Sciences & Environnement : Une sécheresse hivernale s’abat sur l’Europe
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En France, certains cours d'eau en sont déjà à leur étiage estival.
Selon les mesures de précipitations publiées cette semaine par Météo France, une sécheresse inhabituelle frappe actuellement l’Europe occidentale et méditerranéenne. La France n’est pas épargnée, le mois écoulé ayant été
le plus sec dans l’Hexagone depuis 1959.Après un automne particulièrement sec,
l’Europe fait désormais face à une sécheresse hivernale exceptionnelle qui, d’après le bilan dressé par
Météo France, ne s’inscrirait pas dans une tendance due au
réchauffement climatique.
Malgré un mois de décembre marqué par de nombreux épisodes pluvieux, sauf dans les régions méditerranéennes, qui ont enregistré un cumul de
précipitations de 10 % inférieur à la normale, le déficit pluviométrique s’élève à 22 % par rapport aux moyennes habituellement relevées sur l’ensemble du territoire français pour la période allant de septembre 2011 à février 2012.
« En France, l’hiver a été sauvé par des précipitations très abondantes en décembre sur les quatre cinquièmes du pays » a expliqué Michel Schneider, ingénieur rattaché à la direction climatologie de
Météo France, à nos confrères du
Monde.fr.
L’Espagne, le
Portugal et
le sud de la Grande-Bretagne ont, eux, connu l’« hiver climatologique », soit, concernant les mois de décembre, janvier et février, le plus sec depuis plus d’un demi-siècle. Dans
la communauté autonome de l’Aragon (
Espagne), le cumul des pluies a ainsi atteint quatre petits millimètres en décembre dernier, et aucune précipitation n’a été enregistrée en janvier et en février. Une « pénurie » qui favorise les départs de feux de broussailles et de forêts. En
Galice (
Espagne), plus de 2 500 hectares ont en effet brûlé depuis le début de l’année. D’une manière générale, nos voisins n’avaient pas connu un hiver aussi sec depuis les années 1940.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Région la plus touchée en métropole, le
Languedoc-Roussillon voit quant à lui le débit de ses cours d’eau diminuer. Certains en sont même à leur étiage estival, soit la période de l’année où ils atteignent leur niveau le plus bas. Les villes de
Montpellier (
Hérault),
Sète (
Hérault) et
Perpignan (
Pyrénées-Orientales) ont par exemples enregistré des cumuls de précipitations inférieurs à 10 millimètres. A ce déficit
pluviométrique s’ajoute un ensoleillement généreux qui, combiné à des températures globales plutôt clémentes, a de quoi inquiéter. Car l’automne et l’hiver sont deux saisons pendant lesquelles les nappes phréatiques « se rechargent ». Aussi la sécheresse hivernale entraîne-t-elle une accumulation moindre d’eau dans ces réservoirs aquifères.
M. Schneider précise :
« A ces périodes, les précipitations ne
sont pas absorbées par la végétation et s’évaporent peu en raison des températures plus basses et de la longueur moindre du jour. » Le déficit pluviométrique et
l’appauvrissement des réserves contenues par les nappes phréatiques présagent donc d’un été difficile pour l’agriculture et pour l’élevage, deux filières déjà confrontées aux pertes économiques dues aux incendies. Car, bien qu’elles soient
impatiemment attendues, les pluies printanières ne devraient pas
inverser la tendance.
« Nous projetons une hausse des températures, une hausse de l’évaporation et une baisse des précipitations estivales », a indiqué le directeur climat de
Météo France Philippe Dardin au
Figaro.fr. Le tableau n’est décidément pas réjouissant.
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