Insolite : on a découvert un requin-bouledogue à deux têtes ![Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Les requins-bouledogues vivent dans les eaux tropicales. Ce fœtus a été retrouvé dans le ventre d’une femelle pêchée dans le golfe du Mexique.Un requin-bouledogue à deux têtes a été découvert dans le golfe du Mexique. Cette bizarrerie anatomique résulte d’une division embryonnaire qui ne s’est pas achevée. Lumières sur cette découverte insolite.Le requin-bouledogue (Carcharhinus leucas), aussi appelé
requin du Zambèze, peut aussi avoir un
frère siamois. Tel qu’on le décrit habituellement, ce requin mesure 3,4 m, il est massif, trapu et lourd. C’est un
poisson qui vit dans les eaux tropicales, et qui a la capacité de vivre tant dans les eaux salées que douces, si bien qu’il remonte régulièrement l
’Amazone, le Gange, le Tigre ou le
Zambèze. Comme beaucoup de squales, cette
espèce est de plus en plus menacée. Il est souvent pêché pour sa chair, son cuir et son
foie.
Dans
le golfe du Mexique, un pêcheur a pêché un
requin-bouledogue pour le moins surprenant. Au large des
Keys dans le
détroit de Floride, il a attrapé une femelle, dont l’un des
fœtus avait deux têtes ! Ces requins sont
vivipares et l’organisme de la femelle nourrit l
’embryon durant les 10 mois de la
gestation. Le fœtus à deux têtes était encore en vie lorsque la femelle a été pêchée. Il aurait probablement réussi à naître.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le fœtus de requin-bouledogue retrouvé dans le golfe du Mexique. Il y a 20 cm entre l'extrémité gauche et droite des deux têtes.Le pêcheur a partagé sa découverte avec des scientifiques de
l’université du Michigan. Ceux-ci ont étudié la déformation du requin, et les résultats ont été publiés dans le
Journal of Fish Biology.
Il fait partie des très rares cas de requins à deux têtes étudiés.
Seulement six ont été découverts dans le monde. C’est la première fois qu’un cas de cette
espèce de squales est recensé : seuls des cas de
requins bleus et de
milandres avaient déjà été étudiés.
Deux têtes, deux cœurs et deux estomacs pour un corps de requinLa déformation du fœtus est une
bifurcation axiale. Il s’agit d’une transformation incomplète. L’embryon commençait à se scinder en deux organismes distincts (des
jumeaux), mais pour des raisons inconnues, le processus s’est arrêté. Le phénomène est très rare mais peut arriver chez tous les animaux.
Les scientifiques ont scruté en détail le corps du requin par imagerie à résonnance magnétique (IRM).L'examen révèle deux têtes, une paire de cœurs et deux estomacs distincts. Les deux parties se rejoignent à la moitié arrière de l’animal et ne forment plus qu’un seul corps avec une queue normale.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La radiographie du requin. On observe que la colonne vertébrale de l'animal se divise en deux et forme deux têtes. Ces requins siamois avaient chacun un cœur, un estomac et une tête. Ce fœtus à deux têtes n’aurait probablement pas vécu longtemps à l’état sauvage. Le
requin est un prédateur, il doit aller vite pour attraper d’autres poissons qui se déplacent encore plus rapidement. Avec ses deux têtes, il n’aurait pas pu survivre.
C’est notamment pour cela que les scientifiques trouvent si peu de cas d’étude ; une fois nés, ces organismes ne doivent pas tenir bien longtemps dans le monde sauvage. En outre, le corps des
requins-bouledogues siamois était plus petit que la moyenne.
Une cause mystérieuseÉtudier ces requins permettra de mieux comprendre comment de telles déformations surviennent chez les requins, mais aussi
chez tous les autres
vertébrés. On associe le plus souvent les spécimens à deux têtes aux serpents.
Certains éleveurs en font même commerce. Il existe un grand marché parallèle autour des
malformations animales ; de tels animaux sont souvent considérés comme des bêtes de foire.
C’est la première fois qu’on observe un
requin-bouledogue bicéphale. Comme il a été retrouvé dans
le golfe du Mexique en avril 2011, certains suggèrent que cette déformation pourrait
bien être liée au déversement de
pétrole de la plateforme
Deepwater Horizon, qui s’est produit un an plus tôt. Mais pour Michael Wagner, l’un des auteurs de la publication, « l’assimilation n’est pas justifiée. Nous n’avons tout simplement aucune preuve pour soutenir cette explication ou une autre ».Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]