La sonde Japonaise Hayabusa-2 a réussi sa mission et a envoyé une charge explosive sur l’astéroïde Ryugu le 5 avril aux environs de 4h du matin heure française.
Les dinosaures sont enfin vengés ! Plus de 66 millions d’années après la chute d’une météorite dans la péninsule du Yucatan, l’humanité vient à son tour de bombarder un astéroïde. La sonde japonaise Hayabusa-2 a lancé un petit dispositif explosif de deux kilos, nommé SCI (Small Carry-On Impactor), sur l’astéroïde Ryugu autour duquel elle gravite depuis juin 2018. Le but, créer un cratère pour avoir accès aux matériaux sous la surface, puis analyser la forme de ce cratère et et observer le mouvement des débris.
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« Une petite boîte a d’abord été séparée de la sonde (à 11h du matin heure japonaise, soit 4h heure française) », explique Patrick Michel, directeur de recherches au CNRS, présent dans la salle de contrôle de Tokyo. « Puis la sonde s’est écartée pour libérer une petite caméra pour filmer l’expérience d’impact à suivre. Hayabusa-2 est ensuite allée se mettre à l’abri derrière l’astéroïde, tout cela en 40 minutes.» A 11h36, toujours heure japonaise, la boîte a explosé, libérant un projectile de 2 kg qui a frappé la surface deRyugu à 7200 km/h.« Il nous a fallu attendre 4 heures pour avoir les premières images de la petite caméra déployée avec le projectile nous confirmant que l’impact s’est bien produit, en nous montrant un jet de matière sortant de la surface de l’astéroïde, ce qui a fait sauter de joie toute l’équipe.» « Il nous faut maintenant attendre quelques jours pour avoir des images de meilleure qualité, voire le film de l’impact, puis deux semaines plus tard avoir les propriétés du cratère (dimensions, morphologie), quand Hayabusa2 reviendra sur le site pour l’explorer ! », continue le chercheur du CNRS.
La sonde doit en effet attendre que les débris retombent pour procéder aux analyses, un phénomène assez lent au vu de la très faible gravité sur l’astéroïde. Avant de bombarder Ryugu, les scientifiques tablaient sur un rayon d’une dizaine de mètres pour le cratère, mais sans grande conviction. En fait, ils ne savent pas vraiment quelle est la cohésion ou la dureté d’un astéroïde. « L’image transmise n’a l’air de rien, mais c’est déjà énorme ! », juge Patrick Michel. « Dans les jours qui viennent on aura les images de la caméra numérique avec bien plus haute résolution et, on espère, la taille du cratère ! » C’est un nouveau succès pour Hayabusa-2 qui réussit chacune de ses missions pourtant toutes plus complexes les unes que les autres. En février, elle avait réussi à s’approcher suffisamment près de Ryugu pour réussir une périlleuse manœuvre de «touch and go» et ramasser quelques échantillons de l’astéroïde. Hayabuza devrait dire adieu à Ryugu en décembre 2019. Toute la matière collectée par cette sonde incroyablement efficace doit faire son retour sur Terre à bord d’une capsule de la taille d’une boîte à chapeau qui sera larguée vers notre planète fin 2020 pour atterrir dans le désert australien. Un exploit qui serait alors particulièrement retentissant. Si la première sonde Hayabusa avait réussi à ramener quelques poussières d’un autre astéroïde, Itokawa, en 2010, ces retours d’échantillons extraterrestres sont très rares. Commencée en décembre 2014, l’aventure de la sonde japonaise n’est pas encore prête à se terminer.
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & Le Figaro
_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le.cricket vous salue bien !
Le Japon bombarde avec succès l’astéroïde Ryugu (vidéo) By Jack35