Biotechnologie : le sang du ver marin pour révolutionner la transplantation ! Par Hugo Jalinière
Auteur
Message
le.cricket Admin
Messages : 51968 Date d'inscription : 23/09/2010 Age : 72 Localisation : Mont de Marsan - 40000 - France
Sujet: Biotechnologie : le sang du ver marin pour révolutionner la transplantation ! Par Hugo Jalinière Lun 26 Mai - 18:07
Biotechnologie : le sang du ver marin pour révolutionner la transplantation !
L'hémoglobine du ver marin présente des propriétés qui pourraient révolutionner le domaine des transplantations. Comment ? Éléments de réponse avec le Pr Yannick Le Meur.
L'hémoglobine du ver marin est capable d'acheminer cinquante fois plus d'oxygène que l'hémoglobine humaine.
OXYGÉNATION.Hemarina, une société bretonne spécialisée dans les biotechnologies marines a annoncé avoir découvert que l'hémoglobine du ver marin présentait des propriétés qui pourraient révolutionner le domaine des transplantations. L'hémoglobine est une molécule présente dans les globules rouges et qui a pour rôle de transporter l'oxygène des poumons vers les tissus de l'organisme. Or, celle du ver marin serait capable d'acheminer cinquante fois plus d'oxygène que l'hémoglobine humaine. L'intérêt ? Cette molécule permettrait de considérablement améliorer la conservation des greffons entre le temps où ils sont prélevés sur le corps des défunts et celui où ils sont greffés sur le patient en attente.
Lire Biotechnologie : les pouvoirs du sang universel du ver marin
"Lorsque un organe est prélevé pour être greffé à un patient, il est conditionné dans un bocal rempli d'un liquide qui contient des nutriments et permet de maintenir l'oxygénation du greffon pour le conserver dans le meilleur état possible", explique le Pr Yannick Le Meur, chef du service de néphrologie à au CHU de Brest. C'est lui qui devrait dirigé le premier essai de cette molécule sur l'homme d'ici la fin de l'année "si on obtient toutes les autorisations", précise-t-il.
L'attente, une période de souffrance pour les greffons
Cette étape où l'organe est "en attente" est "une période de souffrance pour le greffon", explique le Pr Le Meur."C'est une phase critique où des lésions liées à l'hypoxie (une oxygénation insuffisante des tissus) peuvent apparaître. En intégrant au liquide de conservation la molécule du ver marin, on pourrait considérablement améliorer les conditions de cette conservation." poursuit-il. L'hémoglobine du ver marin permettant une oxygénation plus facile et surtout plus importante des tissus, elle permettrait de faire bénéficier aux patients greffés d'un organe en meilleur état. "C'est un aspect majeur dans le domaine de la transplantation, car cela réduirait les risques de rejet de la greffe et permettrait de rallonger leur durée de vie" s'enthousiasme le Pr Le Meur.
Une greffe de rein a une durée de vie de 15 ans en moyenne. Augmenter cette longévité serait non seulement bénéfique pour le patient mais pourrait permettre des économies significatives pour la sécurité sociale. L'autre aspect important relevé par le Pr Le Meur, c'est qu'à l'heure actuelle "la qualité des greffons est de moins en moins bonne car ils proviennent de patients de plus en plus vieux. Cela est dû a plusieurs facteurs : réduction des morts sur les routes, augmentation du nombre de personnes en attente de greffe, etc."
L'essai clinique prévu pour commencer d'ici la fin de l'année serait un essai de sécurité qui sera mené sur une soixantaine de patients dans six centres français (Brest, Pitié-Salpêtrière, Tours, Limoges, Poitiers et Lyon). Un essai dans lequel le Pr Le Meur place beaucoup d'espoir. "les résultats obtenus sur les porcs - qui sont très proches de l'homme - sont très, très, très positifs. Mais il reste à faire la preuve de l'innocuité de ce procédé pour l'homme."
Du sang artificiel à base de ver marin…
Ce sang est du sang artificiel, directement issu d'une protéine l'hémérythrine que l'on trouve dans des vers marins. C'est l'équipe du docteur Silaghi-Dumistrescu de l'université de Cluj qui travaille sur ce tissu de synthèse. La solution contient aussi de l'eau, du sel et dans certains cas de l'albumine. Et si ce sang artificiel n'est pas rouge c'est qu'il ne contient pas d'hémoglobine.
Radu Silaghi-Dumistrescu :"Ce que nous avons ici n'est pas un substitut permanent au sang mais c'est quelque chose qui permet au corps humain de régénérer son propre approvisionnement en sang". Les tests en laboratoire ont prouvé que ce sang artificiel resiste aux stress mécaniques et chimiques. Des tests préliminaires des animaux ont tout autant été couronnés de succès.
Quand les tests sur les animaux se seront révélés être totalement inoffensifs alors les essais sur les humains pourront commencer.
Radu Silaghi-Dumistrescu :"Le caractère unique de ce sang vient de l'usage de la protéine extraite des vers marins. Elle est bien plus résistante aux facteurs de stress".
Les utilisations de ce sang artificiel sont nombreuses, en chirurgie bien sûr mais aussi dans le cas d'accidents. Les chercheurs ont planché sur une version en poudre qui ne présenterait pas la nécessité d'être stocké au frais.
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] le.cricket vous salue bien !
Biotechnologie : le sang du ver marin pour révolutionner la transplantation ! Par Hugo Jalinière