En chantier depuis 2 ans dans le port de Saint-Nazaire, le Wonder of the Seas fera ses premiers pas en fin d'année en Asie, pour le plus grand bonheur de son propriétaire Royal Caribbean Cruise Line. Mais cet air de croisière alerte déjà les écologistes.
En dépit du réchauffement climatique, les chiffres accompagnant la naissance du Wonder of the Seas font froid dans le dos : 362 mètres de long, 20 restaurants, 35 bars, une capacité d’accueil de 9300 passagers dont 7000 clients, 2000 employés à temps plein… Écrire du paquebot construit actuellement en France qu’il est un monstre est un euphémisme, tant ses caractéristiques font de lui une petite ville flottante. Commandée par la compagnie américaine Royal Caribbean Cruise Line, la bête sera la troisième à sortir des ateliers du port de Saint-Nazaire, après les Harmony of the Seas et Symphony of the Seas. Quant au Wonder of the seas, il est attendu sur les côtes asiatiques pour la fin novembre, avant une mise en service en 2022 à Shanghai.
Plus grand qu’une Tour Eiffel à l’horizontale. Si le talent et le savoir-faire du personnel de Saint-Nazaire sont à saluer, qui plus est en pleine crise Covid-19, l’arrivée du Wonder of the Seas fait néanmoins un peu tâche d’huile, quelques semaines après la publication d’un énième rapport alarmant du GIEC. Souvent accusés à tort de polluer plus que toutes les voitures réunies, les paquebots n’en constituent pas moins un véritable désastre écologique. En 2017, un rapport de l’ONG Transport & Environment affirmait déjà que Carnival Corporation, leader mondial de la croisière, rejetait 10 fois plus d’oxyde de soufre que toutes les voitures européennes réunies (260 millions de véhicules, pour être exact). Quant à l’armateur Royal Carribean, futur propriétaire du Wonder of the Seas, il a beau être le deuxième opérateur mondial, ses émissions s’avèreraient 4 fois plus élevées. Une vérité scientifique qui n’augure rien de bon pour le désormais plus gros paquebot du monde qui, comme on s’en doute, ne turbine pas à l’énergie solaire ni aux éoliennes.
D’une hauteur équivalente à un immeuble de 20 étages, ce dernier ressemble à un véritable Disneyland aquatique, avec notamment une tyrolienne, un simulateur de surf et une fosse aquatique. Le tourisme de masse peut-il être conciliable avec des déplacements plus responsables ? Il semble qu’il y ait encore du chemin à faire : en 2020, une enquête du Monde révélait qu’un paquebot traditionnel consomme à quai entre 500 et 2000 litres de carburant par heure ; et que ledit carburant est évidemment plus polluant que celui utilisé pour les voitures thermiques. Hasard des calendriers, le mythique acteur Gavin MacLeod qui incarnait le capitaine Stubing dans La croisière s’amuse s’est éteint en mai dernier. Il n’aura pas la chance de vérifier si le Wonder of the Seas est bon pour la planète. Ou pas.
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_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le.cricket vous salue bien !
Malgré la fin du monde, la France inaugure... le plus gros paquebot du monde ! (vidéo) By DETOURS