PRISE EN MAIN. Quiconque a déjà essayé de piloter un drone pourra confirmer que la prise en main de ces engins volants pourvus de caméras nécessite un sacré savoir-faire pour négocier correctement les obstacles. Et ce bien que leur pilotage soit de plus en plus assisté. Toutefois, cette ère du pilotage complexe semble n'être qu'un lointain souvenir au vu des incroyables capacités du mini drone avion co-développé par l'entreprise française Parrot et la société Suisse SenseFly, et présenté actuellement au salon de l'Agriculture sur le stand de l'INRA.
AILE VOLANTE. Baptisé "eBee", ce drone d'une envergure de 96 cm se présente sous la forme d'une aile volante propulsée par une unique hélice arrière. À l'avant, sa coque en polystyrène abrite une caméra à très haute résolution (16 millions de pixels) capable, selon ses concepteurs, d'une précision à 5cm près au sol. En outre, le drone embarque divers éléments d'électronique (GPS, ordinateur de bord, actionneurs pour les commandes de vol, antenne radio d'une portée de 3 km, et batterie).
Démonstration du drone "eBee", par Sensefly
CARTOGRAPHIE. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo de présentation ci-dessus, son maniement est des plus simples. Une fois assemblé (ses ailes se démontent pour faciliter son transport), il suffit de secouer trois fois cet appareil de 700 grammes pour mettre en route son hélice propulsive. L'utilisateur n'a plus alors qu'à lancer le drone pour que ce dernier commence son travail de cartographie à une vitesse de croisière comprise entre 36 et 57 km/h, et pendant 45 minutes maximum si la batterie est en pleine charge. Le grand intérêt de cet appareil est qu'il ne nécessite aucune compétence de pilotage. En effet, il gère son vol de manière entièrement autonome, et son intelligence artificielle est suffisamment performante pour le faire revenir fissa à son point de départ en cas de niveau faible de batterie ou de vent trop fort (45 km/h max).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Procédure d'atterrissage automatisée du drone eBee.
Pour déterminer la zone à cartographier, l'utilisateur se contente, à partir d'une carte "grossière" de type Google Map de déterminer quelle zone il souhaite explorer, le point de départ de son drone, ainsi que l'endroit où ce dernier devra se poser (tout seul) une fois sa mission accomplie. Comme le montre la vidéo ci-dessous, il est difficile d'imaginer plus simple :
Démonstration du logiciel eMotion2 utilisé pour préparer le plan de vol du drone.
HAUT DU PAVÉ. À l'issue de son vol, les données collectées par le drone permettent de réaliser des plans extrêmement précis en 2 ou en 3 dimensions. "Ces drones peuvent couvrir 10 hectares avec une résolution 20 fois supérieure au satellite" s'enorgueillit Parrot. Et parmi les nombreuses applications envisagées, l'agriculture tient actuellement le haut du pavé.
Le drone peut en effet embarquer un capteur à quatre objectifs (quadri-bandes), développé avec l'UMR INRA-EMMAH d'Avignon. Ce dernier est capable d'acquérir des images dans quatre bandes spectrales distinctes, avec une résolution spatiale pouvant descendre à 5cm/px, explique sur son site la société Airinov (start-up française spécialisée dans l'imagerie aérienne pour l'agriculture) qui le développe.
"Ces quatre bandes sont modulables et permettent d'explorer diverses longueurs d'onde, de la plage 400 à 850nm, avec une finesse de bande pouvant descendre jusqu'à 10nm" précise la société.
Pourvu d'un tel capteur, le drone est capable de mesurer la réflectance des feuilles, c'est à dire la quantité de lumière qu'elles réfléchissent, et ce afin d'obtenir des informations sur la quantité de biomasse végétale, l'état de la photosythèse ou éventuellement les besoins en azote sur le champ assure le constructeur Parrot. Une fois que le drone a survolé toute la parcelle, les données qu'il a collecté permettent alors de dresser une carte très précise de la zone.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Exemple de carte (à droite) réalisée à partir d'une compilation de données aériennes (à gauche).
"Dans les années 50, l’aviation civile a révolutionné l’agriculture. Aux États-Unis, l’usage des petits avions et hélicoptères par les fermiers est devenu vite très courant. Les drones sont une évolution naturelle : bien moins coûteux, truffés de capteurs, précis grâce au GPS et faciles à programmer. Leur adoption par les agriculteurs sera rapide et je pense que voir des drones au-dessus des champs et des vignobles deviendra un jour aussi courant que d’y voir des tracteurs" déclare Henri Seydoux, fondateur et Président directeur général de Parrot.
L'appareil devrait être commercialisé dès mars 2014. Son prix n'a pas encore été communiqué.
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_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le.cricket vous salue bien !
Parrot lance un nouveau drone dédié à la cartographie. Par Erwan Lecomte