Messages : 54227 Date d'inscription : 23/09/2010 Age : 73 Localisation : Mont de Marsan - 40000 - France
Sujet: Wolverine existe ! par Loïc Mangin Ven 19 Juil - 23:10
"Wolverine" existe !
Mercredi prochain sort sur les écrans le nouvel opus des aventures de Wolverine, l’un des plus célèbres X-mencréés par Stan Lee et Jack Kirby dans les années 1960. Le super héros, qui apparaît en 1974 aux États-Unis, est aussi connu en France sous le nom de Serval.
Pourtant, la traduction correcte de wolverine est glouton ou carcajou, du nom de ce mammifère Mustélidé (Gulo gulo), solitaire et farouche, qui arpente la taïga et la toundra. Au Canada, le glouton est l’« animal le plus féroce du Grand Nord » ! Allez savoir pourquoi, Glouton ou Carcajou ne devait pas convenir à un super héros. Pourtant, cela aurait de l’allure comme titre, Carcajou : le combat de l'immortel. Dommage. En voici tout de même la bande annonce.
Wolverine est doté de plusieurs pouvoirs, notamment des griffes rétractiles en adamantium (son squelette en entier en est recouvert) qui, chaque fois qu’elles jaillissent du dos de sa main, transpercent la peau et les chairs. La « Nature » est bien faite, le second pouvoir exceptionnel du personnage est une régénération tissulaire spectaculaire qui se traduit par une cicatrisation très rapide.
Un animal bien réel est pourvu de ces deux pouvoirs ! Il s’agit du Pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl), aussi appelé triton espagnol. Il a été étudié par Egon Heiss, de l’Université de Vienne, en Autriche, et ses collègues. L’amphibien est en effet doté d’un système de défense similaire à celui de Wolverine. Seule différence, les griffes sortent... de la cage thoracique !
Un triton espagnol, ou pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl).
Comment fonctionne cette arme secrète ?
Quand il est menacé et aculé, l’animal s’immobilise, fait le dos rond et gonfle son thorax, d’où poignent alors, au niveau de zones orangées, des petites pointes.Simultanément, l’animal exsude une substance laiteuse toxique qui oint ces pointes.
Et voilà le triton paré pour se défendre. Ce système fut découvert en 1879 par le zoologiste allemand Franz von Leydig, mais on en ignorait les détails.
Un triton espagnol en position défensive. On distingue les extrémités de ses côtes qui traversent la peau et constituent ainsi des armes, d’autant qu’elles sont enduites d’une substance toxique.
À l’aide d’analyses tomographiques et radiographiques, l’équipe d’E. Heiss a montré que ces pointes sont en fait les extrémités des côtes. Ces os effectuent une rotation à partir de leur point d’ancrage sur la colonne vertébrale : l’angle par rapport à l’axe vertébral peut varier de 27 à 92 degrés, soit une amplitude de 65 degrés. Cette rotation est autorisée par les deux « têtes » de l'articulation des côtes avec la colonne.
Deux radiographies d’un triton espagnol avant (à gauche) et après (à droite) une menace. On observe que les côtes ont effectué un mouvement de rotation d'une amplitude allant jusqu’à 65 degrés, de façon à saillir de la peau.
Au niveau de l’articulation avec la colonne vertébrale, les côtes sont dotées de deux têtes qui autorisent des rotations de grande ampleur.
Plus étonnant encore. On pensait que les os traversaient des pores spécialement dévolus à cette fonction. Il n'en est rien : à chaque fois que les côtes sortent, elles perforent la peau, celle-ci, comme chez la plupart des amphibiens – et chez Wolverine ! –, se régénérant ensuite facilement.
L’animal, immunisé contre son poison, produirait également des substances antibactériennes pour éviter l’infection des lésions qu'il s'inflige. Ce système de défense fondé sur une automutilation fait du triton espagnol un cas à part chez les amphibiens, voire dans l’ensemble du monde animal : des petites blessures valent mieux qu’une grande à l’issue incertaine !
L’histoire ne dit pas si le triton espagnol a perdu la mémoire.
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