le.cricket Admin
Messages : 54182 Date d'inscription : 23/09/2010 Age : 72 Localisation : Mont de Marsan - 40000 - France
| Sujet: Satellites : la ruée vers l’Internet en orbite basse ! Par Sylvie Rouat Dim 22 Fév - 17:03 | |
| Satellites : la ruée vers l’Internet en orbite basse !Les annonces de projet pour connecter au Web la part d’humanité qui n’y a toujours pas accès se sont multipliées ces dernières semaines. Dans cette course, Elon Musk, patron de Space X et Greg Wyler, ancien de Google, s’affrontent, avec pour technologie la connexion via des constellations de microsatellites.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bientôt un embouteillage sur les orbites basses ? ESSOR. Assistons-nous à une nouvelle ruée vers les orbites basses ? Ces dernières semaines, les annonces de lancement de projets de vastes constellations de minisatellites, postés entre 700 et 1200 km d’altitude, se sont multipliées. Alors qu’une première ruée, dans les années 1990, était portée par l’essor de la téléphonie mobile, cette fois c’est Internet qui promet d’être le nouvel eldorado : Internet pour tous, Internet pas cher, Internet partout sur la planète…L’annonce la plus rutilante vient — une fois encore ! — d’Elon Musk, le patron américain de Space X, société privée qui fournit des lanceurs et des capsules spatiales et qui défie aujourd’hui les agences étatiques. Ce bouillonnant touche-à-tout projette maintenant de lancer une flotte de 4000 petits satellites de 150 kg, orbitant à 1100 km d’altitude. Cette constellation, dont le coût est estimé à quelque 10 milliards de dollars, serait mise en service d’ici à un peu plus d’une décennie. Google a aussitôt réagi, annonçant une semaine plus tard qu’il investissait un milliard de dollars dans ce projet. Ce même Google qui projetait déjà, en juin 2014, d’investir 1 milliard de dollars pour lancer sa propre flotte de 180 satellites destinés à la fourniture d’Internet au monde entier. Les annonces se succèdent, les montants se ressemblent…Elon Musk a ainsi éclipsé une autre annonce faite deux jours auparavant par l’entrepreneur américain Greg Wyler, ancien de Google avec qui il avait tenté un temps de s’associer. Un télescopage fortuit ? Qu’à cela ne tienne ! Greg Wyler, fervent promoteur de l’internet pour tous, a obtenu le soutien du groupe Virgin et du spécialiste américain des télécommunications Qualcomm. Son projet, mené par sa start-up OneWeb : une constellation de 648 microsatellites de 130 kg chacun postés à 1200 km d’altitude, pour un coût estimé d’environ 2 milliards de dollars, avec une mise en service à l’horizon 2018.Une floraison d’effets d’annonces, suivis de lendemains qui déchantent ?L’arrivée annoncée de tout ce matériel au-dessus de nos têtes est d’importance. Actuellement, en effet, l’Internet est assuré par des satellites de télédiffusion opérant depuis l’orbite géostationnaire à 36.000 km de la Terre. Cette orbite est dite géosynchrone, c’est-à-dire qu’un objet placé à cet endroit a exactement la même période de révolution que la Terre : il est comme immobile par rapport à un point de la surface terrestre. Les antennes terrestres chargées de capter le signal peuvent ainsi pointer continûment vers le satellite, sans avoir à le traquer. La nouveauté, c’est le choix des orbites basses, comprises entre 160 et 2000 km d’altitude. À cette faible altitude, les satellites se déplacent rapidement et nécessitent des antennes mobiles. Pour compenser et garantir une bonne couverture, il faut donc multiplier leur nombre. L’avantage, c’est que le signal a moins de distance à parcourir, ce qui assure la fluidité pour les applications dédiées au jeu, à la téléphonie, à la vidéoconférence, etc. Et la vitesse de transfert des informations serait ainsi 40 % plus rapide via l’orbite basse que par la fibre optique : du très haut débit à bas prix.Cet engouement pour les constellations pharaoniques encombrant l’espace proche n’est pas sans rappeler celui des années 1990, qui avait tourné court pour nombre de projets. Citons le fiasco mémorable de Teledesic, la constellation de Bill Gates, patron de Microsoft, qui prévoyait en 1994 de placer 840 satellites à une altitude de 700 km. Huit ans plus tard, il jetait définitivement l’éponge. La constellation Iridium, initiée par la société Motorola, avait quant à elle fait faillite, avant de renaître de ses cendres au lendemain du 11 septembre 2001. Quant au Skybridge d’Alcatel, il a été abandonné au début des années 2000. Assistons-nous de la même manière à une floraison d’effets d’annonces, qui seront suivis de lendemains qui déchantent ? Le milliard de dollars mis sur la table par Google ne représente jamais que 10 % du montant total du projet d’Elon Musk… Mais ce dernier a un atout dans la manche : Space X et son futur lanceur réutilisable, qui devrait réduire drastiquement les coûts de lancement. Reste que les premiers essais de récupération n’ont pas abouti. Et il y a encore une marche à franchir pour maîtriser la mise en orbite d’une grappe de minisatellites. Autre écueil prévisible : la courte vie de ces minisatellites dont il faut prévoir le remplacement fréquent. Dans cette perspective, Elon Musk envisage d’ouvrir une usine de production de satellites à la chaîne. Une première, dans un secteur qui pratique plutôt l’artisanat de haute volée !ÉMULATION. Pour l’heure, tout cela n’existe encore que sur le papier. La vraie ruée est celle qui se fait actuellement sur les fréquences, au moyen desquelles les satellites de demain communiqueront. Car le nombre de canaux disponibles n’est pas extensible à l’infini. Depuis novembre 2014, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a enregistré plusieurs demandes d’attribution pour des constellations allant de 10 à 4000 satellites. Les nouvelles fréquences, qui ne doivent pas interférer avec celles des satellites déjà en service, sont attribuées par ordre de demande. Il est crucial de s’inscrire au plus tôt sur la liste pour réserver sa part du gâteau. Mais pas trop tôt non plus ! Car une fois la demande faite, son auteur doit prouver sa capacité à concrétiser son projet avant sept ans, faute de quoi sa réservation est annulée. Sept ans, c’est court ! Même pour un Elon Musk associé au géant Google. Les années à venir s’annoncent, pour le secteur spatial, comme des années de forte émulation technologique.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] _________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]le.cricket vous salue bien ! | |
|