Il est en bois contreplaqué, livré en colis superposables, facile à assembler et a une belle contenance. Non, ce n’est pas l’étagère d’IKEA Hördal, mais Ox, un prototype de camion pensé pour reconstruire les zones ravagées…
Léger, modulable et tout-terrain. Elle ne mesure que 4,68 mètres pour 2 de large, soit le format d’un gros SUV, pourtant cette camionnette, faite de panneaux de bois stratifiés enrobant un châssis en acier, ne pèse « que » 3500 kg. Une légèreté dont elle sait tirer partie avec ses super-suspensions qui en font un véhicule tout-terrain. Pas mal quand on sait qu’elle peut embarquer sur son plateau 13 personnes assises ou 1900 kg de matériel. Pour emmener quoi et aller où ? De l’eau potable, des outils de chantier, ou de la main-d’œuvre… En clair, Ox se veut un soutien logistique rapide pour les zones décimées par un ouragan, un raz-de-marée ou un conflit.
Agir partout en moins de 24h. Les Anglais de Global Vehicle Trust (GVT), qui ont conçu et fabriqué ce camion, se sont embarqués dans une mission quasi humanitaire. Ils ont donc pensé toute leur production pour correspondre à des besoins essentiels de mobilité : le design d’Ox facilite son expédition par bateau et permet de l’assembler sur place. Fabriqué en six heures, son kit comporte 60 pièces et se monte (avec l’aide d’un professionnel local mais seulement trois personnes) en une douzaine d’heures. Gain de temps, d’argent, une maintenance simplifiée et une garantie d’action sans frontière.
Pour assurer de pouvoir rouler dans toutes les conditions, sur n’importe quelle route, le véhicule est certes équipé d’un châssis et d’une motorisation tout-terrain, mais il a aussi un volant central sur la banquette avant pour pouvoir conduire aussi bien à droite qu’à gauche. Malin et modulaire : la trappe arrière du véhicule se démonte pour devenir une passerelle de déchargement rapide et les bancs du plateau peuvent être glissés sous les roues pour sortir d’enlisement…
Les routiers sont sympas. Bien que le projet les tanne depuis trois ans, l’ingénieur Gordon Murray et le fondateur de GVT, Torquil Norman, n’ont à ce jour réalisé que trois prototypes et cherchent à lancer la production. Mieux qu’un spot de pub, une démonstration de force : GVT part en Afrique agir sur différents territoires où des associations humanitaires ont explicitement réclamé leur aide. En parallèle, ils comptent sur un crowdfunding et espèrent décrocher une structure capable d’avancer les trois millions d’euros nécessaires. Maker, si t’es champion, appuie sur le champignon…