Le chocolat dévoré par le réchauffement climatique[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les cultures de cacao aussi subissent de plein fouet le réchauffement climatique. La hausse des températures mondiales fragilise considérablement les cacaoyers.Il fait décidément beaucoup de torts. À beaucoup de gens et à beaucoup d’animaux. Grand péril environnemental de ce début de millénaire, même si certains persistent à le minimiser voire à le nier, le
réchauffement climatique est partout et « ose » tout. C’est même à cela qu’on le reconnaît. Essentiellement attribuée à la hausse des rejets de
gaz à effet de serre d’origine anthropique, la hausse du thermomètre mondial altère la
biodiversité, mais aussi les récoltes.
Comme évoqué dans ces colonnes fin 2011, elle pourrait même sérieusement menacer les cultures de cacao à l’horizon 2050. Autrement dit, l’augmentation des températures pourrait faire du chocolat une denrée rare d’ici le milieu du siècle ! Telle est
l’étonnante prophétie du Centre international d’agriculture tropical (CIAT), auteur d’un rapport dans lequel il s’inquiète de
l’affaiblissement des arbres et de la réduction constante du nombre d’exploitations sur le continent noir.
Problème : les moyennes pourraient croître de
2,3 degrés celsius d’ici 2050 au
Ghana et en
Côte-d’Ivoire, deux pays qui représentent à eux seuls environ 70 % de la production mondiale. En conséquence, les conditions d’exploitation vont évoluer :
alors que l’altitude idéale se situe aujourd’hui entre 100 et 250
mètres, elle devrait atteindre 500 mètres. Or, l’
Afrique de l’Ouest est un territoire relativement plat et les rares zones propices à accueillir ces exploitations sont déjà occupées…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Des cacaoyers génétiquement modifiés peuvent-ils sauver l’industrie du chocolat ?Plus précisément, les agriculteurs sont aujourd’hui « coincés » entre le
réchauffement climatique, les infections fongiques et les maladies, lesquels les empêchent de produire suffisamment pour honorer la demande. Afin de sauver le commerce de la fève, les experts du CIAT appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures pour mieux protéger le cacaoyer, arbre particulièrement exposé aux maladies et aux parasites.
Ainsi l’Afrique occidentale risque-t-elle de devenir trop chaude pour supporter la culture du cacao, qui constitue une manne financière importante pour de nombreux pays. Sa disparition ou même sa diminution poserait de sérieux problèmes économiques aux collectivités, plomberait le marché de l’emploi et pourrait de surcroît faire vaciller un ordre social déjà fragile. À moins que des cacaoyers plus résistants à la chaleur et à la sécheresse ne soient mis au point, ce qui serait synonyme de modifications
génétiques auxquelles les associations de
protection de l’environnement sont hostiles par principe.
L’industrie du chocolat est par ailleurs un énorme business à l’échelle planétaire, avec un certain nombre de grandes entreprises impliquées dans le traitement, le transport et/ou la
production. Dans cette « affaire », les pays occidentaux ont enfin une responsabilité à assumer.
Les plantations de cacao ont en effet vu le jour en Afrique durant la période coloniale pour répondre à leur demande
croissante en chocolat. Il serait donc de bon ton qu’ils se penchent eux aussi sur cet encombrant dossier…Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]