Messages : 54224 Date d'inscription : 23/09/2010 Age : 73 Localisation : Mont de Marsan - 40000 - France
Sujet: Gran Turismo 5 : le Test Jeu 9 Déc - 13:11
Gran Turismo 5
Vidéo-Test de Gran Turismo 5 : le dernier volet d'une série qui dérape
Après nous avoir fait languir de longs mois durant, Gran Turismo 5 est enfin là ! Loin d'être inintéressant, il n'en demeure pas moins une indéniable déception. Lorsque l'on pense aux séries cultes qui ont porté la marque PlayStation vers le succès ou à celles qui ont marqué les jeux de course automobile, un nom revient assurément : « Gran Turismo ». La saga développée par Polyphony Digital a pris l'habitude de créer l'évènement à chaque opus, et ce, depuis le premier volet sorti en 1997 sur PSOne. Alors que les standards de l'époque, sur consoles, étaient Ridge Racer et Daytona USA - des titres typés « arcade » -, celui que l'on appelle affectueusement « GT » proposait une expérience réaliste et exigeante. De surcroît, le rendu visuel était éblouissant, il y avait pas mal de contenu, une progression enivrante notamment régie par des permis obligatoires, sans oublier des sensations bluffantes - bien différentes selon les véhicules -, des replays à tomber, une durée de vie dantesque, etc.
Les opus suivants ont globalement apporté plus de contenu et de diversité (avec l'arrivée du rallye notamment) tout en conservant les bases solides made in GT ainsi que les valeurs « simu » de la franchise. Chaque titre allait chercher un peu plus loin les limites techniques de la console qui l'hébergeait ou exposait ses performances au grand jour (ex : GT3 pour la PS2) histoire de faire taire les détracteurs, et accessoirement multiplier les ventes dudit support, d'où son statut de system seller. Pourtant, après le troisième opus, et malgré un quatrième volet très satisfaisant, la série semblait manquer un brin d'inspiration. En témoignent les versions Concept : Tokyo et Prologue au parfum hautement commercial ou encore la récente ainsi que décevante déclinaison sur PSP ; sans compter les promesses non tenues (le online et les dégâts pour GT4 par exemple) et les retards...
GT5 : The Real Waiting Simulator Les retards... voilà une chose que les joueurs PS3 connaissent bien grâce à GT5. Maintes fois repoussé, annoncé/espéré comme le messie du genre « simulation automobile » (voire même celui de la console de Sony, rien que ça !), Gran Turismo 5 arrive sur nos terres d'une manière un peu laborieuse. Afin de récompenser notre longue attente et tenter de reprendre son trône en faisant taire les mauvaises langues, le titre joue la carte de l'exhaustivité au niveau de son contenu.
Avec pas loin de 80 courses prenant place dans une vingtaine de zones assez différentes : des villes (Rome, Londres, Madrid, Monaco) , des chemins de terre (Toscane), parfois enneigés (Chamonix), des circuits de renom (Le Mans, Nürburgring, Monza, Indianapolis, Monaco) ou traditionnels de la série (High Speed Ring, Trial Mountain, Deep Forest...), il y a effectivement de quoi faire. D'autant que plus de 1 000 bolides sont au rendez-vous. On retrouve de nombreuses grandes marques internationales (Audi, Citroën, Honda, Jaguar BMW, Alfa Romeo, Fiat, Lotus, Aston Martin, Ford, Dodge, Mercedes, Peugeot, Renault Sport, Subaru, Toyota, etc.), dont Ferrari et Lamborghini qui avaient boudé la série GT jusqu'au quatrième volet inclus. On remarquera également que les possesseurs de Gran Turismo PSP ont la possibilité d'importer jusqu'à 50 voitures.
Par contre, on déplore un certain manque de fraîcheur des modèles présents. En outre, la plupart des engins datent au mieux de deux ans. Certes, on comprend aisément la présence de voitures cultes, comme la Peugeot 205 GT, qui feront plaisir aux collectionneurs virtuels. Mais pourquoi nous proposer la 307 au lieu de la 308 par exemple ? Tout porte à croire que, comme l'évoquait Yamauchi, GT5 était effectivement prêt à sortir il y a un an et demi / deux ans. Signalons également que tous les véhicules ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, seulement un peu plus de 200 bolides - baptisés « Premium » - ont bénéficié de toute l'attention des développeurs ; les 800 autres (dits « Standards ») ont été moins gâtés, mais nous y reviendrons. Mais comme il ne suffit pas d'avoir un garage rempli d'éléments mécaniques pour gagner une compétition, jetons un oeil aux diverses possibilités de jeu...
« Principal nerf de la guerre, ce mode solo propose de contrôler un des bolides de notre garage afin de remporter des courses »
Au niveau des modes inclus dans le Blu-Ray, on retrouve naturellement les sacro-saintes épreuves de permis (cf. notre vidéo), ou encore les courses sur route et sur circuit qui ont participé au succès de la saga. Il y a aussi du Rallye, sur terre ou sur neige, malheureusement (toujours) mitigé en terme de plaisir de jeu. Polyphony nous a gratifiés de quelques challenges de dérapage, histoire de varier les plaisirs et nous donner un peu d'air entre deux défis du traditionnel mode « A-Spec ». Principal nerf de la guerre, ce mode solo propose de contrôler un des bolides de notre garage afin d'enchaîner les courses. Ces dernières sont organisées sous la forme de coupes à thème, regroupant compétitions indépendantes et championnats à la difficulté croissante. Nos performances nous confèrent argent (utile pour s'offrir de nouveaux bolides, des améliorations dans le Magasin de préparation ou encore dans l'espace Entretien et Réparation) et points d'expérience.
L'expérience représente un élément essentiel dans notre progression puisque c'est elle qui, par le biais des points cumulés, nous ouvre les portes des nouvelles épreuves.
De nombreux réglages sont également du voyage afin de tirer le meilleur de nos véhicules : carrosserie / châssis, moteur, système d'admission, échappement, kits turbo, boîtes de vitesse, transmission, suspension, freins (régulateur de freinage) et pneus. On peut aussi légèrement faire une beauté à nos engins : peinture, nettoyage, vidange... Tout cela nécessite bien sûr des finances, à utiliser le plus judicieusement possible en fonction des défis rencontrés. Un système de jeu classique mais toujours efficace et assez fourni en épreuves, qui assure à lui seul une durée de vie très honnête au titre ; même si l'on déplore quelques lourdeurs d'ergonomie ainsi que un certain manque d'équilibre au niveau des récompenses accordées à chaque épreuve, pouvant parfois rendre la progression un peu frustrante.
Parallèlement au mode A-Spec, GT5 nous propose une version un chouïa modifiée de son mode B-Spec - déjà présent dans GT4 -. Il s'agit d'un mode Carrière dans laquelle on se retrouve directeur d’écurie. Ici, nulle question de piloter pour remporter les mêmes courses proposées en A-Spec. On doit suivre en spectateur notre poulain et le guider un brin dans sa course (en lui demandant de décélérer, d'accélérer ou de dépasser) tout en prenant en compte sa force physique ainsi que mentale. Si l'idée demeure intéressante dans le fond, ce mode n'est pas franchement captivant car il propose un panel bien trop limité d'actions au joueur.
L'ensemble s'avère en outre assez poussif. Le niveau d'expérience est en effet différent de celui du A-Spec, ce qui nécessite de refaire des courses déjà bien connues, de regagner progressivement des points d'expérience (en repartant de zéro) pour accéder aux défis plus délicats et intéressants. Alors que dans GT4, le B-Spec était une sorte d'option qui permettait de donner un peu d'air (et de soulager nos petits doigts), voire de nous faciliter la tâche sur des tracés qui posaient problème.
Enfin, les habitués retrouveront sans surprise le mode Arcade qui offre la possibilité de courir rapidement sur un large panel de courses et avec un vaste choix de véhicules (de classes diverses), que ce soit seul ou à plusieurs en écran partagé.
Karting, dérapage, NASCAR, online et création de circuits En plus de ces rubriques bien connues, la franchise intègre d'autres défis plus innovants et exotiques. Ainsi, il est possible, pour la première fois dans la série, de faire du karting (cf. notre vidéo exclu dédiée). C'est plutôt agréable et cela offre des sensations originales, grâce à une vue plus près du sol et au gabarit particulier des karts.
Autre nouveauté : la NASCAR, chapeautée par Jeff Gordon (pilote américain de renom, accessoirement quadruple champion de la Winston Cup). On a beau se retrouver des pistes mythiques (Indianapolis et Daytona Speedway), ce type d'épreuves ne nous a pas forcément enthousiasmés. Et cela, principalement à cause de la gestion bancale des collisions et des dégâts qui dégradent sensiblement l'impression de réalisme.
Cependant, la gestion de l'aspiration (à partir d'un ou plusieurs véhicules) s’avère excellente et les défis NASCAR se révéleront nettement plus plaisants avec un volant, du fait de la reconnaissance plus fine des mouvements offerte par l'accessoire.
Et si le mode solo nous ennuie et qu'aucun ami ne se trouve à portée de pad, il est possible de jouer en ligne (en tout cas après installation d'une mise à jour, mais là encore nous y reviendrons) avec jusqu'à 16 pilotes en simultané. Assez classique voire simpliste, la rubrique online nous permet de créer un salon ou d'en rejoindre un déjà existant. Pas de championnat en ligne ici, simplement des enchaînements de courses auxquelles on peut choisir de participer ou pas (mode spectacteur). Les règles sont personnalisables (ligne de départ, pénalités/handicaps, gestion des assistances, limitation au niveau des véhicules) et on peut interagir plutôt aisément avec nos adversaires, que ce soit par tchat vocal ou textuel.
On apprécie au passage de pouvoir s'échauffer ou découvrir la piste pendant le temps d'attente qui précède le lancement de la partie. Lors de nos tests, les salons étaient plutôt nombreux, les courses s'enchaînaient assez rapidement et la fluidité semblait au rendez-vous. Un sentiment pas forcément partagé par tous les joueurs : bon nombre d'entre eux se sont en effet plaints de dysfonctionnements aléatoires comme l'impossibilité de joindre/ de sortir d'un salon ou encore la présence de lags. Kazunori Yamauchi, visiblement concerné par le problème, a d'ores et déjà annoncé une mise à jour pour ce sujet. Si cette dernière pouvait améliorer l'interface assez brouillonne, on ne serait pas fâché.
En parlant d'interface perfectible, parlons dès à présent du mode Création de circuit qui en a fait saliver plus d'un (Bibi le premier). En fait, il s'agit plutôt d'un « générateur de circuits », certes original pour un jeu de ce type - donc dans le fond appréciable - mais vraiment limité. On ne contrôle effectivement que peu de paramètres : le choix du lieu/revêtement parmi une toute petite poignée proposée, la difficulté ou la largeur d'une portion du tracé (et même pas du dénivelé) notamment. Il en résulte des tracés dont la paternité revient essentiellement à la console, laquelle génère aléatoirement une course en fonction de nos quelques préférences renseignées.
Au final, il s'avère quasi impossible de faire parler notre créativité, et d'insuffler ainsi une quelconque personnalité aux circuits créés... En bref : ils se ressemblent tous plus ou moins et demeurent peu intéressants à parcourir. Malgré tout, vous l'aurez compris, avec ce large éventail de modes de jeu, le constat est globalement très positif au niveau du contenu.
De gauche à droite : la Création de circuits, le B-Spec et le karting
GT pas forcément très en forme
En plus de la carte « exhaustivité », Polyphony nous a habitués à repousser sans cesse les limites au niveau de la réalisation, en nous éblouissant à chaque opus jusqu'à GT4. Les Gran Turismo ont souvent été considérés, à juste titre, comme des mètres étalons pour le genre, aussi bien d'un point de vue technique qu'au niveau du gameplay. Dans GT5, le constat est étonnamment plus mitigé. D'un côté, on note des qualités indéniables, en terme de modélisation, au niveau des modèles Premium (dont certains bolides conçus pour le soft comme le Concept Car by Citroën et le Prototype X1 libre de toute réglementation/régulation) ainsi que du rendu de certains circuits - principalement ceux en ville - qui frôlent avec le photo-réalisme. Et cela, grâce à une somme satisfaisante de détails, des textures assez fines et des couleurs bien choisies.
On apprécie également la qualité des modèles physiques et les sensations bien différentes qu'ils procurent en les conduisant, ainsi que l'impact de l'usure des pneumatiques. Les modifications apportées au niveau du poids du véhicule ou de son moteur sont, quant à elles, aisément perceptibles. Tout cela sert clairement l'expérience de jeu, qui bénéficie de fait d'une profondeur appréciable, et rend l'avancée plutôt captivante sur la durée...
Cependant, d'un autre côté, on ne peut qu'être déçu par le rendu visuel global. Le bond en avant graphique, tant espéré par les joueurs PS3 à la sortie de Prologue, n'a pas eu lieu. On déplore par exemple de nombreux de circuits recyclés à la va-vite et peu enthousiasmants, tirés des opus PS2 ou dudit Prologue justement. Mais aussi, on constate des tares techniques grossières : pixellisation honteuse des bords des véhicules lorsqu'ils sont entourés de fumée, ombres disgracieuses car crénelées et tremblantes, scintillement, problème de synchronisation verticale, ralentissements (surtout en ville) ou encore affichage tardif de certains éléments pourtant souvent en 2D (spectateurs, arbres, etc.). Un bilan franchement peu flatteur... On arrive même parfois à trouver le rendu de Prologue un tantinet supérieur à celui de GT5 sur certaines courses : ce dernier n'avait pas d'ombres disgracieuses et se payait le luxe d'avoir quelques petits détails rendant certains tracés un brin plus plaisants à l'oeil (cf. notre légende ci-dessous) ! De même, les jolis modèles Premium, accessibles tardivement dans le mode Carrière par ailleurs, ne peuvent faire oublier les 800 bolides standards au rendu visuel bien inférieur. Ces derniers peuvent posséder par exemple des fenêtres ou des poignées représentées par un simple bitmap plat et crénelé.
A gauche Gran Turismo 5, à droite Gran Turismo 5 Prologue
« On en attendait plus de la part de Polyphony et de la PS3 »
Il va sans dire que l'on en attendait plus de la part de Polyphony et de la Playstation 3 (qui se veut la plus puissante des consoles de salon actuelles et qui a par ailleurs déjà montré un intéressant potentiel avec Uncharted 2). Mais plus que cette qualité visuelle mitigée, c'est surtout le niveau de finition du titre ainsi que le manque d'évolution sur certains concepts archaïques qui surprennent et risquent de frustrer les amateurs de simulation automobile. Ensuite, les temps de chargement s'avèrent nombreux et plutôt longs (souvent entre 15 et 60 secondes), même après une interminable et lourde installation sur le disque dur visant notamment à les réduire. Durant environ 50 minutes et réquisitionnant de 6,5 à 10 Go d'espace (les possesseurs de PS3 40 Go, dont votre serviteur, apprécieront), cette « monstrueuse » installation témoigne d'un vrai manque d'optimisation.
L'ergonomie des différentes rubriques de GT5 est également plus que perfectible, notamment au niveau de l'intégration d'une nouvelle voiture dans notre garage (inutilement longue et complexe), ou de celle de l'animation de l'écran d'accueil - réalisée avec le moteur du jeu - qui nous offre souvent un écran noir pendant plus de 15 secondes lorsqu'elle se charge. N'oublions pas non plus l'interface brouillonne des replays, au demeurant très agréables à suivre. Les nombreux défauts ergonomiques nous obligent à faire de fréquents allers-retours dont on se serait bien passé et, par conséquent, occasionnent une perte de temps.
Puisque l'on parle de perte de temps, que dire du fait que le mode en ligne et l'affichage des voitures concurrentes avant de s'inscrire à une course (très pratique pour évaluer nos chances de gagner ainsi que choisir le véhicule idéal ou l'amélioration adéquate) soient indisponibles jusqu'à ce que l'on télécharge et installe la mise à jour 1.01 ? Ce qui nécessite, par extension, encore un peu d'attente et d'espace disque supplémentaire ainsi qu'une connexion internet, évidemment.
Certes, la plupart des gens bénéficie du net chez eux et sont obligés d'utiliser ce biais pour affronter des joueurs du monde entier ; mais était-ce si difficile de tout mettre d'emblée sur le Blu-Ray (compte tenu de la grande capacité de stockage du support) ?
Si l'on ajoute les nombreuses installations que GT5 fait d'office sur notre disque au cours de notre avancée (on peut tout de même réguler un peu la chose dans les options), cela donne vraiment l'impression d'un jeu patchwork. Un titre morcelé qui prendra sa forme véritable, supposée plus stable (ce n'est malheureusement pas encore le cas, un bug ou freeze pouvant encore arriver malgré la mise à jour), seulement une fois que les développeurs auront suffisamment « retouché » leur bête...
En prenant par là même un peu les joueurs (n'ayant pas forcément payé leur galette au prix faible pour autant, malgré les offres agressives de certaines boutiques qui le vendent à environ 55 euros !) pour des beta-testeurs. On dirait que les développeurs ont été contraints de faire sortir précipitamment leur bébé ; « pour qu'il débarque à tout prix au moment des listes de Noël », diront les mauvaises langues. Sauf que le bébé en question est tout de même en gestation depuis bientôt cinq ans, et que Yamauchi-san avait principalement justifié les nombreux reports par le perfectionnisme de son équipe ainsi que le soin apporté à la finition. C'est à en perdre son latin... ou son japonais, c'est selon.
Des collisions et dégâts collatéraux étonnants
Ensuite, que dire des collisions toujours aussi farfelues et souvent tellement permissives qu'elles deviendront une aide de choix pour les joueurs les moins à cheval sur les règles (syndrome « auto-tamponneuse » inside) ou encore de l'I.A. un brin idiote. Certes, les adversaires paraissent un peu moins sereins ou parfaits dans leurs trajectoires lorsqu’on les colle au train ; cependant, ces derniers nous rentrent inlassablement dedans sans même chercher à nous éviter quand ils nous rattrapent. Et n'omettons pas de parler des dégâts, tant promis dès l'annonce de GT4 (qui n'en a pas bénéficié au final, au même titre que le jeu en ligne), à moitié géré. En effet, seuls les véhicules Premium - la minorité, vous vous rappelez ? - disposent des dégâts (ainsi que d'une vue cockpit très agréable d'ailleurs, avec zoom personnalisable). Et encore, il va falloir y aller franchement.
Ajoutons que les déformations ne sont pas toujours très heureuses et que les conséquences des chocs sur la conduite paraissent largement sous-estimées. Ainsi, même si l'on apprécie l'indéniable évolution au niveau des dégâts, cette dernière paraît bien timorée à côté des DiRT 2 et Forza Motorsport 3, qui ont clairement un train d'avance à ce niveau.
Rappelons au passage que le titre de Turn10 dispose d'un nombre initial de bolides plus faible (environ 400), mais que ces derniers ont l'avantage d'être tous destructibles et modélisés avec grosso modo le même soin. Au final, on peut dire que les comportements des véhicules lors des collisions représentent un gros point faible aux yeux de ceux qui attendaient une simulation absolument réaliste.
Par son côté timide voire hermétique au changement, le bébé de Polyphony pourra en effet légitimement laisser un goût amer dans la bouche des puristes, qui attendaient fort logiquement « THE real driving simulator ». À l'inverse, il y a fort à parier que les inconditionnels des GT, qui retrouveront instantanément leurs marques sans doute avec nostalgie, en parcourant les tracés historiques de la série ainsi que les épreuves de permis (non obligatoires mais quasi indispensables) par exemple.
Signalons d'ailleurs que ces dernières sont toujours aussi agréables et un tantinet plus didactiques, grâce à l'apport des explications vocales - en français s'il vous plaît - qui accompagnent la présentation optionnelle des épreuves et complètent les conseils textuels globalement judicieux. La ré-utilisation scrupuleuse, plutôt entêtée, d'autant de bases ancestrales de la série laisse penser que GT5 a principalement été conçu et destiné à ceux qui apprécient déjà la licence, pour ses forces (contenu copieux, moteur physique de qualité, grosse durée de vie, etc.) et faiblesses (collisions et dégâts peu impactants) évoquées plus haut.
Voiture standard visuellement en deçà, arbres à l'ancienne et petit bug récurrent à l'obtention d'un nouveau bolide
Car malgré ses tares évidentes et du moment que l'on adhère à ses concepts, le titre arrive malgré tout à proposer d'excellentes sensations de conduite (les plus pointilleux trouveront qu'il manque - comme ses prédécesseurs - un brin d'impression de vitesse, principalement en vue extérieure) ainsi qu'un gameplay plutôt profond et prenant.
Il y a assurément une vraie marge de progression : les premières courses sont très faciles, les suivantes le sont bien moins et nécessitent une bonne connaissance des tracés ainsi que des véhicules, une grande concentration, une bonne analyse des déplacements adverses, etc. Sans compter que l'on peut bien évidemment désactiver tout ou une partie du, plutôt large, panel d'aides au pilotage (assistance au freinage, trajectoire conseillée, boîte automatique...).
Ce nouveau volet a eu la bonne idée d'intégrer de surcroît un cycle jour/nuit plutôt efficace (bien que rapide ; mais bon, c'est un jeu et il faut bien qu'il soit perceptible en quelques tours de piste) qui fait son petit effet visuellement. Idem pour la pluie et la neige (avec brouillard et effusion de gouttes d'eau à la clé) ; mais dans une moindre mesure tout de même, étant donné que leur rendu paraît moins impressionnant que ce l'on avait pu avoir sur PGR 4. À noter que ces deux éléments climatiques influent plutôt sur la conduite : évitez la Cobra 427 de 1966 sous la pluie, par exemple.
« Le bébé de Polyphony peut en outre se targuer de supporter la résolution d'écran 1080p ainsi que d'être compatible avec les tv 3D à lunettes actives »
Précisions également que GT5 bénéficie d'un bon nombre d'options aussi bien au niveau son que vidéo. Le bébé de Polyphony peut en outre se targuer de supporter la résolution d'écran 1080p et d'être compatible avec les tv 3D à lunettes actives, avec pour conséquence par contre de passer en 720p au maximum (les consoles HD actuelles n'ayant pas la puissance suffisante pour envoyer les deux signaux, à destination de chaque oeil, en 1080p).
Cela dit, la 3D stéréoscopique ne risque pas de convaincre tous les joueurs, car elle induit immédiatement une perte de qualité et de finesse. En course, les décors proposent nettement moins de détails et un voile flou permanent s'installe ; quand ce dernier s'estompe, l'image se met alors à vibrer. La profondeur se montre certes perceptible, mais elle n'apporte absolument rien au gameplay, et gare au mal de tête après une heure de pratique intensive ! La 3D est bizarrement plus convaincante dans les menus...
Cependant, l'exercice technique s'avère bien moins difficile et n'a qu'un intérêt artistique très limité. Difficile, dès lors, d'apprécier une option qui dégrade fortement les qualités graphiques d'un jeu. C'est d'autant plus énervant qu'une partie du retard cumulé par Gran Turismo 5 est certainement à mettre sur le compte de l'ajout de cette fonction. Peut-être que les très rares joueurs (fortunés) équipés du matériel adéquat apprécieront malgré tout.
Sur le plan sonore (non, votre humble serviteur ne l'avait pas oublié), le bilan est globalement très positif. Les bruitages plus qu'acceptables, la gestion du 5.1 est tout simplement la plus aboutie du moment et pas moins de 189 pistes musicales de genres bien différents offrent en effet un ensemble plutôt qualitatif (oui, il est possible d'éviter l'overdose de musiques lounge). Au niveau des autres options, plus « accessoires », nous avons constaté une compatibilité avec les principaux volants du marché (l'embrayage est disponible avec le G25 par exemple), quelques éléments de personnalisation d'interface ainsi qu'une utilisation de la caméra PlayStation Eye.
Cette dernière repère notre visage et nous permet de bouger l'orientation de la caméra en course (du mode Arcade). On l'a supposait totalement « gadget », cette possibilité a pourtant le mérite de libérer l'usage du stick droit, ou de deux touches éventuellement affiliées, et s'est révélée plutôt efficace à l'usage ; même si la plupart des joueurs préféreront sans doute utiliser la manette à cette fin.
« Une somme de petites options plutôt sympathiques qui étoffent davantage un contenu déjà exhaustif »
Toujours dans la rubrique des petits détails annexes, on note la présence d'un mode Photo, toujours appréciable. Même si le résultat est rarement celui que l'on escomptait à l'origine, ce dernier comporte des paramètres assez précis qui parleront davantage aux fans de photographie / possesseurs d'appareils reflex. La gestion de la vitesse d'obturation et de l'ouverture du diaphragme viendront effectivement côtoyer le zoom, l'inclinaison et quelques effets qui nous permettront de frimer devant nos amis. Les clichés peuvent, à ce titre, être exportés à destination d'un support en USB (via l'interface de la PS3) ou partagés avec la communauté.
Tout cela constitue une somme de petites options plutôt sympathiques qui étoffent davantage un contenu déjà exhaustif, améliorent un brin l'image que l'on se faisait de la finition du soft et allongent encore un peu plus une durée de vie sensiblement longue. Pour le reste et d'un point de vue global, on peut dire qu'à défaut d'être ultra-réaliste, donc de représenter LA référence en terme de simulation pure et dure, GT5 se contente d'être un jeu de course plutôt exigeant et amusant.
Compte tenu de son contenu étoffé proposant un large panel d'épreuves différentes, de son gameplay plutôt solide sur la durée, ainsi que de la faible concurrence sur PS3 dans le domaine, le titre arrivera malgré ses tares évidentes à satisfaire une bonne partie des amateurs de courses auto virtuelles.
Conclusion :
Disposant d'un nombre suffisant de forces tirées directement de l'héritage de ses prédécesseurs, d'un contenu copieux ainsi que de quelques nouveautés bienvenues, Gran Turismo 5 demeure un jeu de course plutôt exigeant, divertissant et donc viable, à défaut d'être particulièrement réaliste. Il demeure un incontournable sur PS3 car quasiment le seul représentant de cette catégorie sur ce même support. Cela étant, il n'en demeure pas moins une grosse déception pour ceux qui voyaient en lui le nouveau mètre étalon de la simulation auto sur consoles.
Son manque flagrant de finition ou d'ambition au niveau technique et son herméticité à certains nouveaux « pré-requis » du domaine (collisions réalistes, dégâts réels sur toutes les voitures, I.A. plus crédible, personnalisation visuelle des véhicules, etc.) sont autant de tares qui entachent sérieusement le plaisir de jeu... Et que nous nous devons de dénoncer. Yamauchi nous a déjà confié que Gran Turismo 6 était en développement, espérons qu'il arrivera plus rapidement et avec davantage de conviction, afin de prouver que la série mythique peut encore mener le peloton... et pas seulement finir la course à une place juste convenable (compte tenu de son rang), après avoir un peu trop dérapé, voire être carrément sortie de la piste, à certains endroits.