Véritable Elon Musk de Marseille, le champion de jetski Franky Zapata multiplie les inventions pour réaliser le plus vieux rêve de l’homme : voler.
À l’orée de la quarantaine, Franky Zapata est un virtuose. Champion du monde de jetski dans plusieurs catégories, l’homme qui a déjà accompli un grand nombre d’exploits, s’est mis en tête de créer des engins volants totalement zinzins. À mi-chemin entre jet pack et hoverboard, ils poussent à près de 130 km/h et peuvent monter à plusieurs milliers de mètres de haut. Malgré quelques bâtons dans les roues avec les autorités, cet ancien finaliste de La France a un incroyable talent touche désormais son rêve du bout des doigts.
D’où vient cette volonté de fabriquer tous ces engins volants ? Depuis mon plus jeune âge, je rêve de voler. J’ai tenté de devenir pilote mais étant daltonien, je n’ai malheureusement pas pu débuter la formation. Depuis ce jour, j’ai travaillé sans relâche pour que mon rêve se réalise. C’est ainsi qu’est né le Flyboard, engin hydropropulsé via un jetski. Lorsque j’ai vu que ça fonctionnait, je n’ai plus pensé qu’à une chose : enlever le tuyau reliant la planche au « jetski » afin de la rendre entièrement autonome. Quatre ans plus tard, c’est chose faite.. Est-ce que n’importe qui pourrait se servir d’un de vos jet packs ? Nos machines demandent de l’entraînement. Flyboard Air est un engin complexe qui demande énormément de concentration, de capacités physiques et de pratique. C’est pourquoi nous avons développé EZ Fly qui fonctionne sur la même base mais nous avons simplifié son utilisation. Notamment en y ajoutant deux manches pour permettre à son utilisateur de trouver son équilibre. Trois jours de formation seulement sont nécessaires (contre une centaine pour le Flyboard) après lesquels, n’importe qui peut voler. D’ailleurs, nous proposons cette formation à partir de janvier 2019 au Texas.
La commercialisation de ces engins est-elle prévue ? Pour l’instant nous ne prévoyons pas de commercialiser nos machines car, dans de nombreux pays, le cadre légal ne permettrait pas au grand public de pouvoir les utiliser quand il le souhaite. Pour l’instant, nos engins volants sont plutôt destinés à un usage militaire et industriel. Vous êtes l’un des rares entrepreneurs visionnaires français à s’attaquer à la mobilité du futur. Vous avez l’impression d’être un extraterrestre ici ? Vous trouvez du soutien ? Je ne pense pas être un extraterrestre, même s’il est vrai que je suis le premier à faire ce que je fais. En réalité, les désaccords avec la législation et le gouvernement français aux débuts du Flyboard Air ont eu l’effet de m’apporter énormément de soutien de la part des gens, en France comme à l’étranger. Nous avons une communauté grandissante sur les réseaux et chaque jour nous voyons le soutien et les encouragements des gens. C’est d’ailleurs l’un de nos moteurs, ce qui nous pousse à continuer à innover malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer, et à aller plus loin.