Sciences & Espace : Toungouska, une comète pourrait être impliquée dans l'explosion
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Cette photographie a été prise en 1929 sur le site de l'événement de la
Toungouska, en Sibérie. La déflagration de l'explosion a été entendue
dans un rayon de 1.500 km. De nouveaux indices dévoilent l’origine
probable de l’une des plus grosses explosions enregistrées de
l’histoire, en 1908. Un scientifique russe aurait découvert trois
pierres portant des traces d’un passage dans l’atmosphère,
ce qui appuie l’hypothèse du corps céleste qui a explosé entre 5 et 10
km d’altitude au-dessus de la Sibérie. Il aurait pu s’agir d’une comète.Voilà bientôt 105 ans que la même question se pose :
que s’est-il passé le 30 juin 1908 à 0 h 14 TU en Sibérie centrale,
dans la
région de la Toungouska ? C’est très précisément à ce moment qu’eut lieu l’une des plus
puissantes explosions
enregistrées de l’histoire. Selon certaines sources,
elle aurait été
1.000 fois plus importante que celle causée par la bombe d’Hiroshima 37
ans plus tard. La terre a tremblé jusqu’à l’observatoire magnétique
d
’Irkoutsk (
magnitude
5), à plus de 1.000 km du site de la déflagration, autour duquel 60
millions d’arbres se sont couchés sur une surface de 2.000 km
2. Seul un mort a été recensé tant la région concernée est isolée.
Une expédition menée par
Leonid Kulik a été
organisée pour étudier cet événement d’un peu plus près, mais en 1927,
soit 19 ans après les faits. À la surprise générale, aucun
cratère n’a été trouvé sur place malgré l’ampleur des dégâts, ce qui a alimenté
depuis lors de nombreuses hypothèses plus ou moins loufoques. La plus
sérieuse attribue cette explosion à la
désintégration d’un corps céleste
dans notre atmosphère, entre 5 et 10 km d’altitude. Tout se tient
scientifiquement, mais aucune preuve n’est disponible. En effet, aucun
fragment de roche extraterrestre n’a été découvert dans
la dépression de
Suslov, sous le point supposé de la déflagration.
En 1988,
Andrei Zlobin (
Académie des sciences de Russie)
a lui aussi recherché des fragments de roche sur ce site en creusant
une dizaine de trous, mais sans succès. Au passage, il avait aussi
récolté 100 pierres à l’aspect atypique dans le lit de
la Khushmo, une
rivière adjacente. Ce n’est que 20 ans plus tard, en 2008, qu’il s’y est
à nouveau intéressé. Résultat : trois échantillons portent des traces
typiques d’un
passage dans l’atmosphère.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ces trois pierres trouvées sur le site de l'événement de la Toungouska
(Sibérie) auraient une origine extraterrestre. Proviennent-elles d'un
corps céleste qui aurait explosé dans l'atmosphère le 30 juin 1908 ?Des regmaglyptes qui n’ont pas pu apparaître au solCes trois pierres présentent des
regmaglyptes,
c'est-à-dire des aspérités creuses qui apparaissent lorsque la partie la
moins dense d’un
minéral fond. Or, ces traces s’observent souvent sur des roches qui ont
traversé l’atmosphère… mais il reste possible qu'elles se soient formées à la suite de l'augmentation de la température au sol
causée par l’explosion.
Pour éliminer cette éventualité,
Andrei Zlobin a scrupuleusement
analysé des anneaux de croissance sur des arbres trouvés à proximité du
site de la catastrophe.
Le chercheur est catégorique, l’augmentation de la
température au sol ne peut expliquer la fusion partielle des roches
extraites de la rivière. Les incendies auraient causé une
impulsion de chaleur d’environ 25 J/cm
2, mais il faut 280 à 420 J/cm
2 pour faire fondre les minéraux incriminés. Conclusion : les trois pierres proviendraient bien d’un
corps céleste qui a traversé l’atmosphère. Ces indices sont importants, mais ils ne
permettent pas encore de tirer des conclusions fermes, car aucune étude
chimique ou isotopique n’a été réalisée pour le moment. Il ne fait aucun
doute que leurs résultats sont attendus avec impatience.
Comète ou météorite de la Toungouska ?Une autre question fait souvent débat concernant l’événement de la Toungouska : le corps céleste était-il une
météorite ou une comète ? Selon
Andrei Zlobin, qui s’est confié sur
arxiv, la densité de
l’impacteur serait d’environ 0,6 g/cm
3. Or, les roches situées au cœur de la
comète de Halley afficheraient une valeur identique. Une fois encore, il ne s’agit encore que d’un indice.
Si ces informations sont précieuses, elles n’en
restent pas moins indicatives tant que des analyses plus approfondies
n’ont pas été réalisées. Enfin, on peut également se demander pourquoi
le chercheur a attendu 20 ans avant d’observer les pierres prélevées
dans la rivière.
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