le.cricket Admin
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| Sujet: Tout ce que vous vouliez savoir sur le lémurien sans oser le demander ! Par Loïc Chauveau Sam 14 Juin - 18:32 | |
| Tout ce que vous vouliez savoir sur le lémurien sans oser le demander !Le Muséum publie pour la première fois en Français les "lémuriens de Madagascar", un guide qui décrit les 105 espèces connues et indique surtout les lieux où il est possible de les voir.Couverture du livre consacré aux lémuriens"Une incitation à venir voir les lémuriens". C’est ainsi que Russell Mittermeier, spécialiste reconnu des cinq familles de ces primates endémiques de Madagascar, a présenté cette somme scientifique régulièrement rééditée en anglais depuis 30 ans le 12 juin au parc zoologique de Paris.L’ouvrage comporte en effet toutes les indications géographiques pour rencontrer des espèces qui n’occupent parfois que quelques arpents de forêts dans des régions reculées de la "grande île". Mais c’est surtout un ouvrage de référence sur des espèces en grand danger d’extinction. Leur arrivée à Madagascar est un mystèreL’hypothèse d’une population résiduelle protégée par la séparation de Madagascar du continent africain ne tient pas. Cette séparation s’est effectuée il y a 90 millions d’années alors que ces primates ne sont apparus qu’il y a 70 millions d’années.Ce serait donc une colonisation effectuée à partir de l’Afrique, les 400 kilomètres du Canal du Mozambique ayant été franchis par ces animaux sur des arbres arrachés par les tempêtes. Problème : les sens actuels des courants et des vents ne permettent pas cette traversée. Mais peut-être les conditions météo étaient-elles, à l’époque, plus favorables. Comment savoir ?Les premiers étaient gros comme des gorillesL’homme n’est arrivé qu’il y a 2000 ans à Madagascar. Les premiers arrivants sont tombés sur des lémurs géants. On sait aujourd’hui que 17 espèces ont disparu au cours des deux derniers millénaires. Ces animaux étaient pour la plupart terrestres et certains pouvaient atteindre les 200 kilos comme Archaeoindris fontoynontii, qui était gros comme un gorille. Aujourd’hui, le plus gros des lémuriens ne dépasse pas les 5 kilos.L'aye-aye, la palme du bizarre chez les lémuriensC’est un lémurien pas comme les autres, seul représentant de sa famille, les Daubentoniidés. Il aurait divergé des autres familles de lémuriens il y a 60 millions d’années ce qui en fait un animal unique, empruntant de nombreux traits aux rongeurs. Cet animal nocturne (90cm de long, queue de 45cm comprise, 2,5 kilos) possède par exemple des incisives proéminentes à croissance continue. Il possède de grandes oreilles pour localiser les larves d’insectes dans le bois des arbres et un médius très fin pour les extraire. Il possède l’aire de répartition la plus vaste de toutes les espèces de lémuriens. Le grand Hapalémur est l’un des plus menacéLe plus grand des Hapalémurs a les mêmes mensurations que l’aye-aye et lui aussi est le seul représentant de sa famille. Ce mangeur de bambou ne se rencontre plus qu’au sein de six forêts de la côte orientale de l’île. Il n’en resterait que 300 dans la nature et il est donc considéré en "danger critique" par l’UICN.On peut le voir au parc zoologique de Paris qui est le premier à avoir réussi à le faire se reproduire en captivité, il y a juste 20 ans. Une vingtaine d’individus vivent aujourd’hui dans 6 zoos européens et un programme de réintroduction est en cours d’étude. Mais il faudra encore de nombreuses années pour qu’il se réalise. Leur habitat se réduit comme peau de chagrin94% des 105 espèces de lémuriens sont en danger d’extinction. Leur milieu naturel ne cesse de reculer. Quand l’homme est arrivé, Madagascar était recouvert à 90% de forêts : "en 1950, il ne restait plus que 26% de la surface de l’île couverte d’arbres et 16% seulement en 2005" a rappelé Russell Mittermeier. La grande pauvreté régnant sur l’île est la principale cause de la déforestation pour une agriculture pauvre en rendement, d’une exploitation illégale et sauvage d’arbres dont le bois de rose (qui sert à faire des guitares électriques notamment) et d’une chasse qui permet aux populations locales de pouvoir manger de la viande. Aujourd’hui, 3% des terres de Madagascar sont protégées soit 17000 km2.Ce sont aussi des agents touristiquesL’idée de Russell Mittermeier, c’est de promouvoir un éco-tourisme qui puisse apporter des revenus aux malgaches qui les détourne de la consommation de viande de lémurien et rende la déforestation improductive. Le nouveau président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, élu en décembre dernier, s’est révélé très ouvert à ces projets, ce qui constitue une première. Des guides sont en cours de formation. Aussi, l’ouvrage qui vient d’être publié, comporte-t-il une section "où les voir" incitant à faire le voyage. Les lémuriens de Madagascar[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]un aye-aye (Daubentonia madagascariensis) se servant de son médius pour extraire la nourriture du trou d’un arbre, Île Roger (Île aux ayes-ayes), près de Mananara-Nord, dans l’est de Madagascar[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Gros plan d’un aye-aye (Daubentonia madagascariensis), au Duke Lemur Center (photo de R. A. Mittermeier). Notez la présence d’incisives proéminentes. L’aye-aye est le seul primate qui, comme les rongeurs, possède des incisives à croissance continue. Russell A. Mittermeier.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Aire de répartition de l'Aye aye.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Grand hapalémur (Prolemur simus), Parc national de Ranomafana. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Aire de répartition du grand hapalémur.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]un indri (Indri indri) de la Réserve spéciale d’Analamazaotra à Andasibe (photo de R. A. Mittermeier). Il s’agit de la forme noire et blanche bien connue de l’indri, typique de cette région. Les individus plus sombres ou entièrement noirs prévalent cependant dans les autres secteurs de l’aire de répartition de l’espèce. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un indri (Indri indri) poussant son cri plaintif si caractéristique, devenu l’un des sons les plus emblématiques de la forêt pluviale de l’est de Madagascar, Réserve spéciale d’Analamazaotra à Andasibe.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Aire de répartition de l'Indri.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Propithèque couronné (Propithecus coronatus) photographié dans Lemurs’ Park près d’Antananarivo.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Aire de répartition de Propithecus coronatus.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lépilémur de Mittermeier (Lepilemur mittermeieri). Photographie prise dans la Forêt de Sorongono sur la péninsule d’Ampasindava, dans le nord-ouest de Madagascar.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Aire de répartition de Lepilemur mittermeieri.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le microcèbe de Madame Berthe (Microcebus berthae), photographié en 1985 (15 ans avant la description de l’espèce) dans la forêt d’Analabe près de Kirindy, dans la région du Menabe, située dans le sud-ouest de Madagascar.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Aire de répartition du Microcèbe de Madame Berthe sur l'île de Madagascar. Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] _________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]le.cricket vous salue bien ! | |
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