Clonage : une grenouille disparue revit grâce à ses embryons [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les grenouilles plates à incubation gastrique Rheobatrachus silus
mesuraient environ 5 cm de long. Leurs jeunes, quant à eux, pouvaient
atteindre 1,2 cm au moment où ils quittaient l'estomac de leur mère.Des embryons d'une grenouille disparue ont vu le jour grâce à des tissus congelés voici 40 ans. La clé de ce succès : le transfert de noyaux de cellules somatiques. L’approche fonctionnera peut-être un jour pour les mammouths... mais pas pour les dinosaures.Pour protéger ses œufs, la
grenouille plate à incubation gastrique, alias
Rheobatrachus silus, avait trouvé une solution radicale : elles les mangeaient. Ce comportement en apparence cannibale n’explique cependant pas la
disparition officielle de cette
espèce en 2001. L’arrivée des œufs dans l
’estomac provoquait la mise en pause de la
digestion et notamment l’arrêt de la synthèse d’
acide chlorhydrique. Cette adaptation permettait alors aux
embryons de se développer en toute sécurité avant de ressortir par la bouche de leur mère, une fois leur
métamorphose terminée.
L’information vient d’être diffusée par l’université de
Nouvelle-Galles du Sud (
UNSW, Australie) : les grenouilles plates à incubation gastrique pourraient
un jour faire leur grand retour. Cet espoir reposerait sur les résultats des
expériences de clonage qu’ont menées des chercheurs du
projet Lazarus. Après cinq ans d’efforts, ils sont parvenus à réactiver le
génome de cette espèce, puis à produire plusieurs embryons !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les œufs de cette Mixophyes fasciolatus ont été choisis pour recevoir des noyaux remplis d'ADN qui ont été prélevés sur des grenouilles plates à incubation gastrique congelées depuis 40 ans. Ces deux espèces sont endémiques de la côte est de l'Australie. Des limites principalement technologiques, non biologiquesPour ce faire, les scientifiques ont pratiqué des transferts de noyaux de cellules
somatiques. Concrètement, des noyaux de
Rheobatrachus silus ont été extraits de tissus prélevés en 1970, mais conservés depuis dans un puissant congélateur. Ils ont ensuite été injectés dans des œufs de
Mixophyes fasciolatus, une autre
espèce de grenouille, dont les noyaux avaient préalablement été inactivés. À la surprise générale, certains
ovules ont spontanément commencé à se diviser, puis ont pris du volume.
Les embryons n’ont cependant pas survécu plus de trois jours. Des résultats
d’analyses
génétiques le confirment, l’
ADN des cellules embryonnaires correspondait bien à celui de
Rheobatrachus silus. Les résultats du
projet Lazarus vont prochainement faire l’objet d’une publication scientifique.
Selon le responsable du projet,
Mike Archer,
« nous sommes de plus en plus convaincus que les obstacles à venir sont d'ordre technologique et non biologique, et que nous réussirons ]à cloner une espèce disparue, NDLR].
Nous avons démontré les possibilités de cette technologie, qui pourrait
être utilisée comme un outil de conservation alors même que des centaines d'espèces d'amphibiens déclinent rapidement dans le monde. »Cet exploit technique va très certainement motiver les passionnés qui cherchent en vain à ramener des
mammouths,
des dodos ou encore
des moas géants à la vie. Aucune chance en revanche de voir
réapparaître des dinosaures, puisque leur ADN est forcément trop dégradé depuis leur disparition, voilà 65 millions d'années.
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