Une société française a fabriqué un robot nautique autonome qui espionne les cétacés dont la vie est mise en danger par le trafic maritime.
Accident de baleine. Dans la baie au large de Toulon, des bateaux de plaisance mais aussi d’énormes ferrys, des paquebots de croisières et quelques tankers y passent chaque jour… Pourtant, en-dessous nagent d’énormes mammifères aquatiques qui remontent régulièrement à la surface pour reprendre leur respiration. Aussi rares soient ces moments, ils représentent un risque d’accident dévastateur pour les navires, et tragique pour les animaux.
Abysse. Les spécialistes de la faune aquatique aimeraient les sauver, mais on connaît très mal ces monstres marins qui vivent la majorité de leur vie à un kilomètre de profondeur, dans des abysses où aucune lumière ne passe. L’idée de génie qui va permettre de les pister est donc de les écouter. Avant, on utilisait des bouées sonar, fixes, qui notaient le passage des bestiaux. Grâce à la société Sea Proven, la recherche peut compter sur le Sphyrna : un navire électrique de 17 m de long sur 4,10 de large parfaitement autonome et fonctionnant à l’énergie solaire. Bardé de micros, il est capable d’enregistrer l’activité dans un rayon de 10 km et à une profondeur de 2000 mètres.
Record/Play. Mi-juillet, le Sphyrna a pris la mer à Monaco et l’on peut le croiser au large de Toulon jusqu’à fin août. Ses informations vont permettre aux scientifiques de recenser les cachalots de la région. Cela permettra non seulement de mieux connaître les habitudes de ces colocataires des profondeurs, mais aussi de, pourquoi pas, les utiliser pour surveiller et alerter les navires. On éviterait ainsi des collisions tout en préservant la biodiversité. Ceci n’est pas anodin puisque du fait de la pollution aquatique et sonore des navires, ces mammifères se reproduisent moins. En conséquence de leur absence dans la chaîne alimentaire, d’autres bestioles, dont certaines méduses, prolifèrent… Vous voyez, vous aussi vous allez souhaiter sauver les cétacés.