Dites bonjour à la route qui stocke sa chaleur pour faire fondre neige et verglas. Ça nous fait chaud au cœur.
Rues chaudes. Depuis 5 000 ans, nos routes ne remplissent qu’une seule fonction : garantir une circulation facile, agréable et sûre pour les conducteurs. Et jusqu’ici, c’était tout ce qu’on leur demandait. Mais demain, les routes pourraient bien occuper une place de choix au sein des infrastructures énergétiques de nos pays. En effet, l’entreprise de travaux publics française Eurovia a développé Power Road, une route à énergie positive. Comprendre : une structure qui capte la chaleur du soleil et la restitue là où on en a besoin. De quoi réduire les îlots de chaleur urbains et rendre les routes rentables.
Citation :
Power Road peut déneiger 500 places de parking en récupérant la chaleur générée par la climatisation d’un hypermarché de 18 000 m², ou couvrir 1/3 des besoins de chauffage d’une piscine municipale.
Chaud dessous. Si on regarde sous le manteau de bitume de la Power Road, que trouve-t-on ? Un échangeur thermique. Des tubes de polymère recyclable où circule un fluide caloporteur (capable donc de rapidement se réchauffer) et, en bout de course, des pompes à chaleur ou des sondes géothermiques au choix, selon que l’on souhaite stocker ou réutiliser l’énergie produite.
Autrement dit, la garantie d’une source d’énergie illimitée en été et une sécurité de plus en hiver qui évitera d’attendre l’intervention des dé-neigeuses. « Notre système est réversible, explique le directeur technique d’Eurovia, Ivan Drouadaine. L’énergie solaire thermique ainsi récupérée peut également être utilisée pour déneiger et déverglacer les voiries ou les pistes d’aéroport, avec l’avantage de réduire les interventions de salage. » Les routes du paradis. En guise de test, Eurovia a installé 500 m² de Power Road sur une partie de l’autoroute A10, dans les Yvelines. À terme, l’équipementier pourrait recouvrir la majorité du réseau français puisque cette construction n’est guère plus chère qu’une route actuelle mais a l’avantage de produire un bénéfice à la revente de l’énergie.
Si l’on pense directement à utiliser celle-ci pour chauffer les bâtiments alentours (notamment publics pour la voirie, tels des écoles), cette innovation ouvre la port(ièr)e à plein de nouvelles applications : alimenter des bornes de rechargement pour voitures électriques ou des éclairages localisés, mais aussi pourquoi pas un jour permettre d’afficher des messages d’information ou de sécurité. Un régal pour nos futures voitures autonomes.