Pourquoi les chiens de prairie font-ils la "ola" ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour communiquer ensemble, les chiens de prairie utilisent d’étranges signaux. L’un d’entre eux consiste pour un individu à se dresser sur ses pattes arrière et émettre un cri aussitôt répéter à la chaine par le reste de la colonie. Cette sorte de "ola", est destinée à tester la réactivité du groupe, selon une nouvelle étude.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La vie d’un chien de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) n’est pas de tout repos. Ce petit rongeur, originaire d’
Amérique du Nord, est sous la menace constante de nombreux prédateurs pouvant venir du ciel ou de la terre. Pour survivre et faire face aux rapaces, coyotes ou crotales, il s’organise en clan et élabore des stratégies de groupe.
L’organisation sociale communique en continue par l’intermédiaire de signaux pouvant parfois sembler quelque peu insolite. L’un d’entre eux par exemple, consiste pour un individu à se dresser sur ses pattes arrière et émettre un cri aussitôt répéter à la chaine par le reste de la colonie, à l’instar d’une foule de supporters en pleine "ola" dans un stade.
Les cris ou
"aboiements" émis par les rongeurs s’apparentent généralement à des "yip" courts et nasaux. De ce fait, l’ensemble de la manœuvre réalisée tour a tour par les membres du clan a été baptisée par les biologistes,
"jump-yip" (littéralement
"saut-yip").
Un signal de la présence d'un prédateur ? Des études précédentes indiquent que le
"jump-yip" peut être pratiqué chez de vastes populations sauvages tout comme chez de petits groupes vivant en captivité. En étudiant avec attention les mécanismes d’un tel comportement, une équipe de chercheurs de
l'université canadienne de Winnipeg a tenté d’en élucider sa pertinence et sa fonction.
Pour ce faire, les chercheurs ont analysé une série de séquences vidéo, enregistrées entre 2003 et 2004, et présentant 14 populations différentes de chiens de prairie en train d’effectuer le
"jump-yip". Une des hypothèses avancées suggère qu’il s’agit là d’un signal d’alerte permettant d’avertir les autres membres du clan qu’un prédateur est parti et que la voie est libre.
Toutefois, les observations vidéo de l'équipe ont montré que ce comportement se produit indépendamment de la présence ou non du prédateur.
Un test de réactivité Dans leur nouvelle étude publiée récemment par la revue
Proceedings of the Royal Society, l’équipe assure que cette pratique est en réalité un moyen pour
un chien de prairie de tester la réactivité et l’attention de ses voisins. Les chercheurs ont en effet remarqué, que le lanceur d’alerte parait plus détendu une fois avoir reçu un grand nombre de réponse de la part de ses congénères.
Il se consacre alors davantage à la recherche de nourriture et se relâche quelque peu sur le contrôle de l’horizon. En travaillant ensemble,
les chiens de prairie économisent précieusement leur attention. Plus le groupe est nombreux, et moins les membres ont besoin d’être constamment aux aguets. S’il s’agit là d’une forme originale de mise en commun des ressources, ces dernières ont tout de même besoin d’être mises à disposition rapidement dans le cas d’une attaque improvisée.
De cette manière, le
"jump-yip" s’apparente à une forme de test permettant d’estimer l’attention générale du groupe.
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