Kepler-62 : l’étoile aux deux exoplanètes peut-être habitables [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le système planétaire de Kepler-69, en haut, comparé au Système solaire, en bas. La zone habitable de cette étoile semblable au Soleil est figurée en vert, comme celle du Soleil. La planète la plus éloignée que Kepler ait repérée, 69c, se trouve à peu près dans la situation de Vénus, où il fait chaud.Le satellite Kepler, actif chasseur d’exoplanètes de la Nasa, a repéré cinq planètes autour de son étoile cible numéro 62, et deux autour de Kepler-69a. Trois sont rocheuses, juste un peu plus grandes que la Terre et se situent dans la « zone habitable ». De l’eau liquide pourrait donc y exister. Il n’y a aucune certitude que cette dernière soit bien là, mais la liste des planètes potentiellement accueillantes s’allonge… Lancé en mars 2009, le
télescope spatial Kepler observe une série d’étoiles (150.000) pas trop éloignées de la
Terre pour y découvrir des systèmes planétaires par la méthode des
transits. La moisson s’est rapidement révélée fructueuse et, en février 2011, la
Nasa annonçait la découverte potentielle de
1.235 exoplanètes (potentielle, car il faut confirmer l’existence de ces exoplanètes depuis le sol).
Parmi elles,
54 se situeraient dans la
zone d’habitabilité, et
5 seraient des
planètes telluriques, c’est-à-dire rocheuses, comme
Mercure, Vénus, la
Terre et
Mars, et non gazeuses comme les géantes
Jupiter, Uranus et
Neptune.
Aujourd’hui, après quelques sueurs froides sur l'état du
télescope Kepler, la
Nasa annonce deux autres candidates autour de l’étoile
Kepler-62a, à
1.200 années-lumière, dans la
constellation de la Lyre et une troisième autour de
Kepler-69a, à
2.700 années-lumière, dans
la constellation du Cygne. Rappelons que ce sont les deux régions observées par l'instrument.
Autour de
Kepler-62a gravitent cinq planètes. Les trois premières, numérotées — comme le veut la tradition —
62b, 62c et
62d, sont vraiment très proches de leur
astre, avec des périodes de 5, 12 et 18 jours. Les deux plus lointaines, 62e
et 62f, se trouvent, elles, dans la zone dite habitable.
Bien plus proches de leur étoile que la
Terre l’est du
Soleil, elles bouclent une année en respectivement 122 et 267 jours. Elles ne
craignent cependant pas la fournaise, car
Kepler 62a est une étoile
moins chaude que la nôtre. De type K2 et plus petite que le Soleil (0,69 masse solaire), elle éclaire son système planétaire d’une lumière moins jaune et plus rouge, en d'autres termes plus orangée. Le flux lumineux chauffant 62e doit être 1,2 fois celui que reçoit la
Terre pour. Pour 62f, il est de seulement 0,4 fois, soit l’équivalent de ce que reçoit la planète
Mars.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En vues artistiques, quatre planètes repérées par le
télescope Kepler et se situant dans la zone d'habitabilité de leur étoile, comparées à la Terre, dont on voit la photographie
à droite, à la même échelle. De gauche à droite : Kepler-22b,
Kepler-69c et deux des cinq exoplanètes autour de l'étoile Kepler-62a, Kepler-62e et Kepler-62f. Non représentée, Kepler-62d serait bien plus petite, avec un diamètre de 0,54 fois celui de la TerreUne superterre autour d'une étoile ressemblant au SoleilKepler-69a, elle, ressemble beaucoup au
Soleil. Elle est de type G, comme lui, et juste un peu plus petite, avec une
luminosité à peine inférieure (93 %). Les deux planètes que le télescope a repérées autour d’elle,
69b et
69c, sont probablement
telluriques. La première, 60 % plus grosse que la Terre,
orbite trop près de l’étoile pour que de l’eau liquide puisse y couler.
Ce ne serait pas le cas de
69c, distante de son étoile à peu près comme
Vénus l’est du Soleil, avec une année de 242 jours. Pour les astronomes, c’est le début de la zone habitable pour uneétoile de ce type.
Elle est de taille imposante, avec un diamètre de 1,7 fois celui de la Terre. Kepler-62e et
62f sont elles aussi probablement des
exoterres (telluriques, donc) et, comme
Kepler-69f, plus grandes que notre planète : respectivement 1,6 et 1,4 fois.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une vue d'artiste de ce qu'est peut-être l'exoplanète
Kepler-62f, d'un diamètre 40 % supérieur à celui de la Terre et orbitant en 267 jours autour de son étoile, Kepler-62, dont on voit la lumière un peu orangée. Le point lumineux à droite est une autre planète de la zone habitable, Kepler-62e, 1,6 fois plus grande que la Terre.Composition encore inconnueDe ces planètes, on ne connaît que la taille, seule accessible directement avec la méthode des transits (qui consiste à mesurer la faible atténuation de la lumière de l’étoile lorsque la planète passe devant, donc entre elle et nous). On en ignore complètement la composition. Si on les dit telluriques, c’est parce que leur taille semble trop faible pour des
planètes gazeuses.
Pour estimer leur masse et donc leur densité, il faudrait effectuer des
mesures avec une autre méthode, dite de la vitesse radiale (le
mouvement de la planète est repéré par le petit mouvement à peu près circulaire qu’elle impose à son étoile). Une telle observation semble actuellement difficile depuis le sol pour des étoiles aussi lointaines que
Kepler-62a et
Kepler-69a. De plus, la petitesse des exoplanètes et la grande distance qui les sépare de leur étoile rendent sans doute peu probable la possibilité d'analyser leur
atmosphère comme cela avait été fait avec
HAT-P-7b, observée également avec
Kepler.
Une autre solution, bien plus
exotique, consiste à écouter ces systèmes planétaires avec des
radiotélescopes. C’est ce que fait le programme
Seti, pour lequel les
exoplanètes débusquées par
Kepler constituent des proies de choix.
Kepler-62 est de ceux-là. Mais l’étoile, âgée de sept milliards d’années, est née deux milliards d'années avant notre
Soleil. Si la vie s’est développée sur l’une de ses planètes, si elle a évolué à peu près au même rythme, si elle a conduit à des êtres conscients et si leur civilisation a perduré,
qu’auraient-ils donc à nous dire ?
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