Les cafards savent éviter les pièges sucrés
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Les cafards existent depuis la nuit des temps. En effet, leurs ancêtres
ayant vécu au Carbonifère (environ 358 à 298 millions d’années avant
notre ère) sont plus grands en taille, mais très proches des formes
actuelles.Les cafards sont des insectes
redoutables contre lesquels nous bataillons depuis des siècles. Une
étude montre comment certains d’entre eux ont développé une aversion
pour le glucose, ce qui leur permet d'échapper aux pièges empoisonnés qui en sont enrobés.Les
cafards, appelés encore
blattes ou
cancrelats, sont répartis tout autour de la Terre. Ils prennent des formes,
couleurs et tailles diverses et variées. Ils affectionnent plus particulièrement les
climats tropicaux, mais sont également très nuisibles dans les autres régions du monde où ils se développent allègrement.
Les cafards sont tenaces. Une fois installés dans la
place, ils sont difficilement délogeables. La rumeur en fait même les
survivants potentiels d'une hypothétique guerre nucléaire mondiale. On
s'étonne souvent de leur capacité à survivre sans tête durant plusieurs
semaines. Mais leur meilleure arme vient probablement de leur puissante
fécondité.
En effet, on estime qu’au cours de sa vie, une femelle peut produire
jusqu’à 100.000 œufs qui ne demandent qu’à éclore et à se reproduire à
nouveau…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Si les pièges empoisonnés ont, un temps, été efficaces
contre les cafards, ces insectes se sont rapidement remis à proliférer.
Des mutants ont su déjouer les tactiques des humains.Dans les années 1980, les exterminateurs pensaient avoir la solution idéale pour se débarrasser de ce
parasite. Ils utilisaient des appâts empoisonnés, enrobés dans une couche de glucose
appétissante. C’était sans compter sur leur extrême capacité
d’adaptation… Moins de huit ans après leur introduction, les pièges ont
cessé de fonctionner et les populations de cafards ont recommencé à
prospérer.
Les cafards ont une aversion pour le glucoseUne équipe de chercheurs américains de l’université
d’État de Caroline du Nord vient de comprendre le mécanisme qui se cache
derrière cette soudaine inefficacité des pièges empoisonnés. Leurs
résultats, publiés dans la revue
Science, montrent comment certains cafards ont peu à peu muté pour développer une aversion contre le glucose.
« Lorsqu’on leur propose du glucose, certaines blattes ferment leur bouche et se dirigent dans la direction opposée ! », raconte
Coby Schal, directeur de cette étude. En revanche, elles continuent d’apprécier d’autres formes de sucre comme le
fructose. Pour comprendre le fonctionnement se cachant derrière ce dégoût, les auteurs ont réalisé des tests sur la
langue des
insectes, constituée de deux appendices appelés paraglosses. Leurs résultats révèlent que le glucose stimule à la fois les
récepteurs sensoriels sucrés et amers, créant une répulsion puis un rejet de cet aliment.
Grâce à cela, certaines blattes sont devenues
insensibles aux pièges. Heureusement, elles y perdent un peu dans
l’histoire : elles grandissent moins vite que celles n’ayant pas
développé d’aversion.
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