourvu d’atmosphère est très difficile car l’engin ne peut pas compter sur une couche atmosphérique pour freiner sa rentrée et doit embarquer une grande masse d’ergols. Cela dit, sans cet atterrisseur, la mission reste très ambitieuse. Pour l’Europe, c’est la première fois qu’elle s’aventure dans les régions chaudes du Système solaire. C’est également la première fois que deux sondes d’une même mission se mettront en orbite autour de Mercure. Enfin, d’un point de vue technique, l'arrivée sera aussi une première, avec une capture par la gravité de la planète avant l'insertion en orbite. À cela s’ajoute que cette proximité au Soleil induit des contraintes — dues à la chaleur et à la gravité du Soleil — dont il a fallu tenir compte dans la construction Il a ainsi fallu développer des technologies susceptibles de résister à de grands écarts de température. Mercure étant positionnée à une distance égale au tiers de celle séparant la Terre du Soleil, le satellite sera exposé à un flux solaire 10 fois supérieur à celui reçu sur notre planète. Ainsi, lorsque la sonde sera en orbite autour de Mercure, elle devra résister à une température supérieure à 300 °C sur la face exposée au Soleil, avec quelques expositions thermiques ponctuelles de la grande antenne pouvant atteindre 400 °C ou plus. Les instruments à l’intérieur devront, quant à eux, pouvoir fonctionner à des températures comprises entre 0 et 40 °C. Il a donc fallu concevoir des matériaux et technologies innovantes afin de protéger les éléments exposés, comme les revêtements thermiques, les antennes, les cellules solaires et les mécanismes de pointage. Des développements qui serviront également à la sonde Solar Orbiter, que développe actuellement Airbus Espace, et qui s’approchera encore plus près du Soleil, à seulement 42 millions de kilomètres, comme aucun autre engin ne l'a fait jusqu'ici.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] _________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]le.cricket vous salue bien ! | |
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