Survenue il y a 40 ans aujourd’hui, l’éruption du mont Saint Helens aux États-Unis est l’une des éruptions les plus dévastatrices de l’histoire moderne de l’humanité. Une éruption d’une puissance colossale qui a rayé 600 km2 de la carte. Un événement qui a permis aux chercheurs d’acquérir de nombreuses connaissances utiles à prédire ce genre d’éruptions.
C’était le 18 mai 1980, à 8 h 32, heure locale. Un tremblement de terre de magnitude 5,1 sur l’échelle de Richter secoue la face nord du mont Saint Helens, un stratovolcan actif situé dans l’État de Washington aux États-Unis, quelque part entre Seattle et Portland. Le flanc du volcan cède. Près de 3 km3 de roche s’en détachent en un impressionnant glissement de terrain qui progresse à 250 km/h. Il recouvre tout sur son passage d’une couche de gravats allant par endroits jusqu’à 150 mètres d’épaisseur. Dans le même temps, le magma jusqu’alors emprisonné explose. La quantité d’énergie dégagée est colossale : l’équivalent de 100 bombes atomiques ! La déflagration est entendue jusqu’en Californie, à environ 300 km de là. Le souffle est dévastateur. Le sol est littéralement arraché. Des millions d’arbres et de poissons, des dizaines de milliers d’oiseaux et des milliers de grands animaux sont déchiquetés. Sur une surface de 600 km2 ! En moins de 15 minutes, des cendres et des gaz s’élèvent jusqu’à plus de 20 km de haut. Un incroyable nuage qui se déplace à plus de 500 km/h. La chaleur extrême qui se dégage fait fondre la neige. Des boues déferlent alors sur les vallées environnantes. Routes, ponts, maisons sont détruits par ce que les spécialistes appellent un lahar aux allures de tsunami. Pendant les heures qui suivent, la région est plongée dans la pénombre. Et d’autres explosions retentissent. Au total, l’énergie libérée est évaluée à l’équivalent de 2.500 bombes atomiques ! Des cendres tombent sur plus de 55.000 km2 — soit environ la superficie de la région Grand Est. Dans les deux semaines qui suivront, elles feront le tour de la Terre. L’événement aura fait perdre 400 mètres de haut au mont Saint Helens et aura remplacé son sommet par un cratère de 2 km sur 3,5. Et le bilan est lourd : deux milliards de dollars de dégâts et surtout, 57 morts. Parmi lesquels un photojournaliste, Reid Blackburn, qui aura laissé en héritage, des photos inédites du cataclysme. Des phénomènes annonciateurs de l’éruption L’histoire de cette éruption avait commencé dès le mois de mars. Alors qu’un tremblement de terre secouait le mont Saint Helens. Un séisme de magnitude 4,2. Suivi de plusieurs autres, peu profonds. La situation avait mis les géologues et volcanologues de l’U.S. Geological Survey (USGS) en alerte. Car ce type d’événements trahit souvent la poussée d’un magma qui tente de se frayer un chemin vers la surface. Au travers d’une éruption verticale et d’ampleur limitée ou d’une éruption latérale et plus dévastatrice ? Personne n’était alors à même de le dire. S’en était d’ailleurs suivie une série d’éruptions gazeuses et magmato-phréatiques. Le résultat d’une rencontre entre le magma et l’eau ou les sols enneigés. L’état d’urgence avait alors été déclaré et les experts avaient afflué. Les tremblements de terre s’étaient poursuivis. Mais les émissions de gaz restaient constantes. Pas de quoi, selon les connaissances du moment, indiquer l’imminence d’une éruption. Pourtant, plusieurs semaines plus tard, le mont Saint Helens s’était déformé. Une bosse sur le flanc nord. Un dôme qui s’élevait de deux mètres par jour. Et des séismes toujours présents, et même plus intenses. Les autorités avaient alors décidé d’évacuer la zone. Avant que le volcan semble se calmer. C’était le 14 mai. Quatre jours seulement avant l’éruption volcanique cataclysmique qu’on lui connait ! Une éruption utile aux chercheurs Si certains imaginent qu’avec les outils et les connaissances actuelles, les volcanologues auraient pu prédire cette éruption, la vérité, c’est que c’est elle qui a permis à cette science de grandement progresser. Car jamais éruption n’avait été étudiée d’aussi près. Un volcan accessible. Des images nombreuses. Des débris à portée de main. Et un intérêt relancé pour les éruptions explosives de ce type dans diverses disciplines telles que la géologie, la sismologie, la géophysique ou encore l’hydrologie. L’éruption du mont mont Saint Helens a aussi conduit à une nouvelle ère dans la surveillance des volcans. Tremblements de terre, déformations ou émissions de gaz ont livré leurs secrets. Des modèles peuvent désormais aider les chercheurs à prévoir les éruptions dans le monde entier. Et des instruments, aussi bien à flanc de volcans que dans l’espace, sont à l’affût de la moindre évolution. Des instruments qui signalent, par exemple, des déformations à l’échelle du centimètre, en continu et en temps réel.
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & Futura Planète
_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le.cricket vous salue bien !
En mai 1980, le jour où le volcan mont Saint Helens a explosé (vidéo) By Jack35