Notre test du Chromebook : l'interface en images [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Surfant sur la dématérialisation, le Chromebook entend
révolutionner le marché de l'informatique en proposant une offre 100%
Cloud. Le concept d'héberger ses données et ses applications sur
Internet est séduisant, mais beaucoup pointent du doigt les problèmes
liés à l'absence de fonctions hors-ligne. Le Chromebook est-il
l'ordinateur du futur ? Nous avons testé l'appareil pendant quelques
jours pour essayer de répondre à cette question.
Rappelons tout d'abord les intérêts du Cloud, sur lequel est
entièrement basé
le Chromebook. Ce dernier n'est pour ainsi dire qu'une
interface vous permettant d'accéder à vos fichiers stockés en ligne. Dès
lors, la puissance matérielle n'est plus un facteur déterminant, et
vous pouvez accéder à vos données stockées depuis n'importe quel
ordinateur, simplement en vous connectant sur votre espace de stockage
(votre Cloud, donc). Reste à avoir confiance envers la fiabilité des
serveurs de Google (perte de données, piratage, etc.), et à être sûr de
sa connexion !
Commençons par ses caractéristiques techniques :
- Ecran 12.1 pouces en 1280 x 800 à rétro éclairage LED
- Processeur : Intel Atom N570 double coeur 1.6GHz
- Chipset graphique : Intel GMA 3150
- Mémoire vive 2 Go
- Stockage : 16 Go SSD
- Wifi 802.11b/g/n et 3G
- Audio HD, 2 haut-parleurs stéréo, microphone
- Webcam: 1 mégapixel
- Batterie 6 cellules au lithium ion
- Poids: 1,48 kg (avec batterie)
- Dimensions : 294.2 x 219.5 x 19.9mm
Prix : 399€ sur Amazon. Des caractéristiques très modestes au vu de la technologie actuelle,
mais n'oublions pas que le principe du Chromebook (et donc du Cloud)
est de déporter les applications sur des serveurs distants afin de ne
pas avoir de contraintes matérielles.
Package et designA l'ouverture de la boite, pas d'extravagance : on retrouve le chargeur
secteur, suffisamment grand pour une utilisation confortable, un guide
utilisateur et un adaptateur mini-VGA/GVA. On aurait préféré du
mini-HDMI mais Samsung a le mérite d'inclure l'adaptateur en standard.
Le design du Chromebook est plutôt original. Il est très épuré sur
le dessus avec un dos laqué (noir ou blanc) sur lequel on retrouve les
logos du navigateur et du constructeur. Le reste est moins glamour,
composé de plastique aux formes arrondies. L'ensemble reste un bel objet
et sa petite taille (12,1 pouces) le rend presque mignon. On est
tout-de-même surpris par son poids : 1,48kg, qu'on remarque dès la prise
en main. Sans être handicapant, cela reste élevé pour un concept qui
mise entièrement sur la mobilité.
Heureusement l'appareil est plutôt fin (2cm), ce qui rend la prise en main plus facile.
L'aspect général du Chromebook fait bon effet même s'il semble
parfois un peu fragile, notamment au niveau de l'écran qui a tendance à
bouger un peu dès lors que l'on déplace l'appareil. De même, il reste
légèrement ouvert quand on le replie, ce qui est gênant dans un
environnement poussiéreux.
Au niveau des connectiques, on retrouve à droite un port USB ainsi
qu'un port SIM (pour le modèle 3G), et à gauche la prise secteur, le
port jack 3,5mm, un second port USB et enfin une prise mini-VGA. A
l'avant vous trouverez un slot SD bien pratique pour augmenter la
mémoire interne de 16 Go du Chromebook. Le lecteur prend également en
charge les formats SDHC et MMC. Notons la présence de caches qui
préservent l'esthétique de l'appareil. Petit bémol cependant : ces
derniers sont en caoutchouc et font vraiment fragiles, attention à ne
pas trop tirer dessus. Et non, vous ne trouverez pas de lecteur CD/DVD.
Google a poussé le concept jusqu'au bout et a totalement déporté
l'utilisation de l'appareil sur le « nuage ».
Rien à reprocher côté clavier. Les touches sont suffisamment
espacées pour une frappe confortable. Toutefois, on remarque la
disparition des touches de fonctions au profit de touches de raccourcis
très pratiques (précédent, suivant, actualiser, plein écran,
luminosité, volume, interrupteur). Au-dessous, un large trackpad
multitouch est appréciable et réactif.
Un mot sur l'écran, de belle facture, assez lumineux et sans reflet
(à la différente des écrans brillants). Il est donc bien pratique si
vous utilisez l'ordinateur en extérieur, et cela fatigue moins les
yeux. Seul le rendu des couleurs pêche un peu, c'est le défaut des
écrans mats, mais en intérieur l'affichage est très satisfaisant,
surtout pour la lecture de texte.
Chrome OS, un système qui va à l'essentielA la première utilisation, le
Chromebook vous demandera d'enregistrer
votre
réseau Wi-Fi, après quoi il lancera automatiquement toutes les
mises à jour systèmes. Il vous faudra bien évidemment avoir un compte
Google pour utiliser les fonctions du
Chromebook. Une fois logué, on
vous proposera un petit tutoriel pour maitriser votre trackpad. Chose
plutôt utile au final car cela vous permettra de vous familiariser avec
le multitouch, un peu à la manière des MacBook. Il faudra cependant un
certain temps d'adaptation pour réussir du premier coup toutes les
manipulations disponibles. Attention à bien appuyer avec vos doigts pour
utiliser le multitouch, qui dès lors fonctionne très bien.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'interface de
Chrome OS surprend. Dès lors que vous êtes logué sur
votre compte
Google, votre bureau et toutes les fonctionnalités du
système sont accessibles à partir de
Chrome, le navigateur de
Google. Le
système est donc à son image : simple et rapide, chose que l'on
remarque dès l'allumage. Sept secondes, montre en main, pour arriver sur
l'écran d'ouverture de session, c'est très appréciable par rapport aux
systèmes classiques !
Toutes les applications disponibles sur
Chrome OS sont affichées sur
la page d'accueil, et on en fait vite le tour. Actuellement au nombre
de huit, on trouve les principales
applis Google : Calendar, Docs,
Gmail, Talk, Youtube, Scratchpad, un outil de prise de notes,
Entanglement (un jeu de réflexion), et enfin le Web Store à partir
duquel vous pourrez télécharger de nouvelles applis pour
Chrome OS.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Nous allons faire le tour du propriétaire un peu plus en détails, en
commençant par les points qui « fâchent », c'est-à-dire les limites de
Chrome OS, qui n'a vraiment rien à voir avec les systèmes de
Microsoft
ou
Apple.
Une prise en main dans la douleurA l'usage, c'est assez déroutant de voir les pages remplacées par des
onglets. Plus questions ici de logiciels installés, tout se fait sur le
web.
On se retrouve au final avec du 100% web, à l'exception de
Scratchpad, disponible en mode hors ligne. La disparition des fenêtres
au profit des onglets devient vite agaçante. Il faut patiemment ouvrir
chaque fichier ou application et cliquer sur les différents onglets pour
les visionner. Pas question de copier-coller non plus entre les
fichiers internes et externes au
Chromebook. Le transfert se fait en
ligne, comme tout le reste. Ce n'est franchement pas ergonomique et
c'est un des principaux points faibles de
Chrome OS.
D'un côté on a les avantages d'un système entièrement déporté, donc
pratique, léger, rapide et à priori sûr. De l'autre, une interface très
peu pratique en l'état, qui nécessite obligatoirement une connexion
internet, et de bonne qualité pour une utilisation agréable.
Il faut bien prendre en compte ces facteurs pour ne pas se retrouver
frustré, car tout se fait sur le web, et de nombreuses fonctions que
l'on trouve habituellement sur les autres systèmes (Windows, Mac ou
Linux) ne sont pas présentes.
Par exemple, vous ne trouverez pas de
lecteur vidéo autre que Youtube, ni de visionneuse pour vos fichiers
multimédia. Il faudra donc se rediriger vers des solutions de type
Picasa, et y importer vos photos.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On est surtout gêné par la faible compatibilité de l'appareil.
Chrome OS n'accepte que les formats .txt, pdf, .html, mp4, .m4v, .m4a,
.mp3, .ogv, .ogm, .ogg, .oga, .webm, .wav, ainsi que la plupart des
formats d'image. Pour lire vos documents Word ou vos fichiers vidéos il
faudra importer vos fichiers sur Google documents afin de les convertir. Vous pourrez alors ouvrir vos documents et les éditer. On espère
vraiment que Google ajoutera de nouveaux formats compatibles car il est
totalement impossible d'ajouter un logiciel en dehors de ceux présents
sur le
Web Store de
Google.
Il possible d'avoir accès à ses fichiers en local (hors ligne) sur
le SSD, à condition que ces derniers soient aux formats supportés.
Auquel cas il vous faudra d'abord les convertir avec Google Docs avant
de les télécharger sur le SSD. Pour les vidéos c'est plus complexe, vous
devrez utiliser un logiciel de conversion en ligne, faute
d'applications dédiées sur le Web Store.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Concernant les périphériques externes, les souris sont reconnues
sans problème, mais pas les webcams. Bien heureusement la webcam
intégrée dispose d'une qualité d'image correcte (720p), ce qui est
suffisant pour de la vidéoconférence. Aucun souci avec les clés USB qui
sont bien reconnues. Pas question cependant de copier ses fichiers sur
le SSD, qui est crypté et donc protégé, à l'inverse des fichiers issus
de périphériques externes, destinés à être envoyés sur le Cloud.
Il est possible de relier le
Chromebook à une imprimante mais de
manière un peu spéciale. Deux solutions s'offrent à vous : vous possédez
une imprimante « Cloud ready » (il existe quelques rares modèles chez
HP) et vous pouvez directement imprimer via le
Chromebook, ou vous
utilisez un PC sous Windows et relié à une imprimante quelconque. Pour
cela suivez la manipulation suivante.
Autre déception : Vous n'avez droit qu'à 1 Go d'espace de stockage
en ligne pour vos documents. Si vous souhaitez augmenter votre espace,
il faudra passer à la caisse. Plusieurs forfaits sont disponibles, de 20
Go (5$ par an) à 16 To pour les plus gourmands (4.096$ par an). Si l'on
doit prendre l'habitude de stocker tous nos documents en ligne, dont
les vidéos haute définition, les tarifs risquent de grimper rapidement.
Cela peut être un frein de plus vers l'achat.
Un système optimisé et des fonctions dédiées Tout n'est évidemment pas noir pour le Chromebook. L'appareil dispose de
qualités intéressantes et accompli plutôt bien ce pour quoi il a été
conçu, à savoir de la bureautique simple et l'Internet... avec les
avantages du Cloud.
Chrome OS dispose des outils de base pour accomplir les tâches les
plus courantes comme la création de documents bureautique, la
messagerie, le multimédia grâce à Google Document qui se charge de
convertir les documents que vous importez pour qu'ils soient lisibles
sur le web... mais pas en local. Un mode hors ligne sera disponible dans
le courant du mois pour quelques rares applications comme
Google Docs. Seuls les jeux sont disponibles sans connexion.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le
Web Store de
Chrome est encore limité mais contient plusieurs
applications intéressantes pour jouer, travailler ou s'informer. On
trouve notamment une version dédiée du New York Time (très réussie
d'ailleurs), le fameux jeu Angry Birds, des logiciels utilitaires, des
extensions comme
Adblock ou
Google Translate et bien évidemment toutes
les applications de
Google : Picasa, Maps ou encore
Google music, la
plateforme musicale « in the cloud », tout récemment dévoilée par la
firme.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Rien à reprocher sur les applications du
Web Store, gratuites et
assez bien réalisées, si ce n'est la faible offre disponible
actuellement. Mais la suite bureautique de Google a de quoi satisfaire
la grande majorité des utilisateurs. On y retrouve les fonctions les
plus utilisées (mise en page, tableaux dynamiques, import images et
vidéo, graphiques, etc.). L'interface est toutefois plus simple, et
certaines fonctions sont moins évidentes à trouver que sur Office par
exemple. On peut donc réaliser des documents complexes mais de manière
moins intuitive. Le principal problème lié à une suite web, c'est sa
moins bonne réactivité par rapport à un logiciel installé. Dans le cas
d'une insertion d'image (hors web), il vous faudra soit l'enregistrer
dans un format compatible sur votre SSD avant de l'importer, ou bien
copier l'url de l'image une fois stockée sur une application type
Picasa, ce qui prend un certain temps à charger en cas de grosse
résolution.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Côté technique, les applications Flash et HTML5 sont parfaitement
supportées. Le système est rapide et, sauf à une reprise ici, très
fluide. Chose possible grâce à la mémoire flash du SSD et à la présence
d'applications légères et optimisées pour le système. De plus l'appareil
dispose d'une très bonne autonomie en utilisation normale (environ 8
heures).
Le C
hromebook Série 5 dispose d'un
partenariat avec SFR
et dispose d'une carte SIM intégrée vous offrant 3 jours de connexion
gratuite. Après quoi il faudra à nouveau passer à la caisse.
Chromebook : un produit de nicheDélibérer sur un tel produit n'est pas chose facile au vu des
changements apportés par
Chrome OS. On observe de multiples limitations
qui peuvent s'avérer très frustrantes quand on est habitué aux
environnements
Windows ou
Mac, mais de futures applications devraient
combler certaines lacunes.
On est vraiment entravé par le système de
Google qui nous impose l'utilisation d'applications dédiées qui ne
répondent pas toujours à nos besoins. Il n'est pas possible pour
l'instant de faire son choix en matière de logiciels comme on le ferait
sur un ordinateur traditionnel. On a l'impression de se retrouver face à
une tablette avec un clavier, mais en moins intuitif et plus limité. La
plus-value du produit est sincèrement difficile à voir. Les fonctions
du Cloud sont disponibles à partir de n'importe quelle tablette et on ne
voit pas bien l'intérêt de grosses applis en page d'accueil quand on
peut y accéder aussi bien par les favoris ou la barre d'adresse.
D'un autre côté il s'agit d'un concept purement pensé pour le web et
par le web. Le Web Store renferme de nombreuses applications utiles qui
suffisent aux tâches pensées pour le
Chromebook. Vous n'en ferez
clairement pas votre machine principale, l'appareil se rapprochant
beaucoup plus d'un netbook dans son usage. En attendant une boutique
plus étoffée et l'apparition du mode hors ligne, il vaut mieux réfléchir
à deux fois avant de se jeter sur l'aspect novateur du
Chromebook.
Seuls ceux pour qui le stockage en local n'a pas d'importance et qui
disposent en permanence d'une connexion internet y trouveront un
intérêt, surtout pour 399€. L'avenir du produit tel qu'il est nous
paraît bien sombre.
Source : commentçamarche.net