Comment fonctionne une cigarette électronique ? Par Damien Hypolite
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le.cricket Admin
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Sujet: Comment fonctionne une cigarette électronique ? Par Damien Hypolite Jeu 30 Mai - 22:56
Comment fonctionne une cigarette électronique ?
Les machines à "vapoter" produisent une vapeur inhalée par l'utilisateur pour lui donner l'impression de tirer sur une vraie cigarette. Comment ça marche ? L'infographie de Sciences et Avenir.
La e-clopeDamien Hypolite pour Sciences et Avenir
"VAPOTER". Le rapport d'évaluation sur la cigarette électronique a été rendu public le mardi 28 mai par l'Office français de prévention du tabagisme. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait demandé en mars 2013 que soit mené cette évaluation des risques et des bénéfices associés à la consommation de ce dispositif, inventé en Chine en 2005.
Ces e-cigarettes connaissent un succès retentissant : on estime à 500.000 le nombre de "vapoteurs" en France. Leur principe ? Elles produisent une vapeur formée à partir d'un "e-liquide" contenant notamment du propylène glycol ou du glycérol, différents arômes et éventuellement de la nicotine. Voici en vidéo le détail de leur fonctionnement.
Dangereuse, la cigarette électronique ? Pourquoi les experts veulent la réglementer.
Pour Bertrand Dautzenberg, le pneumologue qui a coordonné le rapport, il faut strictement réglementer l’usage de ces "machines à vapoter".Sera-t-il suivi dans ses 28 recommandations par la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a commandité cette expertise ? Ce travail inspirera-t-il l’Europe, qui souhaite légiférer en juin sur ces objets ? En attendant, Sciences et Avenir décrypte le contenu et les recommandations des experts. Interdites aux mineurs, déconseillées aux femmes enceintes
Les experts recommandent de ne pas interdire en France l’utilisation de l’e-cigarette, avec ou sans nicotine car au vu des données actuelles, les effets irritants et/ou toxiques des composants de la e-cigarette sont bien moindres que ceux liés à la fumée du tabac, indique le rapport.
En effet, contrairement à la cigarette, la cigarette électronique ne libère ni monoxyde de carbone, ni particules solides, ni quantité significative de cancérogènes. Elle contient toutefois d'autres produits potentiellement irritants et/ou classés comme toxiques mais en quantité moindre que la fumée du tabac.
Ainsi, les e-liquides sont quasiment dépourvus de nitrosamines (agents cancérogènes fortement présents dans le tabac). Elles en présentent des taux plus de 500 fois inférieurs à ceux de la plupart des cigarettes.
Alors que, pour la cigarette, la composition de la fumée est totalement différente de la composition du tabac (lire notre article sur les additifs) du fait de la combustion de ce dernier, il n’existe théoriquement aucun changement chimique entre la « vapeur » et l’e-liquide. Et ce malgré un changement d'état du liquide vers le gazeux.
Les recherches de cancérogènes dans la vapeur de l’e-cigarette n’identifient également actuellement aucun produit classé cancérogène « probable » ou « certain » pour l’homme.
Un risque d'incitation au tabagisme
En revanche, les experts recommandent de ne pas autoriser leur usage dans les lieux dont la cigarette traditionnelle a déjà été bannie (bureaux, bars, aéroports, cour d'école...) afin de ne pas inciter à son utilisation. Il s'agit de ne pas conduire les non fumeurs vers cette pratique potentiellement addictive. De même il sera interdit d'en faire la promotion tout comme d'en permettre l’acquisition par des mineurs, de crainte qu’elle ne favorise l’initiation au tabac.
Le rapport recommande également que les e-cigarettes ne soient pas utilisées par les femmes enceintes ou allaitantes du fait de l’absence de toute donnée démontrant leur totale innocuité sur le bon déroulement de la grossesse.
En l’absence d’études scientifiques précises sur une utilisation supérieure à 6 mois de l’e-cigarette, les experts recommandent la vigilance en ce qui concerne son utilisation prolongée, ceci aussi longtemps que des données à long terme ne seront pas disponibles.
Publicité interdite, avertissement recommandé
Les emballages devront comporter un avertissements sanitaire…dont le texte reste à définir…La publicité sera interdite comme pour le tabac, et les experts recommandent que soient interdites les allégations du type « pour fumer là où c’est interdit » car cela constitue une incitation indirecte au tabagisme interdite par la loi.
Des e—cigarettes médicaments en pharmacie ?
Certaines e-cigarettes dosées plus spécifiquement en nicotine pourraient faire l’objet d’une AMM, avoir un statut de médicaments visant à faciliter le sevrage tabagique. Elles pourraient alors être délivrées en pharmacie. « Un peu comme avec le vaporiseur buccal Nicorette® qui a probablement une cinétique voisine ». Il est très probable que l’e-cigarette puisse devenir rapidement un médicament avec un dossier construit en analogie avec les substituts nicotiniques.
Des e-cigarettes « PET » dans des établissements agréés
Pour les cigarettes "récréatives" ne prétendant pas à ce statut de médicament (car, par exemple, trop faiblement dosées en nicotine ou n'en contenant pas) un nouveau statut devra être créé. Les experts suggèrent de les regrouper sous l'appellation PET (acronyme pour Produit évoquant le tabagisme). Dans ce cas, elles ne pourraient être délivrées que dans des établissements agréés… probablement du type bureau de tabac.
Un contenu en nicotine réglementé
Les experts recommandent de porter à 18 mg/ml la concentration maximale de nicotine dans les e-liquides ne prétendant pas au statut de médicament. Le volume des flacons de recharge ne devrait pas dépasser 30 ml. La quantité maximale de nicotine contenue dans une cartouche d’e-cigarette devrait être portée à 40 mg
La transparence des ingrédients demandée...
Les « produits évoquant le tabagisme » (PET) devraient faire l’objet d’une déclaration de mise sur le marché comportant leur composition ainsi que leur principales caractéristiques techniques. Les emballages devraient indiquer clairement la concentration en nicotine mais aussi la composition des e-liquides : liste de tous les composants présents à plus de 1 % avec leur grammage/ml et liste des produits posant éventuellement des problèmes de santé et de sécurité (arômes, agents de saveur, colorants, propylène glycol et autres solvants, etc).
…Mais pas de recherche réellement exigée des fabricants
Les experts recommandent que les fabricants de produits évoquant le tabagisme soient dans l’obligation de déclarer la liste des arômes et ingrédients utilisés et d’apporter les références disponibles sur leur innocuité à court et long terme en inhalation. A ce stade, ils n’exigent pas que les fabricants apportent formellement de preuves, ni même ne mènent des études supplémentaires.
Innocuité, sevrage…Des études supplémentaires publiques souhaitées
Des études concernant l’efficacité de l’e-cigarette dans l’aide au sevrage tabagique et l’innocuité de son utilisation à long terme doivent être encouragées, selon les experts et être totalement indépendantes des fabricants de ce produit. Oui, mais comment ? Pourquoi ne pas créer, au niveau européen, un fonds, abondé par les industriels, mais utilisé par des chercheurs du public pour mener des études ?
Rachel Mulot
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