le.cricket Admin
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| Sujet: Sciences & Environnement : "Un nuage sur le toit du monde", quand les particules polluent nos glaciers Lun 14 Mai - 20:31 | |
| Sciences & Environnement : "Un nuage sur le toit du monde", quand les particules polluent nos glaciers [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La réalisatrice Agnès Moreau a décidé de révéler un phénomène peu connu mais doté d'un impact considérable. Poussée par les vents, la pollution atmosphérique s'accumule aux sommets des glaciers et forme des nuages bruns à des milliers de kilomètres d'altitude. Un phénomène décrypté dans le documentaire "Un nuage sur le toit du monde" que Maxisciences a pu découvrir en avant-première. "Qui pourrait croire que l'air à 5.000 mètres d'altitude n'est pas le plus pur ? Que les neiges ne sont pas les blanches. Peu de gens, et pourtant..." C'est le sujet préoccupant qu'a choisi de mettre en lumière la réalisatrice Agnès Moreau dans son documentaire "Un nuage sur le toit du monde" (vidéo ci-dessus). A des milliers de kilomètres d'altitude, les glaciers des chaines himalayennes sont masqués par d'épais nuages bruns, des ABC pour Atmospheric Brown Clouds. Loin de pouvoir être confondus avec nos nuages de coton, ces étendues brumeuses sont en fait chargées de particules polluantes à des concentrations extrêmement élevées.Ozone, particules fines et surtout carbone noir sont arrivés là poussés par les vents des vallées et continuent de voyager au gré des courants atmosphériques sur des kilomètres et des kilomètres. Des vents qui amènent ces polluants jusqu'au toit du monde, l'Everest situé à la frontière entre le Népal et la Chine. Ce phénomène a été révélé en 2008 lorsque des chercheurs ont fait part des résultats de mesures atmosphériques réalisées à plus de 5.000 mètres d'altitude, au pied de la montagne. Celles-ci indiquaient un constat simple mais tout sauf rassurant : "L'air de l'Himalaya est aussi pollué que celui des villes d'Europe". Après la découverte d'un gigantesque nuage de pollution, une équipe de scientifiques italiens et français ont ainsi décidé de partir sur place pour en apprendre plus sur les concentrations surprenantes de polluants dans ces contrées censées être vierges et qui constituent encore des terres inconnues. C'est cette équipe qu'Agnès Moreau a suivi jusqu'au pied de l'Everest dans une pyramide de verre, la première station atmosphérique construite dans la région en 2006. Dans ce laboratoire, les chercheurs effectuent de multiples mesures sur la composition de l'air. Des données qui sont transmises et analysées par différentes équipes à travers le monde.Des changements climatiques liés à la pollution ? Outre cette étude, l'équipe mène également une enquête détaillée auprès de la population vivant à proximité des montagnes. Ils demandent ainsi aux habitants pour la plupart âgés, s'ils ont constaté des changements dans la fréquence des pluies, de la neige, de l'intensité de la mousson au cours des dernières années. Des questions dont les réponses sont sans équivoque. Oui, il y a eu du changement. En effet, comme l'expliquent plusieurs chercheurs dans le documentaire, le carbone noir impacte le climat local en favorisant le réchauffement et en augmentant la fonte des glaces. La preuve en images : à 2.000 mètres d'altitude, des habitants cultivent aujourd'hui des citrons et des bananes... Tandis que les conséquences de cette pollution semblent déjà à un stade avancé, leur étendue reste très imprécise. Dans son film, Agnès Moreau évoque ainsi un autre aspect : le besoin de sensibiliser les populations et gouvernements pour enrayer le phénomène. En effet, le carbone noir est libéré en grande partie par les véhicules diesels mais aussi lors de la combustion incomplète de bois ou de charbon. Ces particules sont ainsi relâchées par les briqueteries de la région comme par les foyers des habitants. Néanmoins, celles-ci ont une courte durée de vie : des solutions simples permettraient donc de limiter leurs émissions et auraient un impact beaucoup plus rapide et visible que la lutte contre les émissions de CO2, selon les scientifiques. Mais encore faut-il que les spécialistes parviennent à convaincre les gouvernements de l'importance du phénomène. "Un projet un peu fou, un peu long" Liens entre pollution et réchauffement climatique, système hydraulique et agriculture de la région, de la pyramide de verre aux laboratoires européens, des villages à 2.000 mètres d'altitude au pied de l'Everest, Agnès Moreau a suivi pas à pas les scientifiques pour alerter de ce phénomène inquiétant mais réversible. "C'est un projet un peu fou qui a été un peu long, un peu difficile pour expliquer un phénomène complexe et mal connu. On est passé d'environnements très différents de la Californie au Népal où il a fallu affronter des conditions assez extrêmes. Mais tout s'est bien passé et cela m'a même permis d'accomplir un vieux rêve : voir l'Everest", confie la réalisatrice. Coproduit notamment par Arte France, Le Miroir, le CNRS Images et l'IRD, le documentaire "Un nuage sur le toit du monde" sera diffusé sur la chaine Arte le jeudi 24 mai prochain à 22H20.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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