le.cricket Admin
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| Sujet: Découverte dans une grotte africaine de la plus ancienne sépulture humaine ! By Gurumed.org Dim 9 Mai - 22:49 | |
| Découverte dans une grotte africaine de la plus ancienne sépulture humaine !Image d’entête : interprétation artistique de la sépulture de l’enfant. (Fernando Fueyo) Il y a environ 78 000 ans, à l’entrée d’un complexe de grottes béantes dans l’actuel sud-est du Kenya, quelqu’un a placé le corps d’un enfant de trois ans sur le côté dans une tombe creusée à cet effet et l’a recouvert de terre provenant du sol de la grotte.Tout ce qui a été dit ou fait à ce moment-là s’est perdu dans la nuit des temps, mais cet acte intentionnel, décrit cette semaine dans une étude (lien plus bas), est la plus ancienne sépulture humaine jamais découverte en Afrique et elle offre aux scientifiques une fenêtre sur d’anciennes pratiques funéraires.Selon Alison Crowther, coauteur et archéologue de l’université du Queensland (Australie) : - Citation :
- C’est une première pour l’Afrique. L’Afrique est le berceau de notre espèce, l’Homo sapiens, mais nous n’avons pas vraiment de preuves d’anciennes pratiques funéraires où que ce soit sur le continent, et pratiquement aucune en Afrique orientale.
Cette découverte est une véritable percée, car elle nous donne cet aperçu extraordinaire et sans précédent sur la façon dont notre espèce a évolué, à la fois culturellement et anatomiquement. L’enfant, surnommé Mtoto, ce qui signifie “enfant” en swahili, a été placé dans une position repliée, couché sur le côté avec les genoux ramenés vers la poitrine, ce qui suggère qu’il a pu être solidement enveloppé. Le modèle d’effondrement de la tête et du cou suggère également que la personne qui a enterré l’enfant a pu placer un matériau périssable sous la tête, pour la soutenir.Le bloc principal et une partie du squelette de l’enfant. (Martinón-Torres, et col./ Nature) Toutes ces pratiques indiquent une forme de rite funéraire.Patrick Faulkner, membre de l’équipe et archéologue à l’Université de Sydney (Australie), estime que la découverte de la plus ancienne sépulture humaine d’Afrique est particulièrement importante pour élargir notre connaissance actuelle des premiers comportements humains : - Citation :
- Nous observons des comportements complexes à travers des éléments tels que l’ornementation personnelle et le symbolisme, mais cette sépulture ajoute beaucoup à notre vision de la complexité symbolique et conceptuelle des populations humaines.
Cela démontre clairement que l’inhumation et le traitement des morts étaient intentionnels il y a 78 000 ans. Il s’agit de comportements complexes liés à des émotions complexes. Des enterrements intentionnels de premiers humains modernes et des Néandertaliens ont été découverts en Eurasie, remontant à plus de 120 000 ans. En revanche, seule une poignée d’enterrements d’humains primitifs ont été découverts en Afrique. Étant donné que l’Homo sapiens a évolué en Afrique avant de migrer vers l’extérieur, il peut sembler surprenant que des sépultures plus anciennes soient découvertes en Eurasie. Cette absence manifeste dans les archives archéologiques peut être le résultat de pratiques mortuaires différentes, ou peut-être les scientifiques n’ont-ils tout simplement pas encore cherché aux bons endroits. Les autres sépultures anciennes connues en Afrique concernent généralement de jeunes individus.Toujours selon Faulkner : - Citation :
- Cela pourrait indiquer une sorte de traitement spécial des jeunes, et potentiellement un processus de deuil qui est l’une des caractéristiques du comportement moderne. Cependant, il est important de noter que l’absence de preuve n’équivaut pas toujours à une preuve d’absence.
L’enfant a été trouvé pour la première fois en 2013 lors de fouilles de la grotte de Panga ya Saidi, riche en archéologie, par l’Institut Max Planck d’Allemagne, en partenariat avec les Musées nationaux du Kenya (Nairobi) et des archéologues du monde entier. Le site était initialement ciblé dans le cadre d’un projet portant sur le commerce dans l’océan Indien il y a plusieurs milliers d’années, mais en creusant plus profondément, l’équipe a commencé à trouver des preuves d’un comportement symbolique, comme l’utilisation de l’ocre et des perles vieilles de 68 000 ans.Vue du site de la grotte de Panga ya Saidi. (Mohammad Javad Shoaee) Puis, en 2013, l’enfant a été retrouvé à trois mètres de profondeur dans la tranchée, même si ce n’est qu’en 2017 que le corps a été entièrement déterré. María Martinón-Torres, auteure principale et directrice au Centre national d’investigation sur l’évolution humaine (CENIEH) de Burgos, en Espagne, note que : - Citation :
- L’articulation de la colonne vertébrale et des côtes était également étonnamment préservée, conservant même la courbure de la cage thoracique, ce qui suggère qu’il s’agissait d’une sépulture non perturbée et que la décomposition du corps a eu lieu directement dans la fosse où les os ont été trouvés.
Comme les os étaient fragiles et en forte décomposition, un moulage en plâtre a été réalisé in situ, qui a ensuite été étudié dans le laboratoire du CENIEH. Cette étude, à laquelle à également participer le CNRS par l’intermédiaire de Francesco d’Errico de l’Université Bordeaux, a confirmé que les os appartenaient à un enfant humain de deux ans et demi à trois ans.Reconstitutions virtuelles de la position de Mtoto dans la fosse funéraire. (Jorge González/ Elena Santos) L’équipe a également examiné les dents de l’enfant, ce qui lui a permis de constater que, même s’il appartenait à notre espèce, il présentait également certains traits primitifs. Avec d’autres preuves archéologiques d’humains modernes à la même époque, cela démontre que les populations d’Homo sapiens en Afrique ne se ressemblaient pas toutes.Selon Crowther : - Citation :
- C’est très important, car cela montre que notre espèce n’a pas évolué à partir d’une seule population dans une seule région d’Afrique.
C’est une preuve de régionalisme dans notre révolution anatomique, explique-t-elle, et peut-être même dans notre évolution culturelle, puisque d’autres sites funéraires plus jeunes ont révélé des pratiques funéraires différentes. Crowther pense qu’en poursuivant les travaux de terrain en Afrique, nous trouverons probablement des sites funéraires encore plus anciens. - Citation :
- Nous savons que les humains ont une capacité de pensée symbolique qui remonte bien plus loin. Il semble alors qu’il n’y ait qu’un petit saut à faire pour que nous passions d’autres pensées et capacités symboliques à ce traitement complexe des morts.
L’étude publiée dans Nature : Earliest known human burial in Africa et présentée sur le site du CNRS : Découverte de la plus ancienne sépulture africaine.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] _________________ le.cricket vous salue bien ! | |
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