En cas de montée des eaux, Rotterdam devrait à priori rester au sec. Située comme une grande partie des Pays-Bas sous le niveau de la mer, la ville travaille à des solutions pour supporter les inondations massives dues au dérèglement climatique. Un exemple à suivre ?
L’urbanisme fait le plongeon. 90% de Rotterdam est situé sous le niveau de la mer. Et si l’eau envahit la ville dans un avenir plus ou moins proche, la municipalité serait en mesure de n’évacuer que 15% de la population. « Nous n’avons pas le choix, nous devons apprendre à vivre avec l’eau », déclarait Ahmed Aboutaleb au New York Times. Le maire de la ville a donc lancé des mesures en ce sens et adapter son urbanisme en conséquence : les garages et parkings souterrains sont prévus pour servir de réservoir d’urgence, tandis que des places et squares ont été spécialement conçus pour être utilisés comme bassins de rétention en cas de forte précipitation, soulageant ainsi le système d’évacuation des eaux. Une ancienne gare ferroviaire (Dakpak) a même été transformée en digue qui fait plus que retenir l’eau : c’est également un parc qui abrite des magasins.
Mouiller le maillot. Plutôt que de lutter contre l’eau, les habitants vivent avec. Pour cela, ils multiplient les petites actions pour favoriser son évacuation, comme par exemple ôter les dalles de béton des jardins pour permettre aux sols d’absorber l’eau de pluie. L’adaptation aux futurs problèmes induits par la montée des eaux (notamment les risques de noyade) commence dès l’enfance : les élèves de CM2 doivent apprendre à nager avec leurs chaussures et vêtements, afin d’obtenir un diplôme donnant ensuite l’accès libre aux piscines publiques. Comme dit le proverbe, un(e) Néerlandais(e) averti(e) en vaut deux. Aussi, la population est incitée à télécharger une application pour rester informée en direct du niveau des eaux.
Inventer l’avenir. Depuis le plan climatique Room for river (« faire de la place aux cours d’eau ») Rotterdam a totalement repensé son rapport à l’eau. Des parcs flottants ont même été fabriqués à partir déchets repêchés dans le fleuve voisin. Actuellement, un homme d’affaires voudrait construire des fermes laitières posées sur l’eau. Grâce à toutes ces initiatives, les Pays-Bas veulent aider la planète à s’adapter à la montée des eaux et conseillent déjà des pays menacés comme le Bangladesh ou l’Indonésie. Aucune crainte donc, dans ce que tous considèrent comme un naufrage climatique, la Hollande sera notre bouée de sauvetage.