La préfecture de la Haute-Vienne l’a bien compris : l’Hyperloop est le TGV des années 2020. La ville se prépare donc à installer une piste de test dès 2019, puis une gare qui la placerait à 40 mn seulement de Paris.
Déplacer un grand nombre de passagers vite et loin c’est la promesse de l’Hyperloop, ce système de capsules propulsées dans des tunnels. En toute logique, les sociétés concurrentes sont nombreuses à – paradoxalement – se bousculer au portillon de l’invention d’Elon Musk. Parmi eux, il y a la société canadienne TransPod. Moins connue sous nos latitudes, elle pourrait bien devenir la première à équiper la France. En effet, d’une part Sébastien Gendron son directeur est français ; d’autre part elle est en pleines négociations avec la ville de Limoges pour y installer un premier tronçon de tunnel afin de réaliser des tests.
1000 km/h sans énergie fossile. Il s’agirait de construire dès l’an prochain une piste de 3 kilomètres, réalisée en tubes recouverts de panneaux photovoltaïques, et à l’intérieur de laquelle les capsules circuleraient sur un champ magnétique. TransPod estime que son train supersonique entièrement électrique pourra atteindre une vitesse de 1000 km/h ; les tests devront déterminer si c’est aisément supportable pour les passagers. Tout va aller très vite. Après de premiers essais au Canada (Calgary et Alberta), c’est donc en France que TransPod pourrait s’étendre en visant un axe Paris-Toulouse, avec des arrêts possibles à Orléans et surtout à Limoges. Preuve de la détermination municipale, ce sont les élus qui sont venus solliciter TransPod. A écouter Sébastien Gendron, la mise en place pourrait aller très vite car les technologies nécessaires sont déjà maîtrisées en France : « Les capsules sont ni plus ni moins que des fuselages d’avion avec des cabines pressurisées, a-t-il décrit à France 3. Donc c’est quelque chose qu’on sait faire. L’infrastructure est assez basique ; on parle de tubes en métal connectés par des pompes à vide comme il y en a sur le marché ».
Citation :
30% moins cher à construire qu’une ligne TGV et plus respectueux de l’environnement
Limoges, ville d’avenir. TransPod, quelques entreprises partenaires et la ville de Limoges se sont constituées en association afin d’obtenir plus rapidement des soutiens, autorisations et financements. Le cabinet d’architecture de Blagnac Rec a rejoint le projet, et un terrain proche de l’aéroport a d’ores et déjà été proposé. Reste à rassembler des fonds – privés et publics – car le projet nécessitera 200 millions d’euros. Oui mais, rétorque Vincent Léonie le président de l’association « Hyperloop Limoges » et l’adjoint au maire de Limoges : les études techniques présentent ce projet comme 30 % moins cher à construire qu’une ligne ferroviaire grande vitesse. Quand on connaît les baisses de dotations de l’État en matière d’aménagement et les complications que connaît la SNCF, cela fait effectivement rêver. Sans compter les retombées économiques de se retrouver à 40 minutes de Paris et un gros quart d’heure de Toulouse. Il faut s’attendre à ce que demain, la porcelaine se mette à trembler.