La plus grande décharge d’Amérique latine fermée juste avant l’ouverture du sommet Rio+20

La plus grande décharge d’Amérique latine fermée juste avant l’ouverture du sommet Rio+20

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Au plus fort de son activité, la décharge de Gramacho (Brésil) pouvait accueillir jusqu'à huit mille tonnes de déchets par jour...

C’est évidemment tout sauf un hasard…

Elle fait tache sur la carte postale et elle est gigantesque. C’est même la plus vaste d’Amérique latine. Située au bord de la légendaire baie de Rio de Janeiro (Brésil), elle fait vivre environ vingt mille personnes, mais à quelques jours de la conférence Rio+20, sommet mondial dédié tout entier à la protection de l’environnement et très attendu, même si les perspectives de « progression verte » semblent bien minces, il fallait impérativement faire le ménage.

Clore ce triste chapitre, faire une croix définitive sur la honte de la cité carioca pour donner l’image d’une ville « propre », suivant l’exemple du nettoyage, également politique celui-là, entrepris en 2008 par les autorités chinoises avant les Jeux Olympiques d’été de Pékin. Ouverte en1976, en pleine dictature, la décharge de Gramacho a été construite sur un terrain instable. « Et avec le poids des camions, on sent bouger cet ancien marécage, où les rebuts - certains toxiques – (se sont accumulés), sans jamais avoir été (traités) de façon adéquate», soulignent nos confrères de l’AFP.

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Des déchets toxiques en pagaille

Depuis le 1er juin, elle est officiellement fermée, ce qui ne signifiera pas pour autant la fin immédiate d’une pollution insondable (mais impossible à évaluer). C’est qu’au plus fort de son activité, la décharge de Gramacho pouvait accueillir jusqu’à huit mille tonnes de rebuts. La municipalité de Rio de Janeiro avait décidé de sévir dès 2004, après la découverte d’infiltrations dans les nappes phréatiques, mais a au bout du compte refusé d’aller au bout de son idée pendant huit ans. Huit années au cours desquelles l’entassement de centaine de milliers de tonnes de déchets aurait pu être évité…

Les cent-quinze chefs d’États qui feront le déplacement dans la métropole auriverde ne verront cependant rien de l’étendue des dégâts. Quant aux « catadores », « les personnes qui trient les ordures passibles d’être recyclées, ils ont obtenu une indemnité de sept mille cinq cents dollars (environ cinq mille neuf cent cinquante euros) », rapporte l’AFP, laquelle précise également que les détritus « iront désormais dans une décharge privée, tandis qu’une autre société sera en charge de l’exploitation du gaz méthane ».

Celle-ci doit rapporter deux cent trente-deux millions de dollars (centquatre-vingt-quatre millions d’euros) en crédits carbone en l’espace de quinze ans. C’est déjà ça de pris…

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