La double hélice de l'ADN photographiée pour la toute première fois ![Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]ADN photographié : cette image est la première image directe de la double hélice de l'ADN.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]ADN photographié : les 'fils' d'ADN et la double hélice ont pu être observés grâce des colonnes nanoscopiques en silicone.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]ADN photographié : illustration montrant la double hélice de l'ADN.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]ADN photographié : schéma montrant la structure de la double hélice d'ADN avec les bases.Des chercheurs italiens ont développé une nouvelle technique qui leur a permis de photographier directement la double hélice de l'ADN à l'aide d'un microscope électronique. C'est la première fois qu'une telle prouesse est réalisée. On l'a entièrement décodé, on le manipule régulièrement, on arrive à le modifier mais on n'avait encore jamais réussi à le photographier. C'est désormais chose faite : des chercheurs italiens ont livré la toute première image directe de l'ADN et de sa double hélice. Une prouesse que l'on attendait depuis plus de 60 ans.
En effet, c'est en 1953 que James Watson et Francis Crick (avec l'aide de Rosalind Elsie Franklin) ont établi que l'ADN (pour acide désoxyribonucléique) présentait une configuration en double hélice. Pour cela, ils avaient alors observé des cristaux d'ADN par une technique de diffraction des rayons X. Mais ceci n'avait fourni qu'une image indirecte : ils avaient donc interprété l'image pour établir l'existence de cette structure sans l'observer réellement.
Or, depuis, malgré de nombreuses recherches portant sur le génome, jamais personne n'avait vraiment pu observer l'ADN directement. C'est pourquoi le professeur Di Fabrizio et son
équipe du Département des Nanostructures de Gènes ont développé une toute nouvelle technique utilisant un microscope électronique.
Celle-ci consiste à récupérer les "fils" d'ADN à partir d'une solution diluée, avant de les sécher et de les étirer sur un lit de colonnes nanoscopiques en silicone. Ces dernières sont en fait extrêmement hydrofuges et provoquent ainsi une évaporation rapide de l'humidité. Il ne reste donc plus que les brins d'ADN étirés et prêts à observer.
En plus de ces colonnes, l'équipe de Di Fabrizio a percé de minuscules trous dans la base à travers desquels ils ont pu faire passer des faisceaux d'électrons. Le tout a alors permis de fournir une image claire et précise de la fameuse double hélice.
Observer une seule molécule d'ADN Néanmoins, la technique d'observation demande encore quelques perfectionnements. En effet, l'énergie des électrons est assez importante pour casser une molécule d'ADN. Aussi, les chercheurs n'ont pu observer que des "cordons" d'ADN, autrement dit des ensembles formés de six molécules d'ADN enroulées autour d'une septième qui sert de coeur.
L'équipe prévoit donc d'utiliser des détecteurs plus sensibles capables de répondre à des électrons de basse énergie. En enlevant le risque de casser l'ADN, les chercheurs espèrent ainsi observer des doubles hélices individuelles voire un brin d'ADN unique et déroulé.
"Avec une préparation améliorée de l'échantillon et une meilleure résolution d'image, nous pourrions observer directement l'ADN au niveau des bases simples", a indiqué Di Fabrizio cité pr le
New Scientist.
"L'observation directe devient importante quand la connaissance au niveau d'une ou de quelques molécules est requise et quand la diffraction ne permet pas d'obtenir des informations structurelles et fonctionnelles", écrivent les auteurs dans la revue
Nanoletters qui publie leurs travaux.
Cette nouvelle étape pourrait donc permettre d'en apprendre bien plus sur l'ADN et d'étudier notamment comment un brin peut interagir avec d'autres biomolécules.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]