Vendée Globe. La loi et son esprit bafoué ?
Bernard Stamm à la manoeuvre !En solitaire, sans escale, sans assistance. Le principe
du Vendée Globe, on ne peut plus limpide, anime l’ensemble des marins
qui s’y engagent, et c’est justement en son nom qu’ils y vont. Dès lors,
dehors,
Bernard Stamm ! Tu as fait escale, un étranger à ton bord s’y
est invité sans que tu le rejettes à la mer, un autre t’a aidé à amarrer
ton voilier à un cargo russe au milieu de pas-grand-chose. Tu
protestes ? Pourtant, tu avais signé. Comme les autres…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tout
cela est vrai. Mais ce qui, dans ta disqualification, heurte tes
concurrents et la plupart des passionnés par cette course, c’est son
absence de discernement. L’application à la virgule d’une règle, quand
chacun sait bien qu’il y a d’une part la loi, et de l’autre l’esprit de
la loi. Il eut été sans doute judicieux que le jury réuni pour statuer
sur ton cas s’arrête un peu plus sur cette seconde partie de la question
et le cas de force majeur auquel tu as été confronté. Au passage, pas
pressé, le jury : saisi le 24 décembre (à 12 h 13) de l’affaire, il n’a
livré son verdict que le 1er janvier (à 18 h)… Il n’allait tout de même
pas se gâcher le réveillon !
Au
bilan, il t’est reproché d’avoir agi en bon marin, pour sauver ton
bateau. Le coup de main des Russes ? Donné dans la même logique des gens
de mer. Si, encore, tu avais tiré un quelconque bénéfice de la
situation. Mais non. Tu as honnêtement informé la direction de course,
tu t’es trouvé un autre abri au prix d’un détour considérable afin de
réparer SEUL ton avarie et as perdu cinq places et des centaines de
milles dans l’affaire. Et te voilà sorti du jeu, en plein Pacifique.
Reste à espérer que la déferlante de soutiens dont tu es l’objet
encourage tes juges à réviser leur position. Cela dit sans illusion
aucune.
Olivier CLERC.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]