Mer & Littoral : Les Cotes menacées par la montée des eaux !
La montée des eaux met en danger l'existence de certains des plus beaux lieux de la planète.
10 côtes en péril à cause de la montée des eaux[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Les plages de sable blanc des Maldives pourraient rapidement disparaître sous l'eau. La République des Maldives A cause de
l'avancée de l'océan Indien, consécutive au réchauffement
climatique, cet archipel de 300 km² est menacé de disparition. Près de
80 % des terres sont situées à moins d'un mètre au-dessus du niveau de
la mer. Un autre chiffre donne la mesure de la situation : le point le
plus haut des 1 192 îles coraliennes des Maldives culmine à 2,3 mètres
d'altitude.
Inquiet, le président des
Maldives Mohamed Ani Nasheed a annoncé
la création d'un "fonds souverain" pour acheter de nouvelles terres en cas de submersion totale. Les recettes liées au tourisme
alimenteront cette cagnotte inédite.
L'Inde,
le Sri Lanka ou
l'Australie pourraient vendre une partie de leur territoire aux
Maldiviens.
La Camargue[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En Camargue, le delta du Rhône recule petit à petit.Les côtes de Camargue sont les premières victimes du réchauffement
climatique en
France. D'après le Legos (laboratoire d'études en
géophysique et océanographie),
le niveau de la mer monte dans cette région de 2,5 cm par an depuis une quinzaine d'années. A moyen terme, la ville des
Saintes-Maries-de-la-Mer pourrait être encerclée par les eaux.
D'une part, la vase venue du Rhône est bloquée par les digues qui ont été construites le long du fleuve. Conséquence,
le sol est lentement recouvert par la vase, ce qui fait monter le niveau du fleuve. D'autre part, les dunes
reculent sous la force des vagues, sans que les digues de protection
puissent mettre un coup d'arrêt à ce mouvement.
Les îles Sundarbans[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Plusieurs îles des Sundarbans ont déjà disparu sous les eaux. Les 54 îles qui composent
l'archipel de Sundarbans sont situées au sud du delta du Gange, au Bangladesh. En près de 30 ans,
déjà quatre d'entre elles ont été englouties par la mer, forçant plus de 6 000 personnes à quitter les lieux. Au large des côtes, des toits d'immeubles sortent parfois de l'eau...
Comme
le fleuve prend sa source sur les glaciers de l'Himalaya, et que le
réchauffement climatique accélère la fonte de ces derniers, les marées
du Gange sont plus importantes qu'ailleurs. Résultat :
le niveau de la mer, dans le golfe du Bengale, augmente beaucoup plus vite que dans les autres océans. L'Inde et
le Bangladesh, qui bordent
le Gange, sont donc les premiers pays
(derrière la Chine) touchés par les bouleversements climatiques. D'après
l'association écologiste WWF, près d'un million d'habitants de ces deux
pays pourrait devenir des réfugiés climatiques d'ici 2050.
L'Etat de Tuvalu[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L'archipel de Tuvalu sera sûrement le premier Etat à disparaître sous les eaux.Tuvalu est un
Etat polynésien situé à mi-chemin entre
Hawaï et l'
Australie, dans
l'océan Indien. Composé de 4 îles et 5 atolls,
l'archipel dans son ensemble devrait disparaître dans moins de 50 ans. Les autorités de
Tuvalu ont déjà pris contact avec les Etats voisins pour trouver une terre d'accueil à ses 11 000 habitants.
Pour
le moment, l
'Australie a tout bonnement refusé l'hospitalité aux futurs
écoréfugiés. La
Nouvelle-Zélande n'est pas beaucoup plus accueillante :
elle accepte la venue de seulement 75 Tuvaluans par an, un chiffre
dérisoire au regard du drame qui se produit. Pour faire entendre sa voix,
Tuvalu s'est associé à 38 autres petits Etats insulaires au sein de
l'Aosis,
l'Alliance of Small Island States. Lors des
négociations concernant le Protocole de Kyoto, ce groupe a milité pour
la réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, principale
cause du réchauffement climatique et, par ricochet, de la montée des
eaux.
Les îles des Bahamas[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les îles des Bahamas sont situées au nord de Cuba et à l'est de la Floride.La population côtière des
Bahamas serait (si l'on exclut celle des
atolls) la plus menacée par l'élévation du niveau de la mer. En cause,
la destruction des coraux qui bordent les 700 îles de l'archipel.
D'après l'International Institute for the Environment and Development
(IIED),
88 % des Bahaméens vivent dans une zone classée à risque. Selon
une autre étude, formulée par le Groupe Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat (GIEC) qui fait autorité sur la question du
réchauffement climatique,
les Bahamas sont
le pays dont la plus grande partie de sa superficie est menacée, avec
les Pays-Bas,
le Bangladesh,
la Polynésie française et
la Gambie.
Pour
comprendre la portée de ces chiffres, sachez qu'aux Bahamas, ce sont
300 000 personnes qui vivent sur 14 000 km². Le point le plus élevé est
enregistré à 63 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le delta de l'Indus[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le delta de l'Indus, situé au Pakistan, est le 6e plus grand delta du monde.L'Indus, long de 3 000 km, est un fleuve qui traverse tout le
Pakistan. Au sud de celui-ci, à l'embouchure de
la mer d'Oman, la
situation écologique est catastrophique. A cause des barrages installés
tout le long de
l'Indus,
l'océan ne rencontre plus d'obstacles et ronge petit à petit les côtes. Les
habitants construisent des digues eux-mêmes, sans l'aide de l'Etat.
Face aux inondations qui se multiplient, les Pakistanais choisissent
parfois d'abandonner leur village. C'est ce qui arrive à
Keti Bandar, naguère un des ports les plus riches du
Pakistan, aujourd'hui sur le point d'être déserté.
Partis du
Delta de l'Indus, de nombreux réfugiés climatiques tentent de reconstruire leur vie à Karachi, plus au nord. Malheureusement, la ville est elle-aussi de plus en plus souvent victime d'inondations.
A voir "Quand la mer monte" , le reportage de Yoann Segalen dans
le delta de l'IndusLa ville de Shanghaï (Chine)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Shanghaï est la ville la plus peuplée de Chine.La
Chine, deuxième émetteur de gaz à effet de serre au monde, subira
de plein fouet les conséquences du réchauffement de la planète. Sa plus
grande ville,
Shanghaï et ses 19 millions d'habitants, est
exposée au risque d'une inondation majeure en raison des ouragans et de la montée du niveau des océans.
L'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) classe une autre cité chinoise
parmi les 10 villes les plus à risque dans le monde. Il s'agit de
Canton, dont l'agglomération rassemble 12 millions de Chinois.
Pour
ces deux villes, la situation est alarmante et quasi désespérée. Même
si les autorités locales commençaient à construire des protections
artificielles, leur réaction arriverait sans doute trop tard.
L'Etat de Floride[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En Floride, le niveau de la mer s'élève de manière inquiétante.La première puissance au monde n'est pas à l'abri de la montée des
eaux, bien au contraire. Aux
Etats-Unis, un tiers de la population vit à
moins de 100 km d'un littoral menacé par la montée des eaux. De grosses
inquiétudes pèsent sur l'avenir de
la presqu'île des Outer Banks,
la
baie de San Francisco et certains quartiers de
Los Angeles,
la
Nouvelle-Orléans en
Louisiane...
Mais c'est probablement le cas
de
la Floride qui effraie le plus les scientifiques. Célèbre pour ses
palmiers et ses longues plages de sable fin, l'Etat sudiste ressentira
plus que tout autre les effets du dérèglement climatique.
La Floride est un territoire à fleur de l'eau, où
les promoteurs immobiliers font des ravages. Ces derniers n'hésitent pas à bâtir de grands complexes en bord de mer, au mépris de la préservation de l'écosystème.
Les décideurs
politiques ont aussi leur part de responsabilité. En misant tout sur
l'économie du tourisme,
l'Etat de Floride aggrave parfois les dégâts.
Pour rendre ses plages plus attractives, il pratique
un ensablement artificiel qui participe à la montée des océans.Rotterdam et Amsterdam[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Malgré les dispositions prises, le port de Rotterdam est souvent inondé.Depuis les inondations de 1953 qui ont causé la mort de
1 800 personnes,
les Pays-Bas luttent tous les jours face à la montée
des eaux. Des digues et des bancs de sable artificiels ont été posés
dans l'espoir de protéger les deux tiers du territoire qui se trouve
en-dessous du niveau de la mer. Malheureusement,
l'élévation du niveau de la mer du Nord s'accèlère depuis plusieurs années sous l'effet du réchauffement climatique.
Le
port de Rotterdam, malgré la construction de
la grande barrière de
Maeslant, est de plus en plus souvent inondé. C'est dans cette ville que
se trouve
le point le plus bas des Pays-Bas, à - 6,80 mètres du niveau de la mer. A
Amsterdam,
l'aéroport de Schiphol a parfois dû être fermé à cause des violentes tempêtes qui ont entraîné la montée des eaux.
La ville de Bombay (Inde)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bombay est la ville la plus peuplée d'Inde.D'après l'étude
"Ranking port cities with high exposure and
vulnerability to climate extremes" publiée par l'OCDE, les villes
indiennes de
Bombay et
Calcutta sont les plus exposées au monde
au risque d'inondation à cause de la montée du niveau de l'océan.
En
2007, le National Institute of Oceanography a calculé l'évolution de ce
niveau sur
l'océan Indien. A
Bombay, l'estimation faisait état d'une
élévation
de l'ordre de 1,2 mm par an ces dernières années.
En un siècle, le niveau de la mer aurait augmenté de 10 cm. Or, la ville de
Bombay a été bâtie à environ 10 mètres de moyenne au-dessus du point zéro.
La situation de Calcutta En
Inde, les estimations les plus alarmistes concernent
Calcutta. La ville
est construite sur les rives
du fleuve Hûghli, une branche du
Gange qui
a la fâcheuse habitude de déborder. Selon les experts,
Calcutta pourrait être envahie par les eaux d'ici à 2070.Pourquoi la mer monte ?Le réchauffement climatique, principalement dû aux rejets de gaz à
effet de serre, est la principale cause de l'élévation du niveau des
océans. L'eau étant plus chaude qu'auparavant, son volume augmente.
C'est ce que les scientifiques appellent la dilatation thermique des
eaux. A ce phénomène s'en greffe un autre : la fonte des banquises et
des glaciers. De nombreux fleuves prennent leur source dans des zones montagneuses, où
les glaciers fondent de plus en plus rapidement.
Résultat, les cours d'eau déversent davantage d'eau lorsqu'ils
débouchent sur la mer. C'est notamment le cas de
l'Indus,
l'Himalaya qui coule de jusqu'à
la mer d'Oman.
Autre conséquence du
réchauffement climatique : les ouragans et les tornades sont plus
fréquentes qu'avant. Couplés à la montée des eaux, ces phénomènes
naturels ont des conséquences encore plus terribles qu'auparavant. Les
inondations sont plus nombreuses et leurs conséquences encore plus
dramatiques.
Un phénomène inégal La
montée du niveau de l'océan n'est pas uniforme. Elle dépend, entre
autres, du vent, des courants, des marées et des conditions
atmosphériques particulières aux régions du globe. Cependant,
l'aménagement humain de certains pays les expose plus que d'autres.
L'Asie est le continent le plus menacé,
les grandes villes ayant été construites à proximité des ports de
commerce. Les pays ayant le plus grand nombre d'habitants exposés aux
inondations sont
la Chine, l'Inde, le Bangladesh, le Vietnam et
l'Indonésie (
chiffres de l'International Institute for the Environment
and Development).