Mangeons des méduses pour sauver les poissons de Méditerranée !
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Les méduses se composent à 98 % d'eau et à 2 % de matière sèche.Selon des experts de la FAO, les populations de méduses seraient en augmentation en Méditerranée et en mer Noire, au point d’affecter les réserves halieutiques. Les quotas de pêche
devraient donc tenir compte de ces animaux gélatineux. Des
préconisations ont également été faites pour réduire leur nombre. L’une
d’entre elles est évidente : mangeons-les !Les
proliférations de méduses
sont-elles de plus en plus fréquentes ? Cette interrogation récurrente
paraît tout à fait légitime, car les médias rapportent chaque année un
nombre croissant de situations où ces
cnidaires posent problème, que ce soit pour des baigneurs, des
pêcheurs,
des aquaculteurs, et même des installations nucléaires. En effet,
certaines d’entre elles, notamment aux
États-Unis ou en
Israël, ont déjà
eu leurs systèmes de refroidissement partiellement bouchés par ces
animaux planctoniques gélatineux.
Des experts se sont bien évidemment penchés sur la question. En février 2012, un article paru dans la revue
BioScience a tout simplement conclu… qu’on ne pouvait rien conclure, par manque de
données. Un an plus tard, en janvier 2013, une autre étude publiée dans
la revue
Pnas est allée plus loin, en démontrant que ces proliférations suivaient un
cycle naturel,
et qu’il n’y avait pas d’augmentation sur le long terme, soit depuis
deux siècles. Dernièrement, les scientifiques de la Commission générale
des pêches pour
la Méditerranée de la FAO viennent également de livrer
leur avis, mais uniquement sur la situation rencontrée en
Méditerranée et en
mer Noire.
Dans leur
rapport publié le 30 mai dernier, ils estiment, d’après leur communiqué de presse, que
«
la forte augmentation des populations de méduses pourrait bien être
l'une des causes de la contraction des stocks halieutiques constatée en mer Méditerranée et en mer Noire ».
Le document met partiellement en cause le rôle de la surpêche et son
cercle vicieux. En capturant les grands prédateurs marins, nous
augmentons la survie des
méduses puisqu’elles ne sont plus consommées. Le problème est qu’elles se nourrissent de
larves de
poissons et de juvéniles, ralentissant ainsi la
résilience des
« populations halieutiques ».
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Les méduses sont notamment consommées au Japon, où elles sont servies en salade après avoir été découpées en lamelles.Mangeons les méduses pour les éliminerLe rapport pointe également l’influence supposée du
réchauffement climatique, de l’
eutrophisation et de la bétonisation du littoral (qui offre plus de
substrats pour la fixation des polypes) dans ces problèmes de prolifération. Il
propose aussi de tenir compte de l’impact des méduses dans les
écosystèmes pour fixer les seuils de référence permettant une
pêche durable, puisque la
surpêche n’expliquerait pas à elle seule la diminution des stocks de poissons.
Des mesures pour lutter contre la multiplication des méduses et leurs conséquences sur la filière de la pêche ou de l’
aquaculture ont également été avancées. Par exemple, il est suggéré de développer de nouveaux
filets qui ne retiendraient pas les cnidaires, ou qui les couperaient (pour
éviter leur colmatage), ce qui permettrait aux pêcheurs de pratiquer
leurs activités malgré une prolifération. Plus généralement, le rapport
préconise de développer les recherches sur ce sujet, tout en adoptant
des
« systèmes d'alerte précoces signalant le pullulement des méduses, associés à des barrières de protection dans les élevages aquacoles ».
Mais au fait, pourquoi ne pas simplement profiter de
ces animaux à plus large escient, par exemple en développant des
produits à base de méduses pour l'alimentation. Oui, pour réduire les
populations de ces
cnidaires… Mangeons-les ! Pour information,
Rhopilema esculenta est une
espèce prisée dans certaines cuisines asiatiques. Enfin, le rapport suggère
une dernière piste à explorer : la médecine. Ne pourrait-on pas utiliser
les méduses pour produire de
nouveaux médicaments ? Rappelons que des études sont actuellement menées sur
Turritopsis nutricula, ou
méduse immortelle, puisqu’elle peut inverser son processus de vieillissement.
Il reste maintenant à savoir quel éditeur va oser sortir le premier livre de recette dédié à la cuisine des cnidaires.
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