La Chine est le pire pollueur du monde et son chemin vers une économie écolo est encore long comme sa muraille. Toutefois, elle montre sa bonne volonté avec ce navire de commerce qui n’émet aucun gaz nocif. Une sortie de crise ?
Un million de pots d’échappement. Les gros bateaux, qu’ils transportent des marchandises ou des touristes, sont de véritables menaces pour l’environnement et notre santé. Chacun d’eux génère autant de particules fines qu’un million de voitures. Un problème qui concerne plus que les petits poissons : à Marseille, par exemple, les ONG pointent du doigt la zone portuaire comme responsable de la qualité exécrable de l’air aux alentours. Le transport maritime (gourmand en charbon) et le tourisme de croisière sont donc à repenser entièrement. Et, surprise, c’est la Chine qui a décidé de s’y coller la première.
Cargo culte. À Canton, au sud-est du pays, le chantier naval de la Guangzhou Shipyard International Company Ltd vient de dévoiler un cargo clean. Plutôt que de voguer en brûlant du fioul lourd, l’engin de 70 mètres de long pompera dans sa batterie au lithium de 2400 kWh, soit l’équivalent de 24 voitures Tesla. Son autonomie est limitée à 80 kilomètres, ce qui le destine aux trajets fluviaux et il lui faut deux heures pour recharger à fond ses batteries. C’est long, certes, mais c’est de toute façon le temps nécessaire pour décharger ses 2000 tonnes de fret. Transports verts pour planète bleue. Huang Jialin, directeur de Hangzhou Modern Ship Design & Research Co, l’entreprise qui a conçu ce navire propre, promet de ne pas s’arrêter là : « La technologie sera bientôt utilisée pour le transport de passagers. » De ce côté-ci de la Terre, la Norvège se place déjà dans le sillage de la Chine puisqu’elle doit lancer au second semestre 2018 un cargo 100% électrique et autonome. Celui-là pourra parcourir 120 kilomètres et embarquer 3500 tonnes. Avec ces bateaux, peut-être réussira-t-on à faire des mers le plus bel endroit de la Terre.