Dans le roman “Le Martien” d’Andy Weir, Mark Watney, un astronaute naufragé, passe le plus clair de son temps à “Ares 3”, un site dans le sud d’Acidalia Planitia. D’après le livre, Acidalia est une région plate et facile à traverser avec un véhicule ; l’astronaute fait même le trajet aller-retour jusqu’au site d’atterrissage de Pathfinder.
Cette zone de Mars est en fait beaucoup plus diversifiée, intéressante, et dangereuse pour un véhicule, que ne le dit le roman. Cette observation est proche du site d’atterrissage d’Ares 3 tel qu’il figure sur la carte au début du livre, et présente de nombreux monticules, peut-être d’anciens volcans provenant de l’interaction entre l’eau et la boue, ou de l’éruption de sédiments boueux . Une grande partie d’Acidalia Planitia est recouverte de champs assez denses de rochers, mesurant jusqu’à plusieurs mètres, qu’il serait difficile de contourner. Il y a aussi des fissures aux pentes abruptes, associées à de grands polygones, qui seraient infranchissables. Il y a des champs allongés de cratères secondaires, dont la surface est extrêmement accidentée à l’échelle de la taille d’un véhicule d’exploration. Quand le héros arrive dans Arabia Terra, cette région est décrite comme plus rocheuse qu’Acidalia, mais dans la réalité c’est plutôt le contraire : une bonne partie d’Arabia est recouverte de poussière et lisse à l’échelle d’un rover. On s’imagine volontiers qu’à une surface lisse à grande échelle (de l’ordre du kilomètre) correspond une surface lisse à petite échelle (de l’ordre du mètre ou de la dizaine de mètres). Souvent, sur Mars, on voit le contraire : de vastes régions basses et plates sont affouillées par le vent qui enlève les matériaux fins, et il ne reste que des rochers et le substratum érodé.
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