Arctique : Shell obligé de repousser ses forages à 2013[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il y a quelques jours encore, Greenpeace avait occupé une parcelle d'une des stations de Shell aux Pays-Bas en y installant un ours polaire !Lundi, le géant pétrolier Shell a annoncé qu'il avait décidé de repousser ses forages dans l'Alaska à 2013. Celui-ci s'est aperçu que l'un de ses navires Artic Challenger, doté d'un système censé éviter tout risque de marée noire lors des forages avait été endommagé. La nouvelle a été considérée comme une première victoire par
Greenpeace qui mène depuis plusieurs mois un véritable combat contre ce projet. En effet,
Shell a annoncé qu'il ne commencerait finalement pas à forer dans l
'Alaska avant 2013. Cette décision a été prise après que le géant pétrolier a
découvert que l'un de ses navires impliqués dans le projet avait été "endommagé" au niveau du "dôme d'endiguement" lors d'un "test final" d'homologation. Or, le navire en question, l'Artic Challenger est doté d'un système censé éviter tout risque de marée noire lors des forages.
"Plusieurs jours" seront nécessaires afin de réparer ce système crucial pour permettre à
Shell d'obtenir les autorisations définitives. Il a donc décidé de
"renoncer à forer dans les zones d'hydrocarbures cette année" afin de
"poser des bases solides pour les opérations en 2013", a annoncé dans un communiqué le groupe régulièrement attaqué par les écologistes au cours des derniers mois au sujet de ces forages jugés hautement risqués pour la région. Néanmoins, ce n'est pas le premier revers que connait Shell alors qu'il avait prévu d'entamer les forages
en 2010 avant de voir son programme gelé suite à la marée noire
provoquée par
la plateforme Deepwater Horizon de BP.
Si le groupe s'est dit "déçu" que le système d'endiguement de fuites de pétrole ne soit pas immédiatement opérationnel, il a assuré que la sécurité passe avant tout, dans un contexte de haute surveillance aux Etats-Unis depuis cette catastrophe.
"Nous ne conduirons aucune opération" avant d'être
"pleinement préparés à le faire dans la sécurité", a affirmé le groupe cité par l'AFP. Avant la fin de la saison d'exploration qui pourrait intervenir fin septembre, lorsque la glace empêchera toute opération,
Shell prévoit toutefois de commencer le forage du plus grand nombre possible de têtes de puits, qui seront ensuite refermées avant la reprise des opérations l'année prochaine. Il devrait par ailleurs démarrer des forages uniquement "exploratoires" dans la mer de Beaufort."Un pari monumental et irréfléchi" selon Greenpeace
Shell avait participé au développement de l'extraction pétrolière en
Alaska dès les années 1950. Il s'était retiré de la région à partir de 1997 avant d'y faire son grand retour ces dernières années en investissant des milliards de dollars dans des permis d'exploration couvrant de vastes zones sous-marines en
mer de Beaufort (au nord de l'Alaska) et en mer des Tchouktches, au nord du détroit de Béring. Une initiative qui suscite la colère des écologistes notamment ceux de
Greenpeace qui ont
mis en place la
campagne "Save The Arctic" et une pétition signée par plus d'1,8 million de personnes à travers le monde.
"Avec le regard de deux millions de personnes tourné vers eux, les dirigeants de Shell savent que toutes les erreurs seront notées. Et aujourd'hui, ils en ont admis une autre. Un dôme spécial qui a été créé pour nettoyer après un déversement a été endommagé. Cela signifie la fin du projet pour cette année. En mettant en lumière ces régions lointaines et gelées de notre planète, ensemble, nous avons aidé à tenir le forage pétrolier
risqué loin de l'Arctique - pour cette année", explique ainsi
Greenpeace sur
son site, soulignant que cette victoire n'est que temporaire.
Shell "a dépensé la majeure partie de son programme de 5 milliards de dollars pour l'Arctique mais nous pouvons maintenant voir à quel point cela était un pari monumental irréfléchi", a estimé pour sa part Ben Ayliffe de l'ONG appelant les investisseurs à se demander
"s'il vaut vraiment la peine d'investir des sommes d'argent aussi énormes pour tenter d'exploiter le fragile Océan Arctique". Le groupe quant à juge lui qu'exploiter les ressources de cette région
"reste très important pour les besoins en énergie de l'Amérique, pour l'économie et l'emploi en Alaska et pour Shell". Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]