Sciences & Espace : Une comète a bien laissé de l'eau dans l'atmosphère de Jupiter[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les traces sombres dans la haute atmosphère de Jupiter ne furent pas les
seules conséquences de l'impact des morceaux de la comète
Shoemaker-Levy 9 en 1994. Le télescope spatial infrarouge Herschel a
également détecté une surabondance en eau, à l'emplacement exact de ces
impacts.Le télescope spatial infrarouge Herschel vient de révéler une surabondance d'eau dans l'hémisphère sud de Jupiter, à l’endroit même où les 21 fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 plongèrent au mois de juin 1994.
un clic ci-dessous : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- Découvrez les comètes en image [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le
24 mars 1993, les astronomes
Carolyn S. Shoemaker, Eugene M. Shoemaker,
David H. Levy et
Philippe Bendjoya réalisèrent une étonnante image à
l'aide d'un télescope de 40 cm de diamètre de l'
observatoire du mont Palomar,
en
Californie. Sur leur cliché, on pouvait voir un chapelet de morceaux
de comètes (des fragments allant jusqu'à 2 km de diamètre) qui se
suivaient. Peu à peu, les chercheurs reconstituèrent l'histoire de cet
objet insolite.
La
comète, qui
porte alors le nom de
Shoemaker-Levy 9 (ou SL 9), avait été capturée dans les années 1960 par l'attraction de
Jupiter, et s'était mise en
orbite autour de la planète
géante gazeuse. Le calcul de cette orbite révéla que SL 9 était passée le 7 juillet
1992 à seulement 40.000 km des plus hauts nuages de Jupiter, en deçà de
la limite de Roche de la planète. De ce fait, le rapprochement avait eu
pour conséquence la dislocation de la
comète en plusieurs morceaux, un sort qu'a également connu la comète
73P/Schwassmann-Wachmann 3, en 2006. Les calculs de
Brian Marsden révélèrent que ces fragments finiraient par rencontrer la
planète géante quelques mois plus tard.
En juillet 1994 les astronomes du monde entier,
amateurs compris, observèrent pendant plusieurs nuits les impacts causés
à environ 60 km/s, par ces morceaux de comète dans l'hémisphère sud de
Jupiter. Ils laissèrent des
cicatrices sombres, visibles pendant plusieurs semaines. Les dernières observations du télescope spatial infrarouge
Herschel ont révélé la présence d'eau dans la haute
atmosphère de
Jupiter, aux endroits où se produisirent les impacts.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En 1993, les astronomes découvrirent une succession de
morceaux de comète. Ils provenaient de la dislocation, un an plus tôt,
de la comète Shoemaker-Levy 9 lors de son passage le plus rapproché de
Jupiter. En juillet 1994 ces fragments plongèrent dans l'atmosphère de
la planète gazeuse géante.
Herschel confirme les mesures du satellite infrarouge IsoOn sait depuis longtemps que les
comètes ne manquent pas d'eau, et qu'elles pourraient même avoir joué un rôle dans l'
apparition de la vie sur une planète comme la nôtre. Mais comment être certain que l'eau
détectée dans l'atmosphère de
Jupiter provient bien de
SL 9, et non pas
des
lunes glacées qui l'entourent comme Europe,
Ganymède ou
Callisto
? Cette eau n'aurait-elle pas pu être apportée par la poussière
interplanétaire, ou simplement remonter des profondeurs de l'atmosphère
de la planète gazeuse géante ?
« Très peu probable », répond
Thibault Cavalié, du
laboratoire d'astrophysique de Bordeaux, qui a étudié les mesures du
télescope Herschel avec une équipe de chercheurs.
Si de l'eau fut détectée dans l'atmosphère de
Jupiter peu de temps après les impacts, par le télescope infrarouge
européen Iso (en service de 1995 à 1998), les observations de cet
instrument ne permirent pas de trancher sur son origine. Grâce à la
résolution bien plus élevée du
télescope Herschel, il a été possible de
localiser avec précision la vapeur d'eau présente dans la haute
atmosphère de
Jupiter : elle se concentre principalement vers 44 degrés
de
latitude sud, la zone des impacts. Une localisation qui exclut du même coup d’autres origines pour cette eau.
Les scientifiques devront attendre encore un peu
pour cartographier complètement les différents ingrédients qui composent
la haute atmosphère de Jupiter. Un défi qu'ils pourront relever avec la
sonde américaine
Juno en 2016, et beaucoup plus tard avec la sonde européenne
Juice.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]