Le berlingot de mer, un mollusque mal aimé devenu nouvelle pépite des investisseurs
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Le berlingot de mer peut mesurer jusqu'à 5 centimètres.Le berlingot de mer, longtemps boudé par les Français fait aujourd'hui un retour en force. Peu connu, mal aimé, de nombreux investisseurs tentent de lui redonner ses lettres de noblesse, avec succès. Il est un nouveau produit à forte valeur gustative qui affole les papilles et surtout les investisseurs.
Le berlingot de mer, autrefois parasite des pêcheurs est en passe de devenir un élément important de notre gastronomie. Originaire des façades maritimes de l'atlantique nord et consommé depuis longtemps au
Chili, l'animal était pourtant boudé par les Français.
Fortement invasif, il était même accusé de déloger les huîtres ainsi que les coquilles Saint-Jacques au grand dam des pêcheurs qui n'en voulaient pas dans leurs filets. Sa récolte se fait aujourd'hui en
baie de Cancale là où, en 2002 étaient entamé des actions visant à réduire l'invasion de ce mollusque gastéropode.
Une reconversion à 360°
Son salut il le doit aujourd'hui à l'entreprise
Britexa qui ne compte que 8 salariés. Cette firme née en 1995 et qui a son siège social
dans le
Finistère traite depuis longtemps avec le monde entier et surtout les Asiatiques très friands du berlingot. En effet, celui-ci à été ajouté aux 5 saveurs chères au palais (sucré, salé, acide, amer) en tant que saveur "délicieuse" au
Japon. L'entreprise chiffre à 7 millions d'euros ses revenus par an et espère en faire un incontournable de la cuisine moderne auprès du grand public.
Seuls les grands restaurants l'utilise pour le moment.
Pierrick Clément croit énormément en ce marché, il y a d'ailleurs investi 1,5 million d'euro. Trois ans de recherches ont été nécessaires afin d'établir un système de décorticage à froid sans altérer les chairs. S'il se commercialisait, le prix serait d'environ 3 euros le kilo.
"Nous ne sommes pas prêts pour les petites et moyennes surfaces, mais c'est notre prochain objectif" explique
Clément rajoutant que le berlingot est un
"cadeau de la mer".
Comme l'explique l
'AFP, il n'a d'ailleurs pas manqué d'inscrire son
berlingot au
concours Seafood 2013 du salon international de pêche et produits de la mer qui a lieu fin avril à
Bruxelles.
Un mollusque sulfureux en très grande quantitéle berlingot est également appelé
"Crepidula Fornicata". Un
nom qui en dit long quant à sa capacité de reproduction. Il peut ainsi
accroître 10% de sa colonie par an. La force de ce petit gastéropode tient aujourd'hui dans son abondance. Des millions de tonnes reposeraient dans peu de profondeur et devraient envahir
la Manche et
l'Atlantique. Les usines basées à
Cancale peuvent traiter 10 tonnes par jour et projettent d'en récolter 20 dans
un avenir proche.
Le comité conchylicole (élevage des mollusques conchifères) de
Bretagne a d'ailleurs acheté son premier navire de pêche en
2012. Avec de tels chiffres,
le berlingot de mer pourrait bien se retrouver dans nos assiettes demain. Cru il aurait un goût iodé très marin, et cuit, celui de noisette ou d'un champignon. Un potentiel gustatif novateur et très intéressant en matière de cuisine mais pas seulement.
Ce mollusque pouvant mesurer jusqu'à 5 centimètres aurait également des vertus médicales et environnementales. Sa coquille, composée à 95% de carbonate de calcium pourrait une fois broyer, remplacer le corail breton (maërl) qui est voué à disparaître en 2013 ou encore servir d'engrais et de nourriture pour les bovins et la volaille.
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