Un homme veut "sauver la nuit" de la pollution lumineuse ! Les effets nuisibles de la pollution lumineuse sont de plus en plus dénoncés.Jocelyn Paris est un informaticien du sud de la France qui a
décidé de partir en guerre contre la pollution lumineuse. Un fléau qui a selon lui, des effets nuisibles sur l'observation du ciel mais aussi sur la faune et la flore. La "pollution lumineuse", c'est la lumière artificielle créée par les humains pour améliorer leur quotidien : éclairages de la voirie, des sites culturels ou naturels, enseignes
lumineuses, phares des voitures, etc. Mais si toutes ces lumières
s'avèrent souvent utiles, elles représentent aussi un véritable fléau.
C'est ce qu'a expliqué
Jocelyn Paris, un informaticien vivant dans le
sud de la France lors d'une conférence tenue à
Tourrettes-sur-Loup. L'homme de 58 ans n'en était toutefois pas à sa première initiative puisque celui-ci mène aujourd'hui une véritable guerre contre la pollution lumineuse.
"Il y a cinq ans, raconte ce colosse barbu à l'interminable queue de cheval, j'ai pris conscience de cette préoccupation, soulevée par les astronomes", mais peu à peu,
"je me suis rendu compte que ça gênait de nombreuses autres personnes, des architectes aux géomètres, en passant par les entomologistes", se souvient t-il cité par l'AFP.
Envoûté par la nuit noire, l'homme a lors décidé de prendre son bâton de pèlerin et d'éduquer le profane.
Le but : expliquer les effets nuisibles de cette
éclairage intempestif. Des effets qui se manifestent non seulement dans
l'observation du ciel étoilé mais aussi sur la faune et la flore.
Les premiers concernés sont les insectes et les oiseaux, souligne Jocelyn Paris. La lumière
"fascine certaines espèces et transforme les sources lumineuses en véritables pièges". Un phénomène dont les exemples ne manquent pas : ainsi, sur
l'île de
la Réunion, les Pétrels de Barau meurent par centaines attirés par les lumières au sol qui les font s'écraser avant même d'avoir atteint la mer. Scénario identique pour les milliers d'oiseaux migrateurs qui s'abattent sur les gratte-ciel allumés en pleine nuit ou pour les bébés-tortues qui, naturellement attirés vers la mer grâce au reflet de la lune, sont désorientés par les rivages éclairés de Floride."Apprendre à éclairer juste" D'après
Jocelyn Paris, le nombre de points lumineux a augmenté de 30% en 10 ans. Néanmoins, tout n'est pas perdu pour autant souligne
l'informaticien : l'escalade n'est pas irrémédiable car
"l'une des premières causes de pollution lumineuse, c'est l'éclairage public", que "l'on peut faire régresser facilement". A défaut de moins éclairer, il suffirait déjà de "
mieux" éclairer, relève t-il en proposant d'éliminer les lampadaires boules et leur flux perdu de lumière vers le ciel ou d'installer des appliques qui s'allument grâce à un détecteur de présence.
Un avis que partage l'
Association française de l'Eclairage (AFE) regroupant des spécialistes du secteur.
"Nous devons apprendre à éclairer juste" et "réduire les consommations excessives", reconnaît le responsable de l'association en Nord-Picardie, Bernard Caby, qui suggère de
"mieux contrôler les flux lumineux".
De son côté,
Jocelyn Paris estime que cela peut aller plus loin. Son
rêve serait ainsi d'éteindre villes et villages afin de
"sauver la nuit".
"Mais il est difficile de faire comprendre aux politiques que la modernité, c'est arrêter d'éclairer", constate t-il.
Selon l'Association nationale pour la protection du ciel et de
l'environnement nocturne (ANPCEN), quelque 2.800 communes pratiquent aujourd'hui "l'extinction nocturne en milieu de nuit". Mais la diffusion du telle initiative est loin d'être évidente alors que la
"peur du noir" est toujours tenace. Et si la hausse du prix de
l'énergie milite pour une telle pratique, les efforts restent
insuffisants selon ces défenseurs de la nuit.
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