Alors que les températures avoisinent les 40°C en été, Los Angeles a lancé une action urbaine simple et à l’efficacité prouvée : éclaircir l’enrobage des routes pour gagner quelques degrés. Une opération peu chère et des résultats immédiats.
Blues trottoir. Le maire Eric Garcetti peut le clamer haut et fort : L.-A. n’aura pas les J.O. mais elle a de bonnes idées. En l’occurrence, celle d’abaisser la température dans les rues. D’abord, pour limiter le recours aux climatisations dans les véhicules et les logements riverains, mais aussi pour réduire l’écart de température entre la ville et sa périphérie qui crée des zones climatiques différées, inconfortables à vivre et qui dérèglent les écosystèmes.
Six degrés gagnés, immédiatement. Rouleau-perche en main, les services techniques municipaux ont donc entrepris depuis le début du mois d’août de repeindre le bitume avec une peinture spécifique, claire et évitant les reflets. Le noir est connu pour emmagasiner la chaleur tandis que le blanc la renvoie. Venue sur les lieux des travaux avec un thermomètre en main, la société Guartop, productrice de l’enduit de ces « chaussées fraîches », constatait le passage de 42 à 36 degrés sur le revêtement. On voudrait presque y dérouler sa serviette de plage…
Paint it white. Peindre en blanc pour abaisser les températures par rayonnement, l’idée n’est pas neuve et en France, on n’a pas attendu Los Angeles. Déjà recommandé par le C40 (Cities Climate Leadership Group), organisation luttant contre le réchauffement climatique présidé par Paris pour trois ans, c’est le même principe qui pousse les architectes à végétaliser les façades et les toits des grands immeubles afin de garder de l’ombre et de l’humidité. Spécialiste de la question, la startup Cool Roof à Quimper recouvre de sa peinture thermique claire les entreprises et magasins, comme elle l’a fait sur une grande surface locale. Une première couche pour rénover un monde plus cool.
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Pour limiter le réchauffement, peignons les routes en blanc ! Par Hilaire Picault