INSOLITE. Ces 11 oiseaux vont vous étonner !
Les connaissances sur les moeurs des volatiles ne cessent de s'enrichir grâce aux empreintes ADN ou à la miniaturisation des capteurs. Les dernières découvertes sont stupéfiantes.Les phalaropes inversent le rôle des sexes lors de la nidification. C’est la femelle qui défend le territoire tandis que le mâle construit le nid, couve et s’occupe des poussins.Ce sont nos voisins, familiers et étrangers à la fois. Les oiseaux sont partout, mais leurs modes de vie en font de bien malcommodes sujets de science. Pas facile de mieux comprendre leurs habitudes familiales, leurs façons de vivre, leurs rapports à l'environnement.RECHERCHES. Les ornithologues percent pourtant petit à petit les mystères de ces magnifiques animaux grâce à l'apport des nouvelles technologies. L'empreinte ADN remet de l'ordre dans l'arbre phylogénétique de cette classe baptisée Aeves par Linné et qui comprend 200 familles pour environ 20 000 espèces (dont 50 % de passereaux). Miniaturisé, le GPS permet de les suivre en vol et de mieux comprendre les stratégies développées pour aller loin sans trop se fatiguer. Et les enregistreurs de fréquence cardiaque donnent une idée des performances accomplies par ces animaux aux mœurs si... sportives. Mais les chercheurs n'ont pas pour autant abandonné leurs jumelles. Et les découvertes sont tout simplement stupéfiantes.
1 - Généreux geai[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© T. WITTAKER/ARCO/NATUREPL/EBPHOTO GEAI D'EUROPE. Garrulus glandarius peut être altruiste. Comme les humains. En période de reproduction, le mâle a pour habitude d'apporter de la nourriture à sa femelle. Mais il sait aussi aller au-devant de ses désirs en lui fournissant ce dont elle a envie et non ce qu'il préfère, lui. Les chercheurs de
l'université de Cambridge (
Royaume-Uni) ont mis en exergue cette capacité en utilisant le fait que les geais consomment un aliment jusqu'à satiété avant d'en choisir un autre. Ils ont ainsi mis en évidence qu'un mâle pouvait offrir un ver ou une chenille convoités par sa femelle alors que ces mets ne figurent pas à son menu du moment.
2 - Rusé comme un corbeau[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© S. JELBERT CORBEAU DE NOUVELLE-CALÉDONIE. Utiliser un bout de bois ou un crochet pour aller chercher une récompense, se souvenir de caches à nourriture, les corvidés savent faire. Ils peuvent même réaliser bien mieux, révèle une équipe de
l’université d’Auckland, en
Nouvelle-Zélande (Plos 26 mars 2014). Les chercheurs ont ainsi proposé à
six corbeaux sauvages de Nouvelle-Calédonie Corvus moneduloides un exercice consistant à récupérer un aliment placé dans un tube en verre rempli d’eau, en faisant monter le niveau du liquide grâce à des cailloux. Les oiseaux ont eu le choix entre un tube plein d’eau et un autre plein de sable, des cailloux durs et des objets flottants. Ils ont évité les pièges et largement réussi ces tests, montrant, selon les chercheurs, une compréhension des relations de cause à effet et des déplacements des volumes équivalente à celle d’un enfant de 5 à 7 ans. De nombreuses équipes scientifiques internationales évaluent l’intelligence de ces corvidés, qui n’ont pas encore révélé tout ce qu’ils ont dans la tête.
3 - 200 jours sans se poser[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© ARCO/NATUREPL/EB PHOTO MARTINET. C'est grâce à un petit capteur de vitesse et de lumière pesant 1,5 gramme que l'Institut ornithologique suisse a pu enregistrer l'exploit du martinet.
Tachymarptis melba est capable de rester 200 jours - plus de six mois - sans jamais se poser.
4 - Un marin qui déteste l'eau[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© N.USHIDOA/BIOSPHOTO GRANDE FRÉGATE. Fregata minor a une drôle de vie. Incapable de mettre une patte dans l’eau en raison d’un plumage non étanche, cet oiseau marin passe des semaines en vol à chasser les poissons volants que traquent les bancs de thons. Comment fait-il pour dormir ?
Henri Weimerskirch (CNRS-Chizé) a appareillé des frégates sur leurs lieux de reproduction,
les îles Éparses (canal du Mozambique), avec un GPS et un enregistreur de fréquence cardiaque.
Conclusion : "La frégate profite de son faible poids rapporté à la surface de ses ailes à l’air pour monter jusqu’à 1500 m de hauteur et se laisser porter par les courants d’altitude. Sa fréquence cardiaque tombe alors au niveau de celle d’un oiseau au repos", révèle
Henri Weimerskirch.5 - Recordman de vitesse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© ARCO/NATUREPL/EB PHOTO FAUCON PÈLERIN. C’est le champion de vitesse toutes catégories confondues.
Falco peregrinus peut dépasser
400 km/h en piqué. Une performance nécessaire quand on se nourrit essentiellement d’oiseaux. Menacée dans les années 1960 par les épandages de pesticides, l’espèce est aujourd’hui présente sur tous les continents. Le pèlerin niche parfois en ville où il se nourrit de pigeons. À Paris, un couple suivi par caméra occupe une haute cheminée de chauffage urbain.
6 - L'apparence fait la différence[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© R.POWELLARCO/NATUREPL/EBPHOTO OUTARDE CANEPETIÈRE. La femelle outarde (Tetrax tetrax) est une difficile. Chez cet oiseau des plaines céréalières, en danger d’extinction, la reproduction passe par une parade amoureuse du mâle, qui permet aux femelles de choisir leur partenaire. Les observations de
Frédéric Jiguet et
Vincent Bretagnolle, du
Muséum national d’histoire naturelle de Paris, ont abouti à un résultat surprenant. Ce sont les mâles présentant l’ornementation de plumes blanches du cou la plus symétrique qui ont le plus de succès. Ce critère incite les mâles aux ornements asymétriques à se rapprocher de ceux que la nature a mieux doté pour servir de deuxième choix aux éventuelles femelles évincées.
7 - La doyenne des oiseaux[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© UFSWS ALBATROS DE LEYSAN. Wisdom est une femelle
Phoebastria immutabilis qui a été baguée poussin il y a… 63 ans. Cela en fait vraisemblablement la doyenne des oiseaux sauvages. Wisdom a donné naissance en 2014 à son 35e poussin. C’est une exception. Parmi les records enregistrés par baguage chez les oiseaux marins, on note un puffin de 49 ans, un huîtrier pie de 43 ans, une cigogne blanche et une oie à bec court de 39 ans, un canard siffleur et un goéland de 34 ans. Le record chez les corbeaux, grives, pies et merles culmine à 21 ans, chez le moineau à 19 ans, à 15 ans chez la mésange.
8 -Jamais sans mon arbre[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© M. READ/NATUREPL/EBPHOTO SITELLE DE CORSE. C’est le seul oiseau endémique de France métropolitaine. Sitta whiteheadi vit uniquement dans quelque 16 000 hectares de forêts de pins laricio dans la montagne corse. Ce passereau n’a que deux cousins éloignés, en Kabylie et en Chine. Inféodée à un arbre qui pourrait souffrir du réchauffement climatique, la sitelle corse va-t-elle inéluctablement disparaître ? Non, répond le Muséum national d’histoire naturelle de Paris dans une étude publiée dans Plos One. En effet, l’homme est seul responsable de la disparition du pin laricio en plaine. Il suffirait donc de replanter ce résineux à basse altitude pour sauver l’oiseau.
9 - Un radar intégré[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© M.LONE/BIOSPHOTO MOINEAU DOMESTIQUE. Comme 20 autres espèces d’oiseaux,
Passer domesticus sait évaluer la vitesse d’un véhicule pour s’envoler juste à temps. Le chercheur
Pierre Legagneux (
université du Québec) a décelé cette faculté en roulant à vitesse constante sur des routes de l’ouest de la France. En accélérant au moment de l’envol de l’oiseau sur la route, il a pu mesurer la distance de réaction, laquelle dépend étroitement de la limitation de vitesse! Selon toute hypothèse, les oiseaux seraient donc capables d’évaluer la vitesse moyenne de véhicules circulant près d’eux.
10 - Grand voyageur[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© M. VARESVUO/BIOSPHOTO TRAQUET MOTTEUX. Œnanthe oenanthe ne pèse que 25 g, mais il bat des records en matière de migration chez les passereaux. Chaque automne, il part d
’Amérique du Nord pour hiberner en
Afrique subsaharienne et retourne au printemps dans les zones arctiques.
Les traquets motteux de l’Alaska vont en Afrique de l’Est et les canadiens en Afrique de l’Ouest. Longueur d’un voyage: 14 500 km. Loin cependant du record toutes catégories confondues de la sterne arctique avec ses 35 000 km de voyage aller.
11 - Madame porte les couleurs[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]© Dominique Halleux / Biosphoto PHALAROPE. La migration des phalaropes à bec étroit (
Phalaropus lobatus) est remarquable. Grâce à un GPS pesant 0,6 g, supportable pour ces limicoles de 20 cm de long vivant l’été sur
les plages d’Écosse, l’Institut ornithologique suisse a pu déterminer en 2013 que l’oiseau ne migrait pas en
Arabie saoudite l’hiver comme on le pensait, mais en
Équateur et au
Pérou. Soit plus de 10 000 km de voyage aller.
Autre originalité de l’espèce : En toute logique, au contraire de la plupart des oiseaux, le plumage de la femelle est plus coloré que celui du mâle.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]