Qui a dit qu’une éolienne devait ressembler à un ventilateur ? Des têtes de linotte qui oublient les versions sans hélice. En Tunisie, Anis Aouini développe une turbine plus rentable, dont les pales imitent le vol d’un oiseau.
Fais comme l’oiseau. L’idée reste la même : capter l’énergie cinétique du vent pour la convertir en mouvement mécanique qui deviendra de l’électricité. Bien souvent, ce qui pose problème, c’est l’imposante place dont a besoin la turbine pour faire son œuvre et le bruit qu’elle fait en déplaçant un grand volume d’air. C’est pourquoi Tyer Wind, une startup tunisienne, a imaginé un système plus discret et plus efficace – si l’on en croit son inventeur, l’ingénieur Anis Aouini – inspiré de la nature.
Like a colibri in the wind. La Tyer (littéralement « oiseau » en arabe) a troqué ses pales pour des ailes d’1,60 mètres, dont le mouvement semble plus aléatoire à première vue. Mais son concepteur confirme qu’il s’agit de reproduire les battements du colibri : « Un oiseau miracle dont l’efficacité énergétique dépasse celle des drones ou des hélicoptères. » Et c’est vrai qu’on n’a jamais vu un tel oiseau avoir soudain besoin de faire un break, alors, pourquoi pas ? Plus sérieusement, le vol du petit colibri, qui dessine non pas des cercles mais des « 8 » dans l’air, a la spécificité de contenir entre 50 et 200 battements d’ailes… par seconde ! Un talent rare qui lui permet de voler « sur-place ». Sa dépense d’énergie est donc forcément particulièrement bien contrôlée, ce qui a mis la puce à l’oreille de Tyer Wind.
Présenté sur des salons depuis 2016, le prototype de cette éolienne-colibri est annoncé comme enfin stable, avec une puissance nominale de sortie de 1 Kwh. Sa société cherche depuis le début de l’année à lancer la production industrielle. Pardon pour le poncif mais, on attend évidemment qu’elle quitte le nid au plus tôt pour prendre son envol. A voir ici : tyerwind.com