Les Chroniques du Jour : ça s'est passé un....10 Novembre
Événements10 novembre 496 : Bataille de TolbiacQuinze ans après son accession au trône,
Clovis, roi des Francs saliens, reçoit un appel à l'aide de son homologue, le roi des Francs rhénans. Celui-ci est menacé par les
Alamans, une tribu germanique à laquelle nous avons emprunté le nom de l'Allemagne. Le jeune roi accourt à son secours. Il veut prendre à revers les Alamans qui assiègent son allié dans la place forte de
Tolbiac (en allemand,
Zülpich), près de Cologne.
Mais peu avant son arrivée, son allié se rend aux Alamans et ceux-ci se retournent contre les Francs saliens, inférieurs en nombre. Le choc survient, croit-on, le 10 novembre 496.
Comme Clovis se retrouve en situation d'être défait, voilà qu'il lève les bras au ciel et implore le secours du Dieu de Clotilde, sa femme chrétienne. Il prend alors la résolution de se convertir en cas de victoire. À peine a-t-il fait ce voeu que le roi des Alamans est frappé à mort d'un coup de hache ! Les Alamans se débandent aussitôt. Clovis est vainqueur !
C'est du moins ce que raconte le chroniqueur
Grégoire de Tours, auteur au siècle suivant d'une
Histoire des Francs. Cette péripétie lui a été de façon évidente inspirée par le souvenir de l'empereur Constantin au
pont Milvius.10 novembre 1444 : Défaite des croisés hongrois à VarnaLe 10 novembre 1444, une coalition de croisés hongrois et polonais est mise en déroute par les
janissaires du sultan Mourad II, près de
Varna, sur les bords de la mer Noire. Le roi de Pologne Ladislas III Jagellon (20 ans) est tué dans la bataille. Son allié, le roi de Hongrie
Jean Hunyade, est défait une nouvelle fois par le sultan à
Kossovo Polié en 1448. Plus rien ne s'oppose désormais à la conquête de
Constantinople par les Ottomans.
10 novembre 1555 : Le rêve avorté d'une France antarctiqueLe 10 novembre 1555, l'amiral Nicolas Durant de Villegagnon relâche dans la baie de Guanabara, au Brésil. Il est accompagné de 600 colons français. L'un d'eux, le moine André Thévet, ramène de son aventure une herbe aux vertus séduisantes, le tabac. Mais c'est à un familier de Catherine de Médicis, Jean Nicot, que l'herbe va emprunter son nom (
nicotine). Entretemps, l'entreprise de Villegagnon a sombré dans la tragédie.
suite de l'article10 novembre 1630 : Richelieu et la « Journée des Dupes »Le 10 novembre 1630, à la cour de Louis XIII, le cardinal de
Richelieu prend définitivement le dessus sur ses adversaires au cours d'une
« Journée des Dupes »...suite de l'article10 novembre 1657 : Christine se fait justice à FontainebleauLe 10 novembre 1657, le père Le Bel, supérieur du couvent des Mathurins d'Avon, est convoqué au
château de Fontainebleau, tout proche. Dans la galerie des Cerfs, l'ex-reine
Christine de Suède, de passage au château, lui demande de confesser son confident et favori, l'Italien Monaldeschi. Après quoi, elle fait exécuter ce dernier à l'épée...
Face au scandale de cette justice sommaire exercée sur le sol français, l'ex-reine revendique son droit de souveraine. Elle explique à son hôte, le cardinal Mazarin, que le condamné avait reconnu l'avoir trahie auprès des envoyés du roi d'Espagne.
Selon des sources malveillantes, la reine aurait aussi eu connaissance de lettres où son grand écuyer et amant raillait son physique. L'affaire est finalement étouffée et
Christine s'établit à Rome.
10 novembre 1871 : « Dr. Livingstone, I presume ? »Le 10 novembre 1871, dans un village reculé d'Afrique orientale, Ujiji, deux hommes blancs se font face au milieu d'un attroupement d'Africains. Le plus jeune, un aventurier du nom de Stanley, s'avance vers son aîné :
«Dr Livingstone, I presume !»...suite de l'article10 novembre 1982 : Mort de Leonid Brejnev et agonie de l'URSSLeonid Brejnev, secrétaire général du PCUS (parti communiste de l'Union soviétique) meurt au Kremlin, à 75 ans, au terme d'une longue agonie, le 10 novembre 1982. Dans les années précédentes, le dernier
« tsar communiste » a été contraint à des reculades humiliantes sur la
question des missiles, en Afghanistan et en Pologne.Après lui,
l'URSS entre en agonie. Lui succède au Secrétariat général du parti communiste de l'Union soviétique (le poste-clé du régime)
Iouri Andropov. Sous des dehors inquiétants (l'homme a présidé le KGB, la police politique, pendant 15 ans), Andropov est de fait conscient des impasses du régime et des méfaits de la corruption. Il tente de réformer le régime tout en luttant contre les dissidences de toutes sortes. Mais il n'a pas le temps d'aboutir.
Malade, il meurt à son tour le 9 février 1984. Du coup, le Comité Central fait machine arrière et nomme à sa place un vieux brejnévien, Constantin Tchernenko (73 ans). Il disparaît au bout d'un an. Les réformistes reviennent à l'assaut en imposant le 11 mars 1985 au Secrétariat général le dauphin d'Andropov :
Mikhaïl Gorbatchev (54 ans). Deux jours plus tard, le 13 mars 1985, il est élu par le
Soviet Suprême à la présidence du
Praesidium, en fait à la direction du pays.
C'est sa fête : LéonLe pape
Léon 1er le Grand (440-461) a joué un grand rôle dans la chrétienté des premiers siècles.
Léon 1er réunit le concile de
Chalcédoine qui affirme la double nature du Christ en une personne. Il veut de la sorte répliquer à l'empereur romain de Constantinople qui a officialisé l'hérésie monophysite en 449 au concile (ou
« brigandage ») d'Éphèse. Déjà, l'Orient et l'Occident s'éloignent l'un de l'autre...
L'année suivante, en 452, le pape va au-devant d'
Attila, le roi des Huns, et le convainc de rebrousser chemin sans entrer dans Rome. Il a moins de chances avec les Vandales qui pillent la Ville éternelle en 455. Le pape obtient néanmoins de Genséric, leur roi, qu'il épargne la vie des habitants.
NaissancesMartin Luther10 novembre 1483 à Eisleben (Thuringe, Allemagne) - 18 février 1546 à Eisleben (Thuringe, Allemagne)Le 31 octobre 1517,
Martin Luther, un moine allemand placarde sur la porte d’une église 95
«thèses» où il dénonce les scandales de l'Église de son temps. Le premier de ces scandales est l'abus qui est fait des indulgences. Il s'agit des aumônes que le clergé récolte contre la promesse d'un allègement des peines qui attendent les pécheurs au Purgatoire, antichambre du Paradis.
Les 95 thèses ont un profond retentissement en Allemagne. Mais le Saint-Siège et les princes allemands tardent à les condamner. De son côté,
Martin Luther entre résolument en dissidence contre Rome qu'il présente comme la
«rouge prostituée de Babylone». Il dénie à l'Église le pouvoir d'effacer les peines dans l'au-delà et formule une doctrine de la grâce divine en rupture avec la pratique catholique. Les idées de
Luther se répandent comme une traînée de poudre en Allemagne. Les prêtres se marient, les moines et les religieuses abandonnent leur couvent... Le prédicateur lui-même épouse une ancienne moniale. Il prend les choses en main et organise la nouvelle religion, sous le nom de Réforme. Ses adeptes sont appelés réformés, luthériens ou encore protestants (parce que leurs représentants ont émis une
«protestation» face aux représentants de l’empereur).
Tandis que l'Europe centrale se déchire entre catholiques et protestants et que de nouveaux prédicateurs comme le Français
Jean Calvin (1509-1564) et le Suisse
Ulrich Zwingli (1484-1531) approfondissent la Réforme protestante, l'homme qui est cause de tout cela finit sa vie paisiblement à Eisleben, sa ville natale.
Voir : L'initiateur de la RéformeNinon de Lenclos10 novembre 1620 à Paris - 17 octobre 1705 à ParisSa mère l'envoie à 16 ans dans le quartier du Marais, au voisinage de la place Royale, où réside la haute aristocratie. C'est le quartier du libertinage par excellence. C'est aussi celui de la préciosité. Les grandes dames font salon dans leur
« ruelle », ou chambre à coucher, et se plaisent à commérer et jargonner sur l'amour.
Choisissant ses amants et se faisant par ses charmes autant que par sa conversation, elle va entamer une grande carrière de courtisane qui lui vaudra l'opprobre des dévots et l'estime des hommes de lettres...
Voir : Courtisane distinguéeDécèsJoseph Dupleix1er janvier 1697 à Landrecies (Nord, France) - 10 novembre 1763 à ParisJoseph François Dupleix a attaché son nom au premier empire colonial de la France. En moins de trois décennies, il bâtit une fortune colossale et assoit sa domination, autrement dit celle de la France, sur une grande partie de la péninsule indienne.
Faute d'être compris par le gouvernement de Louis XV, il doit prématurément abandonner son entreprise et rentrer en France. L'empire français des Indes s'effondre au traité de Paris, en 1763, et passe aux Anglais. Reste le souvenir d'une aventure hors du commun...
Voir : Bâtisseur d'empireMoustafa Kémal19 mai 1881 à Thessalonique (Empire ottoman) - 10 novembre 1938 à Istamboul (Turquie)Menacée de dépeçage suite à sa défaite dans la Grande Guerre de 14-18, lorsqu'elle s'appelait encore empire ottoman, la Turquie est sauvée par
Moustafa Kémal. D'une énergie peu commune, noceur, grand buveur, indifférent à la religion et notoirement athée, ce stratège de talent veut bâtir une nation turque homogène.
Après avoir repoussé une armée d’invasion grecque, il chasse un million de Grecs dont les ancêtres étaient établis en Asie mineure depuis l’Antiquité, proclame la République turque, déplace la capitale à Ankara, abolit le califat, symbole de l'universalisme musulman, inscrit la laïcité dans la Constitution et supprime par voie d'autorité tous les symboles du passé ottoman, multiculturel et islamique...
Voir : Le «Père des Turcs»Abel Gance25 octobre 1889 à Paris - 10 novembre 1981 à ParisLe cinéaste
Abel Gance a réalisé un mémorable
Napoléon (1926). Réalisé avec d'importants moyens, sur une musique d'Arthur Honegger, ce film de 2 heures et demi est l'un des derniers succès du cinéma muet et à certains égards le meilleur film jamais réalisé sur Napoléon. L'acteur principal, Albert Donnedieu, se laissera tant envahir par son personnage qu'il en perdra la raison. Le cinéaste adaptera quelques années plus tard son film au parlant.
Source : https://www.herodote.net