Inde, Chine, Corée, quand l'Asie avance à pas de géant dans le domaine spatial [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cette année, plusieurs pays asiatiques ont franchi des étapes capitales dans le domaine de la conquête spatiale. Entre le premier satellite en orbite pour la Corée du Sud, la sonde martienne indienne et l’exploration lunaire pour la Chine, les grand pays d’Asie progressent à pas de géant.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Après
les États-Unis et
l'URSS,
la Chine est devenue la troisième nation à réussir un alunissage en douceur. En effet, samedi 14 décembre, la sonde spatiale
Chang'e 3, s’est posé sur notre satellite, une première depuis 1976 (vidéo ci-dessus). Ce faisant, Pékin cherche à devenir une référence dans le domaine spatial, tant en Asie que dans le reste du monde. Il faut dire que cette année, les grandes puissances asiatiques se sont imposées en tant que puissances spatiales à part entière.
Si la Chine se lance dans l’exploration de la Lune, la Corée du sud a mis son premier satellite en orbite et l’Inde a lancé sa propre sonde martienne. Pour
Morris Jones, un expert australien indépendant interrogé par l'AFP,
"la Chine a déclenché une course à l'espace majeure en Asie". Entre les fusées, les infrastructures satellitaires, la capacité à envoyer des hommes dans l'espace, les laboratoires et les stations au sol,
"la Chine dispose désormais de tous les éléments" nécessaires pour devenir le fer de lance de l'Asie dans le domaine spatial.
De sérieux concurrents pour la Russie Ainsi, tandis que
"les Indiens surveillent très attentivement ce que les Chinois font [ … ] les Sud-Coréens accélèrent le rythme". "Beaucoup de gens s'en préoccupent également aux États-Unis", mais pas en
Russie. Un tort selon l'expert russe du secteur spatial,
Vadim Loukachevitch :
"si les Russes ne changent pas leur attitude moqueuse à l'égard de ce que fait la Chine dans l'espace, d’ici cinq à dix ans, la course se fera entre Pékin et Washington, sans la Russie", prévient-il.
Pour lui
"les satellites chinois sont aujourd'hui plus performants que les nôtres, et c'est aux Etats-Unis que la Chine veut désormais faire concurrence et non pas à la Russie", a indiqué
M. Loukachevitch à l’AFP. De même
"les ambitions indiennes ne sont pas prises au sérieux", juge l’expert. Toutefois, selon lui,
"du point de vue technologique, l'Inde est aujourd'hui derrière la Russie". Et le pays ne compte pas se laisser distancer. Il a ainsi investi près de 400 milliards de roupies (4,66 milliards d'euros) dans son programme spatial pour la période 2012-2017.
Reste que les experts du secteur sont d’accord pour dire que les pays d'Asie ne détrôneront pas la NASA et les autres grands du secteur avant au moins 10 ou 20 ans. Néanmoins ils pourront certainement assez rapidement les concurrencer sur le plan commercial. En effet,
"le poids croissant des activités spatiales en Asie va probablement d'abord se faire sentir dans le domaine de l'exploitation spatiale", explique John Logsdon, spécialiste américain du secteur spatial et consultant pour
la NASA.Des progrès aux accents militaires ? "La Chine et l'Inde recherchent toutes deux des marchés pour leurs lanceurs et leurs satellites, et ils privilégient les applications spatiales pour leurs retombées économiques". La crainte des spécialistes est également de voir se développer les activités militaires des Asiatiques. Cette "militarisation" de l'espace inquiète. La chose n’est pas dénuée de fondement puisqu’en 2007 déjà,
Pékin avait testé une arme antisatellites avec laquelle elle avait pulvérisé un de ses vieux engins resté en orbite.
D'après plusieurs sites internet spécialisés, la Chine aurait également testé en mai dernier un nouveau missile balistique capable de frapper dans l'espace, explique l'AFP. Tout cela a de quoi inquiéter les
Etats-Unis qui pourraient rapidement se sentir menacés, indique
M. Logsdon.Une opinion partagée par
Marco Aliberti, de l'Institut européen de politique spatiale à Vienne : si Moscou "a commencé à voir dans la Chine une menace potentielle [ ... ] aux Etats-Unis, il semble que la Chine ait pris la place de l'URSS dans leurs schémas sécuritaires", souligne t-il.
De "même, si l'Inde a réaffirmé son opposition à la militarisation de l'espace, elle a dû prendre en compte les progrès de l'arsenal spatial dans son voisinage", indique
Rajeswari Pillai Rajagopalan, de l'Observer Research Foundation (ORF), un institut de recherche indépendant basé en Inde. C’est entre autres ce qui explique que
"l'Inde a lancé son premier satellite militaire en août 2013" pour le compte de la marine indienne, précise le scientifique.
Une coopération entre les nations Malgré toutes ces tensions, les différentes nations ont tout intérêt à unir leurs efforts plutôt que de chercher à tirer la couverture à eux. D'autant plus que les missions envoyées par l'Inde en direction de Mars et par la Chine en direction de la Lune pourraient permettre d'en apprendre plus sur ces deux astres qui fascinent tant.
Aussi, une coopération serait profitable d’un point de vue diplomatique que financier ou scientifique.
"La coopération spatiale peut à terme jeter des ponts entres les différentes nations, promouvoir une entente mutuelle et cimenter la confiance", conclut ainsi
M. Aliberti.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]