À la différence de la plupart des prédateurs, ce mille-pattes géant n’hésite pas à s’attaquer à des animaux beaucoup plus volumineux que lui grâce à son terrible venin paralysant, qui lui sert aussi à se défendre.
Le venin surpuissant du mille-pattes du Vietnam Invertébré appartenant à la famille des myriapodes, le Scolopendra subspinipes mutilans, ou mille-pattes du Vietnam, pèse 2 à 3 grammes et peut mesurer jusqu’à 20 centimètres. On le trouve principalement dans les forêts, les champs cultivés, ainsi que quelques villes d’Asie de l’Est. Grâce à son terrible venin, il est notamment capable de tuer une souris 15 fois plus grosse que lui en seulement 30 secondes. Si le venin des araignées, des scorpions et des serpents s’attaque au système nerveux ou circulatoire de leurs victimes, celui du Scolopendra subspinipes mutilans cible directement certaines cellules. Chez l’humain, une morsure de mille-pattes peut causer de l’hypertension, et une diminution de la pression artérielle dans une partie du corps ou un organe qui prive les cellules d’oxygène et entraîne leur nécrose.
La toxine SsTx s’attaque aux canaux potassiques des cellules du cœur et du cerveau Des chercheurs chinois ont purifié les toxines du venin du mille-pattes du Vietnam afin de pouvoir les tester séparément, et ces derniers ont constaté que l’une d’entre elles, baptisée Ssm Spooky Toxin ou plus simplement SsTx, ciblait directement les canaux potassiques des cellules du cœur ou du cerveau. Ces cinq canaux s’avèrent notamment essentiels à la transmission des messages nerveux et au maintien du rythme cardiaque. En injectant uniquement la toxine SsTx dans la peau du dos d’une souris, les chercheurs ont constaté une rapide nécrose des tissus de l’animal, ce qui démontre qu’elle est en grande partie responsable de l’extrême toxicité du venin du mille-pattes du Vietnam. Comme cette toxine cible des canaux spécifiques, les scientifiques chinois estiment dans leur étude qu’il serait possible de proposer un anti-venin en privilégiant des molécules capables « d’ouvrir » les canaux potassiques. Souvent utilisée pour traiter l’épilepsie, la rétigabine est capable d’agir sur certains de ces canaux et de neutraliser les effets de la toxine SsTx. Une découverte importante, puisqu’il n’existe à l’heure actuelle aucun thérapie contre les morsures de ce myriapode.