Sciences & Environnement : Les éoliennes ne nuiraient pas à la biodiversité marine, au contraire[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La faune et la flore marine supporteraient bien les éoliennes offshore. Des experts néerlandais ont tordu le cou à une idée reçue extrêmement tenace.C’est avec le préjudice esthétique l’un des arguments fétiches de leurs détracteurs : les
éoliennes fragilisent la
biodiversité,
pléthore d’animaux étant littéralement « cisaillés » par leurs hélices.
L’idée communément admise jusqu’ici était que certaines espèces, les chauves-souris et des oiseaux migrateurs notamment, ne parvenaient pas à s’accommoder de la présence de turbines. Et le quidam de s’imaginer que les
éoliennes érodent la
biodiversité environnante, marine ou terrestre,dans sa globalité.
Ce ne serait en fait pas le cas si l’on en croit les investigations de spécialistes néerlandais qui, cinq années durant, ont étudié le
parc offshore d’Egmond aan Zee (
Pays-Bas), pleinement opérationnel depuis 2007 et qui s’étend sur une vaste zone située entre dix et dix-huit kilomètres des côtes. D’une
superficie de vingt-sept kilomètres carrés, il subvient en outre aux besoins énergétiques annuels de quelque cent mille foyers.
« À la fin des années 1990, le ministère des Affaires économiques (désormais EL&I) avait décidé d’évaluer le potentiel de l’énergie éolienne en mer et d’investir dans
une installation offshore. Le gouvernement s’était également assuré que le projet serait surveillé et évalué, exigeant ainsi de NoordzeeWind qu’elle étudie scientifiquement les effets du parc éolien sur son environnement », précisent nos confrères du site Internet
Enerzine.com.Joint-venture entre
Shell et
Nuon, filiale néerlandaise du géant suédois de l’énergie
Vattenfall, NoordzeeWind a de son côté mandaté les instituts de recherche nationaux Bureau
Waardenburg, IMARES et NIOZ pour qu’ils analysent dans le détail l’impact du parc sur l’
écosystème marin. Un travail de fourmi, réalisé en particulier avec des micro-émetteurs ultra performants et des microphones sous-marins, qui a consisté en l’observation attentive de quatre variétés d’espèces : les
mammifères marins, les oiseaux, les poissons et le Benthos (
flore,
NDLR : L’ensemble des organismes aquatiques vivant à proximité des fonds marins et océaniques).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Plus de marsouins et des oiseaux qui sont parvenus à s’adapterPrésentées il y a deux semaines lors du congrès
Offshore Wind and cology, qui s’est tenu à
Amsterdam (
Pays-Bas), les conclusions de cette expertise sont sans appel : de l’avis des « examinateurs », le parc a eu des conséquences majoritairement neutres ou favorables sur la
biodiversité locale.
Aucun dommage n’a ainsi été constaté ni sur le
Benthos, ni sur
les marsouins, lesquels seraient même plus nombreux à l’intérieur du parc qu’à l’extérieur.
Un constat qui s’expliquerait par
« l’abondance des sources de nourriture au sein du parc ou par la tranquillité dans des eaux où l’activité marine est moins importante », relate
Enerzine.com. Les chercheurs n’ont en revanche pas observé d’effets sur les phoques, ces derniers parcourant il est vrai des distances considérables et étant présents dans toute la Mer du Nord (y compris dans l’enceinte du parc).
Concernant les poissons, ils se sont essentiellement intéressés aux cas des soles, qui n’auraient elles non plus pas souffert du déploiement d’
éoliennes offshore dans leur environnement, et des morues, qui auraient même
« tendance à rester aux abords des turbines puisque des concentrations plus élevées de morues ont été observées à proximité des pieux », autour desquels la nourriture pullule.
Reste les oiseaux, qui seraient largement en mesure d’éviter les
éoliennes puisqu’à peine 0,01 % des individus observés ont été blessés après avoir heurté leurs pales.
« Étonnamment, le parc éolien semble être l’habitat idéal pour le grand cormoran.
Après la pêche, les cormorans sèchent leurs plumes, un geste facilité par les éoliennes. Ils se posent en grand nombre à un endroit choisi sur les plateformes éoliennes pour y déployer leurs ailes et les faire sécher », détaille
Enerzine.com.Des résultats assez étonnants donc. Et qui devraient clouer le bec de certains…Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]