Sciences & Techniques : Le "métatron" validé par des papillons et des lézards[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Premiers essais réussis pour le "métatron": papillons et lézards
ont prouvé l'acuité du concept. Grâce à ce dispositif, des études sur le
déplacement des populations d'espèces animales et sur la biodiversité
vont se mettre en place. Le principe du
métatron, construit en
Ariège, vient d'être validé
par la communauté scientifique grâce à des
papillons et des
lézards. Ce
concept est unique dans le monde et permettra l'étude du déplacement de
populations d'individus soumises à des changements environnementaux. Les
travaux ont été menés par les chercheurs de la station d'
écologie
expérimentale du CNRS à
Moulis en
Ariège, du Muséum national d'Histoire
naturelle de Paris et du laboratoire Evolution et Diversité Biologique
de l'Université Toulouse III Paul Sabatier.
Concrètement, le métatron est en fait constitué de 48 cages reliées entre elles par des
corridors coudés qui permettent le passage des espèces. Dans chaque
cage, les conditions sont contrôlées en fonction de divers paramètres :
température, humidité et luminosité principalement. Cette surveillance
s'effectue à distance grâce à un système informatique. L'avantage de ce
contrôle est de faire varier indépendamment les paramètres à volonté,
chose impossible dans le milieu naturel. Le
métatron offre ainsi la
possibilité d'étudier en grandeur nature des déplacements d'organismes
terrestres subissant des changements dans leur milieu de vie.
Or,
le déplacement des espèces, aussi appelé dispersion, est indispensable
puisqu'il permet le brassage des gènes entre les populations et
constitue par là-même, un processus clé de l'écologie évolutive
.
Les
chercheurs ont ainsi construit le métatron dans le but d'identifier les
facteurs influençant les déplacements de population et prédire comment
les espèces s'adaptent aux changements globaux. D'où l'importance de
prouver son efficacité. Des espèces en "métapopulation" Publiée dans la revue
Nature Methods, l'étude a été réalisée sur
220 papillons Pieris brassicae et
350 lézards Zootoca vivipara. Les contraintes étaient les suivantes : une fragmentation de l'
habitat dû aux cages et des variations des caractéristiques du milieu de vie
(paramètres changeants, tels la température, l'humidité et la
luminosité). Les papillons et les lézards ont alors fonctionné selon un
mode dit
"en métapopulation",
c'est-à-dire que ces espèces ont
essentiellement colonisé certaines cages et disparu totalement d'autres.
Ainsi, les espèces ont exactement adopté le comportement prévu par les
scientifiques.Membre de l'équipe de recherche,
Delphine Legrand explique :
"Nous
tentons de comprendre les facteurs qui influencent ces migrations. On
essaie de comprendre ce qui va induire le fait de changer de milieu". Pour elle, les résultats représentent ainsi
"un grand pas pour le métatron car il est officiellement validé par la communauté scientifique après deux ans de travail". Toutefois, celle-ci tient à rester prudente :
"c'est encore trop tôt pour tirer des conclusions par rapport au milieu naturel. Mais ce sera la prochaine étape". En
effet, les prochaines études au sein du
métatron vont s'attacher à
l'impact à long terme des déplacements de population sur l'évolution
génétique des espèces. Un phénomène qu'il parait nécessaire de mieux
connaitre au vu des prévisions de certains scientifiques : 50% des
espèces vivantes pourraient avoir disparu d'ici l'an 2100.
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