Des sacs plastiques pour étudier l'acidification de l'océan [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour simuler les conditions océaniques futures, le dioxyde de carbone est ajouté aux mésocosmes par ces petits tubes.Pour étudier l’effet de l’acidification des océans sur les organismes, des scientifiques ont installé de grands conteneurs plastiques dans le fjord Gullumar, en Suède. Ces mésocosmes géants leur permettront d’identifier la réponse des espèces primaires à la diminution du pH de leur habitat.L’océan absorbe 50 % du
dioxyde de carbone émis par l’Homme dans
l’atmosphère. L’eau de mer réagit avec le
CO2 atmosphérique et maintient l’équilibre entre trois espèces minérales dissoutes : les
bicarbonates (HCO
3-), les carbonates (CO
32-) et le dioxyde de
carbone (CO
2).
L’alcalinité de l’océan dépend de l’équilibre entre ces espèces. Depuis
le début de l’ère industrielle, l’acidité aurait progressé de 30 %. Des
recherches ont révélé un large éventail de réactions des organismes à
l’
acidification des océans. Mais la plupart des études ont été menées sur des espèces individuelles, le plus souvent en laboratoire, et les expériences étaient à court terme.
Dans ce contexte, une équipe internationale de 60 scientifiques a monté un projet d’envergure dans le cadre du projet allemand
Bioacid. Ils ont mis en place dix grands conteneurs en plastique dans le
fjord Gullmar en
Suède. D’une capacité de
55.000 L, les conteneurs sont les plus grands
mésocosmes (des
écosystèmes fermés) qui aient jamais été réalisés. Durant cinq mois, l’équipe étudiera l’effet de différents niveaux d’acidité sur le
plancton. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'un des dix mésocosmes installés dans le fjord Gullmar, en Suède. Ces mésocosmes sont les plus grands jamais réalisés.
Effets de l’acidité des océans sur les poissons Les
mésocosmes ont été installés dans le fjord depuis le navire
Alkor, et des plongeurs ont veillé à la mise en place du système dans l’océan. Du
dioxyde de carbone a été ajouté dans la moitié des conteneurs. Durant les cinq mois de
l’expérience, plusieurs générations d'organismes planctoniques vont se
succéder, ce qui rend possible l’étude sur le long terme.
Les scientifiques chercheront en outre à déterminer les effets de l’acidité des océans sur le développement des poissons. En effet, si le
phytoplancton
(le premier maillon de la chaîne trophique) est affecté, il peut perturber toute la chaîne en cascade. Pour répondre à cette question, les chercheurs libéreront dans les
mésocosmes des
harengs et des
larves de
morue. Ils étudieront alors leur développement en fonction du degré d’acidification.
Des études similaires ont déjà été menées dans des environnements polaires, au large des côtes de la
Finlande, d'
Hawaï et de la
Norvège, mais sur une plus petite échelle.
Le projet Bioacid réunit des écologistes, des biochimistes, des chimistes de l’atmosphère et des biologistes en tout genre (
biologie moléculaire, physiologie, etc.). Scientifiques de
Finlande, de
Suède ou encore du
Royaume-Uni : tous enquêteront sur le développement et la
productivité du plancton.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]