Mer & Voile : les 6 voiliers Pen-DuickLes Pen-Duick, une lignée inoubliable[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Au fil de l'eau et au fil du temps, la légende d'
Eric Tabarly s'est écrite à bord des
Pen-Duick. Six voiliers d'exception
pour soixante ans de navigation : embarquez dans le passé d'une légende
maritime qui fascine toujours autant.
Pen-Duick I[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'histoire d'amour entre
Eric Tabarly et les
Pen-Duick débute sur le
pont de ce voilier maintes fois rénové. Construit en 1898 sur les plans
de
l'architecte écossais William Fife, il entre dans le
patrimoine familial lorsque
Guy Tabarly (le père du marin) l'achète
en 1938. Après s'en être servi toute sa vie,
Eric Tabarly l'a légué à sa
fille Marie, l'actuelle propriétaire.
Rénovations et innovations[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour ne pas que le premier
Pen-Duick se délabre,
Eric Tabarly plastifie
sa vieille coque en 1958 à la Trinité-sur-Mer. Cette mue inédite fait
entrer le navire dans l'histoire puisqu'il s'agit du
plus grand bateau en polyester de l'époque. A l'heure de célébrer son centenaire, en 1998
, le Pen-Duick I brille de
mille feux.
Tabarly se rend alors en
Ecosse pour rendre hommage au
créateur du voilier,
Fife. Le marin disparaît en mer lors du voyage, à
66 ans.
Pen-Duick II[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le deuxième
Pen-Duick reste associé à la
victoire d'Eric Tabarly sur la Transat anglaise, course transatlantique en solitaire, en 1964. C'est la première fois
qu'un marin s'aventure seul en course sur un bateau aussi imposant
(13,60 mètres). Audacieux et téméraire, le Français n'hésite pas à faire
usage du spi (voile située à l'avant) au départ de la Transat, ce qu'aucun autre avait tenté sans équipage.
Légèreté et stabilité[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Avec
le Pen-Duick II, Eric Tabarly a réussi à concilier un quartet a
priori infaisable : une longueur exceptionnelle (13,6 m), une
coque ultra légère
(6,5 tonnes), un spinnaker inédit en solitaire (voile libre de
82 m²) et une stabilité rendue possible grâce à une largeur de coque
osée. Son génie fut de
créer un bateau totalement nouveau, et non pas d'améliorer ceux existants.
Pen-Duick III[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En 1967, soit un an avant de vendre
Pen-Duick II à l'Etat français,
Eric
Tabarly lance le modèle suivant. Cette fois, il s'agit d'un bateau
destiné à la
course en équipage. Inscrit dans six compétitions,
Pen-Duick III réalisera un
impressionnant sans-faute, l'emportant notamment sur l'éprouvante
Sydney-Hobart avec une formation très jeune (22 ans de moyenne).
Tabarly ose l'impossible[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ingénieux,
Eric Tabarly bouleverse à nouveau le monde de la voile avec son
Pen-Duick III. D'abord et surtout en imposant une
coque en aluminium, matière légère et coûteuse peu utilisée à l'époque. Ensuite, en montant un gréement avec
deux mâts de même hauteur. Il sera néanmoins contraint de modifier ce dernier par la suite, le
règlement de jauge du RORC (référence pour les courses anglo-saxonnes)
ayant évolué défavorablement.
Pen-Duick IV[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Au cours de Mai-68,
Eric Tabarly lance un quatrième
Pen-Duick aussi
révolutionnaire que l'époque dans laquelle il naît. Le skipper abandonne
ses monocoques pour
un trimaran en aluminium, le plus grand du monde (20 m de long, 10 m de large). La construction tardive du
Pen-Duick
IV (les grèves du printemps touchent les chantiers navals) l'empêchera
de briller lors de la Transat de 1968. Mais une fois amélioré, le
trimaran connaîtra une décennie de succès.
Une fin tragique[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Amélioré,
Pen-Duick IV parvient rapidement à traverser
l'Atlantique en
un temps record grâce au trio formé par
Eric Tabarly, Olivier de
Kersauson (photo) et Alain Colas. Ce dernier achètera "l'araignée des
mers" en 1970 ; quatre ans plus tard, le skipper double le cap Horn avec
le trimaran qu'il a rebaptisé Manureva ("oiseau du voyage" en
tahitien). Malheureusement,
Colas trouve la mort en 1978, à bord de l'ancien
Pen-Duick IV, lors de la première Route du Rhum.
Pen-Duick V[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le cinquième
Pen-Duick est créé spécifiquement pour s'aligner sur une nouvelle course : la
Transpacifique, traversée du Pacifique en solitaire depuis
San Francisco (
Etats-Unis) jusqu'à
Tokyo (
Japon).
Eric Tabarly remporte la première édition en 1969 avec
dix jours d'avance sur son dauphin !
Les ballasts à eau de mer[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Eric Tabarly met au point une astuce inédite pour stabiliser son
monocoque sans pour autant alourdir sa charge. Sa technique : installer
deux
réservoirs d'eau de mer de chaque côté de la coque. L'eau circule entre chaque réservoir selon le désir du skipper, qui
peut ainsi répartir les charges selon la position du voilier. Cette
trouvaille sera généralisée par la suite sur les
60-pieds modernes. Pen-Duick VI[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le sixième et dernier
Pen-Duick est sorti de l'arsenal brestois en 1973,
suivant l'objectif que s'était fixé
Eric Tabarly : participer à la
Whitbread, première course en équipage autour du monde.
Si le bilan en compétition s'avère mauvais (abandon après deux
démâtages), en revanche le navire atteint des vitesses folles et double
le cap Horn dès 1974.
L'incroyable victoire de Tabarly[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bien qu'il ait été construit pour un équipage de 14 personnes,
Pen-Duick VI prend le départ de la Transat anglaise de 1976 avec
Eric Tabarly seul à la barre ! Le navigateur n'ayant pas pu
construire un autre navire pour l'occasion, il avait en effet pris le
risque insensé de s'aligner au départ de la Transat avec ce monocoque
imposant (20 m de long, 32 tonnes, un mât de 25 m). Bien lui en a pris
puisqu'il a remporté la compétition au terme d'un voyage terriblement
éprouvant.
La Cité de la Voile Eric-Tabarly[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sur les six
Pen-Duick, cinq naviguent encore sur les océans (le
quatrième a été détruit lors de la Route du Rhum en 1978). Leur port
d'attache se situe à la
Cité de la Voile Eric-Tabarly, à
Lorient.
Deux d'entre eux sont gérés par l'Ecole nationale de voile :
Pen-Duick
II, dont elle est propriétaire, et
Pen-Duick V, propriété du musée
national de la Marine. Les autres
Pen-Duick appartiennent à la famille
d'
Éric Tabarly.La saga Pen-Duick en dates1938 : Le père d'Eric Tabarly rachète le
Pen-Duick original (un cotre construit en Irlande en 1898 sous le nom de
Yum) à une famille nantaise. Pen-Duick signifie "tête noire" en breton,
une référence à la mésange charbonnière.
1952 : Pen-Duick, dans un état lamentable,
devient la propriété d'Eric qui le rachète. Il plastifie la coque puis
le remet à l'eau en 1958.
1964 : Eric Tabarly remporte la Transat anglaise à
bord de Pen-Duick II, un monocoque jugé habituellement trop long
(13,6 m) pour ce type de course transatlantique.
1967 : Pen-Duick III, nouveau-né, bouleverse le
monde nautique en s'imposant dans les six courses où il est inscrit
(notamment sur Sydney-Hobart en décembre).
1968 : Le plus grand trimaran du monde, Pen-Duick
IV, rate ses débuts lors de la Transat anglaise. Une fois amélioré, ce
bateau révolutionnaire en aluminium sera reconnu à sa juste valeur.
1969 : Pen-Duick V, mis à l'eau à Lorient, remporte dans la foulée la Transpacifique entre San Francisco et Tokyo.
1973 : Le dernier des Pen-Duick, le VI, participe à la première Whitbread, course à étapes en équipage autour du monde.
1976 : Eric Tabarly remporte la Transat anglaise
(transatlantique en solitaire) pour la seconde fois. Pourtant, il le
fait à bord du Pen-Duick VI construit pour un équipage de 14 marins.
1978 : Alain Colas, désormais propriétaire de
Pen-Duick IV (renommé Manureva), perd la vie sur la Route du Rhum. Le
bateau sombre avec le skipper.
1998 : Eric Tabarly disparait en mer d'Irlande
alors qu'il se rend en Ecosse, sur Pen-Duick I, à une fête célébrant
William Fife, l'architecte de ce navire.
Source : L'Internaute