Captage et stockage géologique du CO2 grand format au Canada.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les sables bitumineux d'Alberta constituent l'une des plus importantes réserves de pétrole au monde. Le Canada entend produire 3 % du pétrole mondial d'ici 2020. Mais cette production entraîne une pollution aux HAP
(hydrocarbures aromatiques polycycliques) des lacs et rivières environnants. Avant l'installation des mines, la région était couverte d'arbres. Actuellement, seuls 4.800 km
2 de réserves sont exploitables par la technique minière, ce qui représente environ 0,16 % de la forêt boréale canadienne. Aujourd’hui, l’exploitation minière en
Athabasca s’étend sur environ 600 km
2.
Le captage et le stockage géologique du CO2 constituent un projet qui risque de faire parler de lui. Il vise à réduire les émissions de gaz carbonique en l’enfouissant dans les entrailles de la Terre. Si cette technologie n’a encore jamais été développée à grande échelle, elle est sur le point
de voir le jour dans les réserves de sable bitumineux de l’Alberta, au Canada. Retour en détail sur cet ambitieux programme.Le
sable bitumineux est une alternative aux
gisements de
pétrole. L’entreprise Total estime que les réserves mondiales pourraient fournir entre 500 et 1.000 milliards de
barils de pétrole.
Mais l’extraction du pétrole brut hors de ce mélange est une plaie pour l’environnement. Elle émet entre 3 et 4,5 fois plus de CO
2 par baril qu’une production de pétrole brut à partir de sources plus conventionnelles.
Le
Canada détient le plus grand
gisement de sable bitumineux au monde en
Alberta, sur
le site d’Athabasca. Son exploitation génère plus de 1,5 % de la production mondiale de
pétrole brut, et le gouvernement canadien prévoit que d’ici 2020, elle y contribuera à hauteur de 3 %. Or, l’exploitation du sable bitumineux canadien émet annuellement entre 40 et 50 millions de tonnes de dioxyde de
carbone.Dans ce contexte,
le Canada développe des moyens considérables pour limiter l’empreinte environnementale de cette filière
pétrochimique. Il parie notamment sur le captage et le stockage
géologique du CO
2 (CSC) pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre liées à la production du
pétrole brut.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le Canada est le premier producteur de pétrole à partir de
sable bitumineux. Ici, en photo, l'exploitation minière de sable bitumineux de l'Athabasca (Alberta, Canada). L'image montre la rivière Athabasca à environ 600 m de l'étang de résidus miniers. Le Canada mise sur le captage et le stockage du CO2L’enjeu est de taille. Le déploiement du
stockage géologique n’a jamais été réalisé pour des centres de production aussi grands et
énergivores que ceux du
site d’Athabasca. Le
Canada a investi dans deux projets de
CSC, qui commenceront d’ici la fin de l’année 2015.
L’idée est de
capter le CO2 au niveau des installations qui convertissent le
bitume en pétrole brut, avant qu’il soit transporté par les
pipelines. Les puits d'enfouissement du gaz carbonique seront associés à ces installations d'extraction, car ce sont les plus émettrices et le prix de revient y est moins important. Les industriels espèrent qu’au fil du temps, cette technologie deviendra meilleur marché, et qu'ils pourront donc la développer en d'autres lieux du site industriel.
Le captage du
gaz carbonique consiste à séparer le CO
2 des autres gaz présents dans les fumées des installations industrielles qui transforment le bitume. Il est ensuite comprimé pour en diminuer le
volume, puis transporté par
canalisation et injecté via un puits d’injection dans le sous-sol terrestre, où il est stocké.
Shell prévoit d’enfouir 35 % des émissions totales de CO2Quest, l’un des deux projets gérés par
l’entreprise Shell, prévoit de stocker le
dioxyde de carbone dans un
aquifère salin
profond. Ce type de sol poreux riche en eau salée est, semble-t-il,
idéal pour le stockage. L’objectif est de capter 35 % des émissions
totales de l’exploitation, soit 1,2 million de tonnes de CO
2 par an.
Le deuxième projet,
Alberta Carbon Trunk Line, vise à transférer une partie du CO
2 capté à des installations de
récupération assistée du pétrole. Un
oléoduc de 240 km devrait acheminer jusqu'à 1,8 million de tonnes par an, dans un premier temps. À plus long terme, ce chiffre devrait passer à 15 millions de tonnes par an.
Ces projets sont pionniers en la matière. On parle de plus en plus du stockage géologique du carbone, mais la mise en œuvre tarde à venir. En
France,
l’Ademe a publié son rapport d’opinion sur la question en mars 2013. D’après l’agence, en France, le stockage géologique du carbone (ne s’appliquant qu’aux
émissions des centrales thermiques et des exploitations industrielles) pourrait capter 75 millions de tonnes de CO
2 par an, soit 20 % de nos émissions totales.
L’Homme rejette 30 milliards de tonnes de CO2 chaque année dans l’atmosphère. S’il n’existe pas une solution unique, il est certain que le
CSC n’a pas fini de faire parler de lui.
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